Joe Biden est candidat à sa réélection pour la présidentielle américaine qui a lieu le 5 novembre.
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Politique

Trois ans après son investiture, qu’a fait Joe Biden pour le climat ?

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Le compte à rebours est lancé pour l’élection présidentielle américaine qui aura lieu le 5 novembre aux Etats-Unis. Candidat à sa réélection, le président sortant, Joe Biden, va devoir défendre ces prochains mois son bilan. Sur le front du climat, celui-ci est marqué par de belles avancées mais aussi quelques fausses notes, notamment sur la question des énergies fossiles. Analyse. 

Coup d’envoi pour la course à la Maison Blanche. Alors que les Américains et Américaines ont rendez-vous le 5 novembre prochain pour élire leur nouveau président, les primaires - étape incontournable pour désigner les futurs candidats à la présidentielle, ont officiellement démarré le 15 janvier dernier. Le parti républicain a ouvert le bal avec un premier caucus dans l’Iowa, suivi d'une primaire, qui s’est déroulée le 23 janvier dans le New Hampshire, et au terme de laquelle l’ancien président Donald Trump - candidat à sa réélection, est sorti vainqueur.  

Du côté des démocrates, c’est l’actuel locataire de la Maison Blanche, Joe Biden, qui a remporté les suffrages, alors que son nom ne figurait pas sur les bulletins de vote - en raison d’un désaccord au sein de son parti sur le calendrier électoral. Une première victoire qui marque plus franchement l'entrée en campagne du président sortant, bien décidé à briguer un second mandat. Pour convaincre les électeurs de voter pour lui, le chef d’Etat américain va tenter ces prochains mois de défendre son bilan, notamment en matière de lutte contre le changement climatique. Un enjeu qu'il avait qualifié de "menace existentielle" au lendemain de son élection en 2020. 

De la parole aux actes 

Après quatre années placées sous le signe du climatosceptisme avec Trump, Joe Biden promet, à travers ces mots, de redonner une place aux Etats-Unis dans l’action climatique. Des paroles qui aboutiront rapidement à des actes. Lors de son investiture, le 20 janvier 2021, l'ex-vice-président demande la réintégration des Etats-Unis dans l’accord de Paris, un traité international adopté en 2015, lors de COP21, par 196 Parties et qui vise à contenir la hausse des températures en dessous de 2°C et même à la limiter à 1,5°C. En 2017, Donald Trump avait décidé de retirer les Etats-Unis de cet accord, ratifié par son prédécesseur Barack Obama. Une annonce qui avait provoqué une onde de choc sur la scène internationale. Alors que les Etats-Unis est l’un des plus gros émetteurs de gaz à effet de serre de la planète, son retrait de ce texte ne laissait présager rien de bon pour la lutte contre le changement climatique. 

A l’échelle nationale, Joe Biden a également très tôt affiché son ambition de mettre en place un vaste plan d’investissement sur le climat et la santé, appelé "Inflation Reduction Act". Celui-ci voit le jour le 16 août 2022, et contient, entre autres, une enveloppe de 370 milliards de dollars (360 millions d’euros environ) allouée pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40 % d’ici 2030. 

Le changement climatique érigé au rang de "priorité nationale"

Considéré comme "historique", ce plan doit accélérer la transition énergétique des Etats-Unis. Parmi les mesures mises en place, la création d’un crédit d’impôts de 7 500 dollars pour aider les ménages dans l’achat d’une voiture électrique, fabriquée aux Etats-Unis. Le gouvernement souhaite notamment que deux tiers des véhicules vendues dans le pays en 2032 soient électriques. 

L’accent est aussi mis sur le logement avec la promesse d’une prise en charge de 30 % pour l’installation de panneaux solaires sur le toit d’une habitation. Une baisse d’impôt est également prévue pour aider les entreprises dans leur transition énergétique. Si avec ce plan climat, l’administration Biden compte inscrire les Etats-Unis dans l’ère de la décarbonation énergétique, elle ne tourne pas non plus complètement le dos aux énergies fossiles.   

Alors que Joe Biden avait promis de mettre fin à l’industrie pétrolière une fois élu, de nouvelles attributions de permis pétroliers et gaziers ont eu lieu ces dernières années. Le 13 mars 2023, l'administration Biden a par exemple donné son feu vert au projet Willow de ConocoPhillips, qui prévoit de forer du pétrole en Alaska, avant d'annoncer, cinq mois plus tard, de nouvelles restrictions à l'exploitation gazière et pétrolière dans une vaste zone de cet Etat. Des contradictions qui fragilisent la politique climatique défendue par le gouvernement.

Des positions ambiguës sur les énergies fossiles 

Lors de la COP28, qui s’est tenu à Dubaï en décembre 2023, les Etats-Unis ont par ailleurs scellé un accord avec la Chine pour abandonner le pétrole, le gaz et le charbon. Emissaire des Etats-Unis pour le climat, John Kerry a prononcé un discours dans lequel il défend une sortie progressive de ces énergies, responsables du réchauffement climatique. "Il faut éliminer progressivement les combustibles fossiles de notre système énergétique", avait-il déclaré tout en réaffirmant son attachement aux solutions de captage et de stockage carbone (CCS) pour y parvenir : "La science dit que nous devons réduire les émissions. Elle ne prescrit aucune discipline particulière à suivre."

Considérées comme "incontournables" pour atteindre la neutralité carbone en 2050, notamment par l’Agence internationale de l’énergie (AIE) et la Commission européenne, ces technologies, qui consistent à extraire le CO2 dans l’atmosphère pour le séquestrer, restent toutefois débattues en raison de leur coût ainsi que leur forte consommation en énergie et en eau. 

Malgré tout, l'engagement des Etats-Unis en faveur d’une nécessaire sortie des énergies fossiles résonne comme un message politique fort. Le devenir de cette annonce dépendra toutefois du futur locataire de la Maison Blanche. Sans surprise, si Trump était réélu, les projets de transition énergétique entamés par Biden auraient peu de chance d'aboutir. Ils pourraient même fortement reculer. L’ancien président américain n’a par exemple jamais caché sa volonté de favoriser l’extraction pétrolière et gazière, ou de sortir de l’accord de Paris. Un retour à la case départ loin d'être sans conséquences pour le climat.

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