Pour les Verts, ces régionales s'annonçaient moins spectaculaires que les municipales de 2020, lors desquelles EELV avait remporté plusieurs grandes villes. Mais les écologistes nourrissaient depuis peu l'espoir de remporter les Pays de la Loire, où Matthieu Orphelin était donné vainqueur dans un récent sondage.
Le scénario de la soirée préserve cette possibilité, même si la sortante de droite Christelle Morançais arrive nettement en tête, autour de 34 %. Le score élevé du socialiste Guillaume Garot, qui avec environ 16 % talonne les quelque 18 % de l'écologiste, va obliger celui-ci à faire davantage de concessions que prévu, mais permet aussi de renforcer la compétitivité de la gauche unie au second tour. Matthieu Orphelin récolte les fruits d'une stratégie par ailleurs peu suivie chez les écologistes pour ces régionales : "avoir passé un accord avec La France insoumise", décrypte le politologue Simon Persico, professeur à Sciences-Po Grenoble, pour qui sa chance de gagner est réelle.
Comme aux municipales, les écologistes n'ont pas fait le poids contre les présidents de région socialistes sortants : Nicolas Thierry est largement distancé par Alain Rousset en Nouvelle-Aquitaine (entre 11,5 et 12,2 % contre 28,6 à 30,1 % des voix, selon les estimations), Antoine Maurice par Carole Delga en Occitanie (8,4 % contre 39,6 %), Stéphanie Modde par Marie-Guite Dufay en Bourgogne-Franche-Comté (9,9 % contre 26,2 %) ou encore Charles Fournier par François Bonneau en Centre-Val-de-Loire (11,4 % contre 29,6 %). L'union de toute la gauche annoncée triomphalement dans les Hauts-de-France, menée par l'écolo Karima Delli, a aussi déçu avec entre 16 et 18 % des voix, très loin du sortant de droite Xavier Bertrand. "En rassemblant dans des régions où elle avait peu de chances de gagner, comme en PACA, l'écologie a pris le risque de donner l'exemple de l'échec du rassemblement", note Simon Persico. En revanche, Julien Bayou a gagné le match des gauches en Île-de-France, laissant Clémentine Autain (LFI/PCF) et Audrey Pulvar (PS) entre deux et trois points derrière lui. "L'écologie est centrale" et "a vocation à rassembler", s'est réjoui Julien Bayou, annonçant entamer "dès ce soir" les négociations pour l'union au second tour. En Auvergne-Rhône-Alpes, l'écologiste Fabienne Grébert, avec environ 14 % des voix estimés, a dominé la figure socialiste Najat Vallaud-Belkacem de plusieurs points malgré son déficit de notoriété.
Globalement satisfaits même si la vague verte "s'est stabilisée" depuis les municipales
Les responsables écologistes se sont montrés globalement satisfaits des 12,5 % de voix environ obtenus au niveau national, selon les premières estimations. "C'est près du double de notre résultat de 2015 et autant voire mieux qu'en 2010, notre record", souligne l'eurodéputé et ex-chef d'EELV David Cormand auprès de l'AFP.
Les Verts "ont augmenté leur score de 10 points en AURA, de six en Bourgogne-Franche-Comté, de huit points en Bretagne, de sept points en Grand-Est", liste le chercheur Simon Persico. "Ils ont réussi à s'imposer comme un parti important de l'espace de gauche, même si le problème, c'est que cet espace reste faible". "Ce n'est pas stratosphérique, pas la surprise des européennes à 13,5 %, mais dans le rapport de forces interne à la gauche, dans les trois régions sans sortant socialiste (Pays de la Loire, Île-de-France et Rhône-Alpes), on est devant", ajoute David Cormand. L'eurodéputé sait que les négociations à l'automne pour la présidentielle tiendront compte des régionales. La campagne pour la primaire écologiste de septembre va débuter dès le lendemain du second tour, le 27 juin. Julien Bayou avait reconnu qu'elle aurait plus de succès si EELV gagnait auparavant "une ou deux régions".
Le porte-parole d'EELV Alain Coulombel salue un résultat "positif" mais regrette que "l'émiettement des gauches empêche de nous faire apparaître comme la force propulsive". Par rapport aux municipales, "la vague verte s'est stabilisée un peu en deçà de ce qu'on pouvait espérer", analyse-t-il.
Avec AFP.
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