EELV a transpercé son plafond de "vert". Au lendemain du second tour des élections municipales, les écologistes jubilent : après une percée aux Européennes l'an passé, ils continuent leur route scrutin après scrutin vers la présidentielle de 2022. Bilan des urnes de ce 28 juin : un taux d'abstention record (autour de 59 %), un virage manqué pour la sphère macroniste et EELV qui prend ses quartiers dans plusieurs grandes villes stratégiques.
Lyon, Strasbourg, Bordeaux, Besançon, Grenoble, Annecy... Le parti écologiste a remporté une quinzaine de villes et se hisse en vainqueur de ce second tour. Les Verts suivent le chemin amorcé aux dernières élections européennes de mai dernier, où ils avaient remporté plus de 13 % des votes : ils s'imposent désormais parmi les premières forces de l'opposition, face à la "déception" qu'essuie La République en Marche, selon la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye. Pour les marcheurs, la seule victoire notable est la ville du Havre, remportée par l'actuel occupant de Matignon Edouard Philippe. Dans les colonnes du Monde, le député européen et chef de file du parti écologiste, Yannick Jadot savoure ces résultats favorables : "C’est un tournant politique pour notre pays. Le paysage se recompose autour de l’écologie, d’un projet riche. C’est une réaction à l’impuissance et aux non-choix du gouvernement sur les questions écologiques et sociales, à la verticalité de son pouvoir". Partout en France, les mairies s'habillent de vert.
Défaites en fiefs historiques
Si à Grenoble, le maire sortant EELV Eric Piolle conserve son siège, d'autres villes ont quant elles basculé de droite à gauche. Du côté d'Annecy, le candidat écolo François Astorg remporte la mairie de 27 voix face à son désormais prédécesseur Jean-Luc Rigaut, UDI soutenu par LRM.
Les Bordelais tournent définitivement la page "Juppé" sous un coup de tonnerre. Après 73 ans de droite, Bordeaux passe l'arme à gauche après que le candidat EELV Pierre Hurmic ait balayé le Républicain Nicolas Florian, héritier du démissionnaire maire historique de la ville Alain Juppé. L'alliance du candidat LR avec le marcheur Thomas Cazenave durant l'entre-deux tour, n'aura pas suffi à évincer la gauche qui s'était ralliée à l'écologiste. Pierre Hurmic a remporté la mairie avec 46,8 % des voix, contre 43,2 % pour Nicolas Florian.
À Lyon, c'est le volet "Gérard Collomb" qui se clôture avec un bastion de perdu pour la macronie. L'ex premier flic de France du gouvernement Philippe s'est vu défait jusque dans son fief historique du 9ème arrondissement lyonnais. Après 19 ans à la tête de la ville, l'alliance de l'ancien occupant de la Place Beauvau avec Les Républicains n'aura là encore pas suffi : Gérard Collomb ne conserve que deux arrondissements. Dans toute la métropole, les écologistes remportent la majorité absolue avec 150 conseillers répartis sur 14 circonscriptions. Quant à la commune principale, le candidat EELV Grégory Doucet pose bagage à la mairie avec 52,6 % des voix lyonnaises et sept arrondissements sur neuf.
Les victoires féminines
À Besançon, ville historiquement de gauche, la candidate EELV Anne Vignot remporte la mairie avec 43, 84 % des voix et devient ainsi la première femme maire de la ville. Elle devance le candidat LR Ludovic Faugaut de 566 voix et succède à Jean-Louis Fousseret qui portait l'écharpe bleu-blanc-rouge depuis 19 ans. Strasbourg aussi sera désormais féminine : Jeanne Barseghian, juriste spécialisée en droit de l'environnement, prend la tête de la ville pour les six prochaines années et succède au double-mandat du socialiste Roland Ries qui ne s'est pas représenté.
Une percée verte teintée de votes blancs
Si les résultats sont réjouissants pour les écologistes, n'en reste pas moins que le scrutin a une fois de plus été marqué par une abstention record. Et toutes les mairies victorieuses n'ont pas dérogé à la règle. À l'image des 61 % de Bisontins qui n'ont pas pris la peine de se déplacer aux urnes. Pour la nouvelle maire Anne Vignot, qui se dit "affectée" par ces chiffres, "c’est le signe d’une crise démocratique majeure, qui nous oblige à nous interroger", relate l'Est Républicain.
Du côté de l'Elysée, on considère que cette "vague verte" constitue un "baromètre de l'état d'esprit des Français", tandis qu'Emmanuel Macron rencontrait ce 29 juin les 150 membres de la Convention citoyenne pour le climat afin de leur apporter les premières réponses aux propositions évoquées.
Enfin, alors qu'un remaniement d'envergure se profile au lendemain des municipales, EELV l'a assuré : aucun membre du parti n'entrera au gouvernement. Sur Public Sénat, l'eurodéputée David Cormand a fait valoir le fait que "le centre de gravité de la majorité actuelle", n'était ni "l'écologie", ni "le social".
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