Auprès de Brut, Emmanuel Macron a défendu son bilan écologique.
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Politique

Loi convention climat : le torchon brûle entre Macron et les 150

Dans une interview accordée à Brut le 4 décembre, Emmanuel Macron a défendu son bilan écologique alors que le gouvernement doit plancher les 7 et 8 décembre sur la loi issue des propositions de la Convention citoyenne pour le climat. Entre le chef de l'Etat et les 150, le désamour s'installe. 

Emmanuel Macron a vivement défendu vendredi 4 décembre son engagement écologique, avant une série de réunions lundi et mardi sur la future loi issue de la Convention citoyenne pour le climat (CCC), critiquée d'avance par certains militants qui craignent des renoncements. "Je n'ai pas de leçons à recevoir !", "Personne n'en a autant fait, depuis dix ans"! a lancé le président sur Brut, reconnaissant seulement un "échec collectif" sur la sortie du glyphosate. "On a arrêté des projets que tout le monde laissait traîner, Notre-Dame-des-Landes, la Montagne d'or, EuropaCity. Donc moi je n'ai pas de leçon à recevoir," a-t-il martelé.

"Je ne veux pas dire que parce que les 150 citoyens ont écrit un truc, c'est la Bible ou le Coran"

Interrogé sur la mise en oeuvre des propositions de la CCC, il a estimé normal d'en évaluer toutes les conséquences et de ne pas les adopter telles quelles. "Je ne veux pas dire que parce que les 150 citoyens ont écrit un truc, c'est la Bible ou le Coran", a répliqué le président. "Moi je suis vraiment très en colère contre des activistes qui m'ont aidé au début et qui disent maintenant, il faudrait tout prendre". Une pique envers le réalisateur Cyril Dion, un des "garants" de la CCC, qui a lancé une pétition en ligne pour "sauver la Convention" qui a dépassé les 300 000 signataires en deux semaines.

"Mais ce n'est pas des sujets où on peut dire : c'est à prendre ou à laisser, c'est faux", a poursuivi le chef de l'Etat, alors que le gouvernement finalise la loi qui doit reprendre une partie des propositions.

Des réunions prévues les 7 et 8 décembre

Députés et membres de la CCC ont ainsi été conviés par le gouvernement à cinq réunions lundi et mardi autour des thématiques sur lesquelles ont planché les "150" (se loger, se déplacer, consommer, se nourrir, produire et travailler) pour leur "présenter les orientations retenues", selon des sources ayant reçu l'invitation gouvernementale. "Il s'agit de leur présenter en premier des arbitrages très attendus, comment on traduit leurs propositions," selon le cabinet de la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili, en insistant sur l'aspect "inédit" d'une telle démarche, avant même la présentation du texte en Conseil des ministres.

Mais l'inquiétude demeure sur la finalisation de la loi, l'exécutif ayant ouvertement laissé entendre que la portée de plusieurs mesures serait limitée ou retardée, notamment en raison de la crise qui touche de plein fouet des secteurs particulièrement pollueurs, automobile ou aérien notamment. "On n'a pas eu beaucoup d'informations sur le fond, même si le président a rappelé le sérieux de nos propositions," a réagi après l'intervention présidentielle pour l'AFP Grégoire Fraty, co-président de l'association "Les 150", qui regroupe 130 des 150 citoyens. "Ce que j'en retiens c'est que tout n'est pas arbitré, nous porterons nos idées, et si on peut peser on le fera," a-t-il poursuivi. "Il semble manquer le groupe Se faire balader non ?" avait ainsi réagi sur Twitter un des "citoyens", Sylvain Burquier, après l'annonce des réunions de la semaine prochaine, auxquelles certains membres de la CCC hésitent à participer.

Le député Matthieu Orphelin (ex-LREM) a de son côté dénoncé une "pseudo-concertation".

Avec AFP.

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