Le tatouage est devenu un moyen pour la génération Y ou Z d’exprimer ses convictions.
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Culture

Féminisme, bien-être animal, écologie : ils se sont tatoués leurs convictions

Le tatouage est devenu un moyen pour certaines personnes de marquer leurs convictions de manière indélébile. Girl power, libération animale, planète en feu… Plusieurs citoyens partagent à ID l’histoire autour de leurs tatouages.

On se tatoue et on s’engage ! Si le tatouage était à l’origine destiné à marquer son appartenance à un clan ou à un groupe social, on le croise aujourd’hui sur toutes les peaux. De l’écologie au féminisme ou encore au véganisme, marquer sa peau à l’encre indélébile est un nouveau moyen de défendre des causes. Aussi, les tatoueurs engagés se multiplient : certains à travers l'utilisation d'encres véganes, d’autres à travers leurs dessins. C’est le cas pour Alice, jeune tatoueuse parisienne de 23 ans. Féministe, inclusive et tournée vers l’éco-féminisme, ses traits fins dessinent souvent des corps de femmes de différentes corpulences dans divers milieux naturels. 

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Cette passionnée de dessin considère son métier comme un moyen de faire passer ses valeurs à travers son art. Des valeurs qu’elle partage avec ses clientes : "De plus en plus de personnes tatouent leurs engagements et les femmes n’hésitent plus à les montrer et à s’inscrire leurs convictions sur leur corps", déclare-t-elle. D’après Alice, ce besoin d’implication provient d’une part de "l’envie de montrer son engagement au monde entier, mais surtout d’une réappropriation du corps, d'une volonté d'intégrer ses valeurs dans son corps pour créer un lien entre les actions que nous faisons et nous-mêmes".

J’aime le fait que chaque tatouage ait une signification : j’avais besoin d’inscrire sur mon corps cet engagement féministe.

Girl power 

Léa a 26 ans et en dehors de la musique - elle a d'ailleurs une clé de sol gravée sur le dos -, elle clame haut et fort son engagement féministe. Habitante du quartier de Bastille à Paris, cette jeune journaliste télé est porte-parole de "Prenons la une", association luttant pour une juste représentation des femmes dans les médias et pour l'égalité professionnelle dans les rédactions. Elle se rend régulièrement dans différentes écoles à Paris pour sensibiliser les étudiants notamment au sexisme dans les médias. Cet engagement féministe, elle le porte aussi depuis quelques mois sur son bras droit, en référence à l’ouvrière américaine "Rosie the riveter", célèbre icône féministe de la Seconde Guerre mondiale avec son slogan "We Can Do It !". 

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Des feuilles de lauriers entourant deux mains qui s’enlacent avec pour slogan le réputé Girl Power : "J’aime le fait que chaque tatouage ait une signification et j’avais besoin d’inscrire sur mon corps cet engagement féministe", déclare-t-elle. "Ce n’est pas grâce à un tatouage que nous sommes plus féministes ou non, mais au moins c’est inscrit en soi, et c’est symbolique", poursuit-elle. 

Ce tatouage représente aussi la libération de la planète parce que notre système pollue. Et si on cessait d'exploiter les animaux par ailleurs, la planète irait beaucoup mieux.

"Animal liberation"

À l’âge de 22 ans, Jeanne a les pieds sur terre. Étudiante en faculté de naturopathie à Dijon et vegan depuis quatre ans, la jeune femme n’était pas prédestinée à militer pour la libération animale : "C’est très paradoxal car je suis née dans une ferme en plein milieu de la campagne, de parents et grands-parents éleveurs-laitiers", confie-t-elle. Sa prise de conscience s’est faite en grandissant, via les réseaux sociaux. Jeanne soutient la cause auprès d'associations telles que "L214" ou "Combactive", en tant que bénévole. Des actions concrètes, mais aussi un tatouage : celui-ci comporte l'inscription "Animal liberation" accompagnée de diverses représentations d’animaux.

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"J’avais envie que ça soit symbolique et c'est un moyen de montrer que les oppressions sont gravées sur beaucoup de gens. Sur ce tatouage, aucun individu n’a été oublié, pas même l’Homme, parce que la libération animale, c’est aussi la libération de l’humain", témoigne-t-elle. "Ce tatouage représente aussi la libération de la planète parce que notre système pollue. Et si on cessait d'exploiter les animaux par ailleurs, la planète irait beaucoup mieux."

La situation aurait dû changer il y a longtemps depuis l’après-guerre, dès l’industrialisation. De grands grenelles ont été créés, un Accord de Paris que la France ne respecte même pas, ce n’est clairement pas leur priorité, c’est de la vitrine.

Planète enflammée 

Un style "ignorant et naïf", c’est ainsi que Paco définirait son univers. Ce jeune tatoueur de 22 ans s’inspire de ce qu’il observe au quotidien et s’attache à représenter la dépression, mais aussi l’acceptation de soi et des autres. Flammes et visages qui font la moue prédominent par exemple sur le mollet d’Alexi : Paco y a gravé une terre enflammée où il est inscrit "Trop tard" : "J’ai dessiné ce flash pour faire référence à la manière dont on a explosé la planète et toutes les ressources. Je pense que c’est trop tard, ou en tout cas que nous avons bien enclenché la destruction de la planète", confie le tatoueur. 

Tatoué par Paco Rodrigez
©Julie Nirchio/ID

Avec 18 tatouages à son actif, Alexi est un jeune Montreuillois de 24 ans travaillant comme surveillant dans un collège et en service civique dans une librairie. Si ses dizaines de tatouages sont en majorité des lettrines, il a été séduit par cette terre enflammée aux couleurs pastels qui contrebalancent le côté dramatique des flammes : "J’avais d’abord repéré le logo de la CAF en feu et je suis tombé sur la terre en feu qui m’a davantage parlé." Un fort engagement à première vue et pourtant l’écologie n’est pas forcément une priorité pour le jeune homme : "Je ne m’y intéresse pas parce que je me dis qu’au point où on en est... C’est déjà trop tard. Le point de non retour est passé, on ne pourra pas retourner la machine mais ceux qui détruisent la planète font en sorte de la détruire le plus longtemps possible", confie-t-il.  D'après Alexi,"la situation aurait dû changer il y a longtemps depuis l’après-guerre, dès l’industrialisation. Des grands grenelles ont été créés, un Accord de Paris que la France ne respecte même pas, ce n’est clairement pas leur priorité, c’est de la vitrine".

Une jeunesse activiste 

Le tatouage est devenu un moyen pour la génération Y ou Z d’exprimer ses convictions : "la génération de mes parents voit le tatouage comme "destroy", appartenant à quelqu’un qui craint. Alors que notre génération le voit davantage comme un moyen de symboliser une cause et de s’engager", témoigne Léa. Que ce soit pour la cause animale, le droit des femmes ou encore l’état de la planète, la jeunesse a des idées bien arrêtées sur ces questions. Le rapport à l’engagement semble ainsi différer de celui de la génération mai 68 : le militantisme prend désormais d’autres formes.

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