Un débat électrique. Les candidats à la présidentielle américaine Kamala Harris et Donald Trump se sont rencontrés ce mardi 10 septembre pour leur premier débat depuis l’abandon de Joe Biden. Selon les commentateurs, l’actuelle vice-présidente s’est largement imposée face à un Donald Trump poussé dans ses retranchements et mis face à ses contradictions sur l’économie, l’immigration ou encore les droits des femmes. Mais un sujet a été quasiment absent du débat : la question climatique.
Un sujet relégué au second plan
"Que feriez-vous pour lutter contre le changement climatique ?". Il faut attendre la fin de la rencontre pour que la question soit posée aux candidats, avec la consigne de répondre en une minute maximum. La candidate démocrate commence par rappeler que, contrairement à ce qu’a pu affirmer l’ancien président, le changement climatique était bien réel et concret, en citant notamment les phénomènes climatiques extrêmes s’étant abattus sur les Etats-Unis. Elle a ensuite mis en avant son bilan en tant que vice-présidente en rappelant les investissements massifs dans les énergies propres réalisés ces quatre dernières années.
Donald Trump, lui, n’a évoqué aucune mesure et s’est contenté d’attaquer Kamala Harris et Joe Biden, les accusant d’avoir nui à l’économie et à l’emploi, d’être corrompus par l’Ukraine, la Chine ou encore la Russie et de vouloir interdire le fracking, une technique d’extraction de gaz.
"Un risque potentiel à parler de ce sujet"
Si, contrairement à la campagne présidentielle de 2020, l’écologie n’est que très peu mentionnée dans le programme de Kamala Harris, c’est pour une raison bien précise. "Je pense que les stratèges politiques démocrates voient un risque potentiel à parler de ce sujet. Ils craignent que les indépendants, ou les républicains modérés, qui pourraient voter pour Kamala Harris, soient réticents à cause de ses ambitions climatiques", explique à Reporterre Edward Maibach, professeur et directeur du George Mason University Center for Climate Change communication.
Le parti démocrate fait donc le choix de reléguer ce sujet au second plan pour tenter de gagner des voix auprès des électeurs indécis. "Il y a un tel écart entre les programmes des démocrates et des républicains sur le climat, qu’il n’y a pas de risque que l’électeur préoccupé par le climat décide de rejoindre les républicains", analyse pour Reporterre Christian Suarez, chercheur en politique climatique à l’University of Colorado Boulder. Et si la question n’est pas mise en avant, les électeurs pour qui l’écologie est un sujet de préoccupation sont globalement satisfaits du bilan de Joe Biden en la matière et apporteront donc vraisemblablement leur soutien à la candidate démocrate.
Pour aller plus loin : "Ecologie : gagner plus, dépenser moins”
Donald Trump, quant à lui, se déclare favorable aux industries d’énergies fossiles et, en cas de second mandat de l’ancien président, les militants écologistes s’attendent à des suppressions de régulations environnementales et à des faveurs pour les entreprises exploitant des énergies polluantes.