Durant le confinement, de nombreux animaux ont fait leur réapparition en ville, ce qui a fait dire que ces derniers se réappropriaient l'espace en l'absence des Hommes. Une réalité qui a remis sur le devant de la scène la question du bien-être animal. Il y a un mois, l'annonce du nouveau gouvernement de Jean Castex a d'ailleurs fait parler, notamment en raison de l'absence d'un secrétaire d'État dédié à la condition animale.
Faire évoluer la condition animale, c'est précisément ce à quoi aspirent les instigateurs d'une initiative citoyenne. Il s'agit précisément d'un Référendum d'Initiative Partagée (RIP) pour le bien-être animal que veulent mettre en place plusieurs chefs d'entreprises connus et influents dont Xavier Niel, Jacques-Antoine Granjon et Marc Simoncini. Ces derniers ont fait appel au journaliste engagé Hugo Clément qui a obtenu le soutien d'une vingtaine d'associations et d'ONG dont L214, GoodPlane, Sea Shepherd, Animalter, Youth For Climat, la Ligue pour la protection des oiseaux ou encore Vegan Impact.
Qu'est-ce qu'un Référendum d’Initiative Partagée ?
Concrètement, un Référendum d’Initiative Partagée (RIP) permet de soumettre une proposition de loi à un référendum. Pour cela, un cinquième des membres du Parlement, c'est-à-dire 185 parlementaires doivent soutenir la proposition, ainsi que 10 % des personnes inscrites sur les listes électorales, soit 4,7 millions de personnes. Le Conseil constitutionnel doit ensuite examiner le texte et vérifier sa conformité avec la Constitution. Si la proposition est validée, un recueil des soutiens est ouvert, et les signatures de 10 % des personnes inscrites sur les listes électorales (soit environ 4,7 millions de personnes) doivent être recueillies dans les neuf mois qui suivent.
Six mesures pour le bien-être animal
"Ensemble, on peut réussir à faire avancer concrètement les choses pour les animaux", a estimé Hugo Clément lors de sa présentation du Référendum pour les Animaux. Six grandes mesures pour améliorer les conditions de vie des animaux sont proposées et à retrouver sur referendumpourlesanimaux.fr :
- L'interdiction de l'élevage en cage ;
- L'interdiction des élevages à fourrure ;
- En finir avec l'élevage intensif ;
- L'interdiction de la chasse à courre, du déterrage et des chasses dites traditionnelles ;
- L'interdiction des spectacles avec animaux sauvages ;
- La fin de l'expérimentation animale quand des alternatives existent.
Plus de 130 parlementaires sur les 185 nécessaires
Au 28 août 2020, près de deux mois après le début officiel du projet (le 2 juillet), environ 583 000 personnes se sont inscrites afin de soutenir l'initiative. Il y a des anonymes, mais aussi une cinquantaine de personnalités publiques et médiatiques comme le réalisateur Cyril Dion, l'animatrice Alessandra Sublet ou le groupe de musique Tryo, mais également Nicolas Hulot. Et un peu plus de 130 parlementaires dont Loïc Dombreval, député LREM auteur d'une proposition de loi visant à améliorer le bien-être des animaux de compagnie, Cédric Villani, député Écologie Démocratie Solidarité (EDS), Laetitia Avia, porte-parole de La République en marche (LREM) et députée, Nicolas Dupont-Aignan, député Debout La France (DLF), le groupe parlementaire de la France Insoumise, Laurence Rossignol sénatrice du Parti Socialiste (PS) et ancienne ministre des Familles, de l'Enfance et des Droits des femmes et secrétaire d'État chargée de la Famille, des Personnes âgées, de l'Autonomie et de l'enfance ou encore Delphine Batho, députée Écologie Démocratie Solidarité, présidente de Génération écologie et ancienne ministre de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie.
Des Français sensibles au bien-être animal
Il ne manque qu'une cinquantaine de signatures de parlementaires pour que le projet soit examiné par le Conseil constitutionnel, ce qui ne devrait pas tarder. Hasard du calendrier, quelques jours avant le lancement officielles de l'initiative, une proposition de loi relative à l’amélioration de la condition animale et à la lutte contre la maltraitance a été déposée par une soixantaine de députés. Pour la porte-parole de l'association L214 Barbara Boyer, "cela montre que les politiques sont conscients des attentes sociétales fortes" des Français. Ce qui est une bonne chose car "le but du référendum est de montrer qu'il est temps de remettre ce sujet sociétal trop longtemps confisqué par les lobbies entre les mains des citoyens".
Selon un sondage IFOP pour le site Caniprof réalisé en juillet auprès de 1 000 personnes, trois-quarts des Français se déclarent favorables à l'organisation d'un référendum sur le droit des animaux. Et sept électeurs sur dix pourraient potentiellement signer la pétition qui sera lancée une fois le soutien de 185 parlementaires validé.
Vous avez apprécié cette information ? Abonnez-vous à notre newsletter en cliquant ici !
Pour aller plus loin et agir à votre échelle, découvrez notre guide pratique « L’écologie dans nos assiettes ».
Au sommaire : tout pour faire sa transition alimentaire en douceur et répondre aux enjeux d’une alimentation plus durable !
Pour en savoir plus et commander votre guide, c’est par ici.
Merci ! #TousActeurs.