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Politique

Grève du climat : les jeunes interpellent les candidats à la présidentielle

Nouvelle grève des jeunes pour le climat. A deux semaines de l'élection présidentielle, c’est l’occasion cette fois de faire le bilan du quinquennat mais aussi d’interpeller le ou la future présidente de la République. Reportage.

Cette année encore les jeunes s’engagent pour le climat. Depuis les grèves de 2019 lancées par l’activiste Suédoise Greta Thunberg, lycéens et étudiants n’ont cessé d’alerter les politiques quant à l’urgence climatique. Ce vendredi 25 mars 2022, du Panthéon à la place de la Bastille à Paris, sous le soleil de mars, les jeunes ont une nouvelle fois donné de la voix. Criant au gouvernement, aux candidats et à la société, l’urgence de s'emparer de la question climatique, les marcheurs ont scandé les slogans habituels, à l’image des pancartes brandies : "Et 1, et 2 et 3 degrés, c’est un crime contre l’humanité", "On est plus chaud que le climat"... A l’aube de l'élection présidentielle, où la question climatique semble être encore à la marge des débats, quels messages souhaitent faire passer ces jeunes aux candidats ?

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Une manifestante lors de la grève scolaire du climat, le 25 mars 2022, à Paris.
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Le 25 mars 2022, à Paris, lors de la grève du climat.
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"Les gens avant le profit !"

Vêtus de combinaisons rouge sang estampillées Total Energie, et d’un masque noir, Adèle, 21 ans, étudiante, et ses comparses sont déguisés en personnages de Squid Game. À l’image de ces tortionnaires de la célèbre série coréenne, le collectif "Stop Eacop", lutte contre le projet d’oléoduc en Ouganda porté par Total Energies. "Ce projet, c’est 34 millions de tonnes de CO2 par an, 100 000 personnes déplacées de force et un désastre écologique pour les communautés", assure la militante. Elle dénonce aussi une complicité entre l’entreprise et les politiques

Le bilan de Macron est décevant. Il avait promis beaucoup de choses qu’il n’a pas faîtes."

Mais la jeune femme ne baisse pas les bras pour le prochain mandat : "Des espoirs oui, mais je crois surtout dans le pouvoir des gens". Son message aux candidats ? "Les gens avant le profit !"

"Si l'on ne croit pas en la cause écologique aucune autre cause n’a de sens"

Camille (du pseudonyme donné à tous les portes paroles du mouvement) évoque l’action du collectif Youth For Climate dont elle fait partie. De la génération de lycéens qui s’est engagée durant les premières grèves de la jeunesse pour l’environnement, celui-ci entend aujourd’hui relancer le mouvement Friday’s For Future.

L’idée est de montrer que la jeunesse est engagée malgré l’abstention."

Pour la militante, l'urgence climatique recoupe d’autres questions primordiales. "Si l'on est là aujourd’hui c’est pour montrer que l’engagement gouvernemental doit se faire pour une justice climatique et non au dépend des populations les plus précaires. Il y a une convergence entre fin du monde et fin du mois", rappelle Camille, critiquant le bilan "vide et hypocrite" d’Emmanuel Macron sur les sujets environnementaux.

"Vous allez devoir composer avec nous dans les années à venir" 

Lucas a 19 ans et étudie à Paris. "Je participais à toutes les marches dans mon petit village en Bretagne". Le jeune homme insiste sur sa propre condition d’étudiant précaire.

Les personnes précaires et les jeunes sont les plus concernés par le changement climatique."

Quant à sa vision politique Lucas se dit éco-socialiste et constate deux écologies dans les débats présidentiels : "celle de l’accompagnement et celle de la rupture. Je ne peux pas suivre le candidat de l’accompagnement (Yannick Jadot). C’est une écologie pour la classe moyenne". Pour ce qui est de l’écologie de rupture, Lucas l'attribue à Jean-Luc Mélenchon ou Philippe Poutou.

Son message : "Que vous soyez de droite ou de centre gauche, nous serons là pour vous taper sur les doigts et pour marcher. Un mouvement est lancé. Certains sont de plus en plus radicaux. Vous allez devoir composer avec nous dans les années à venir".

"On est les oubliés du mandat"

Un groupe de lycéens de Villeneuve-le-Roi, muni de pancartes aux slogans colorés s’avance vers le Panthéon. Alix et Adèle, respectivement 17 et 18 ans, viennent à chaque marche pour le climat depuis le début du mouvement. Ensemble, elles veulent montrer aux politiques "qu’il faut agir maintenant" dans le contexte des élections en pensant à leur avenir. "On est déconcertées de voir à quel point les politiques n’en ont rien à faire du climat", se désolent les jeunes filles, "en détresse face au monde qu’elles voient se profiler". "Pour le moment, on n'a vu aucun changement". Pourtant, les lycéennes ne sont pas en reste quant aux propositions pour répondre à la crise climatique. "On veut une réelle taxe carbone et de vraies mesures de réglementations envers les entreprises pour qu’elles cessent leurs actions néfastes envers l’environnement", citent-elles par exemple.

Par Hannah Brami et Emilie Pelloux.

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