L’hydrogène sera-t-il l’une des clés de la transition énergétique ? Alors que de nombreux pays se sont engagés sur la voie de la neutralité carbone, l’hydrogène vert, c’est-à-dire produit grâce à l’électrolyse de l’eau en utilisant de l’électricité renouvelable, fait l’objet d’une attention toute particulière, puisqu’il ne génère pas d’émissions de gaz à effet de serre lors de sa production et de son utilisation.
Une caractéristique qui en fait un allié très précieux pour décarboner des pans de l’économie très émetteurs de gaz à effet de serre, d’autant que l’hydrogène a des applications multiples. Aujourd’hui, il est déjà largement utilisé par l’industrie lourde en tant que matière première, mais il s’agit en très grande majorité d’un hydrogène dit « gris », c’est-à-dire produit à partir d’énergies fossiles. À l’avenir, son utilisation en tant que carburant alternatif pour la mobilité lourde devrait également se généraliser. Autre atout, l’hydrogène est considéré comme un « vecteur énergétique », car il peut être stocké et transporté après sa production.
« L'hydrogène offre un carburant stockable et transportable qui peut être généré à partir de sources renouvelables et remplacer l'utilisation du pétrole et du gaz dans les parties de l'économie les plus difficiles à décarboner », développe Christopher Mellor, responsable pour l’Europe des ETF actions chez Invesco. Selon Deloitte, l’hydrogène décarboné pourrait permettre de réduire jusqu'à 85 GtCO2eq d'émissions cumulées d'ici 2050… soit plus du double des émissions mondiales de CO2 en 2021.
Structuration d’une filière verte
Problème, l’hydrogène vert ne représente aujourd’hui qu’une part infime de la production mondiale. En France, l’hydrogène utilisé à des fins industrielles est par exemple produit à 94 % à partir d’énergies fossiles, et cette production est responsable de l’émission de 11,5 Mt de CO2 en France, soit environ 3 % des émissions nationales, selon le ministère de la Transition écologique et solidaire. Pour les acteurs, le grand défi des prochaines années est la structuration et la mise à l’échelle de filières d’hydrogène vert.
Les gouvernements ont bien compris l’intérêt de se pencher sur la question. « En 2023, plusieurs pays ont mis en place des cadres réglementaires, des incitations financières et des politiques de soutien pour encourager les investissements dans les projets hydrogène et accroître la collaboration internationale », observait en juillet le Conseil de l’hydrogène. Dans le cadre de sa stratégie nationale pour le développement de l’hydrogène décarboné et du plan France 2030, la France prévoit par exemple de soutenir la filière hydrogène bas carbone à hauteur de 9 milliards d’euros d’ici 2030. Au niveau européen, la Commission a proposé en 2020 dans sa stratégie de l'hydrogène pour une Europe climatiquement neutre de porter la part de l’hydrogène dans le bouquet énergétique européen à 13-14 % d’ici à 2050, contre moins de 2 % actuellement. Au-delà de la transition énergétique, les enjeux autour du développement des filières hydrogène portent également sur des questions de sécurité énergétique, note le cabinet d’audit EY .
Au cours des prochaines années, l’un des grands défis pour la mise à l’échelle de l’hydrogène vert sera l’abaissement des coûts de production, à la fois pour les infrastructures nécessaires à sa production et à son transport, mais aussi en termes de prix de l’électricité utilisée pour l’électrolyse. Selon l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA), l’hydrogène vert demeurait en 2020 deux à trois fois plus cher que son équivalent bleu (produit à partir de gaz natureks). Toutefois, la baisse du coût des énergies renouvelables et l’installation de capacités de production plus importantes au cours de la prochaine décennie notamment devrait permette de réduire les coûts. « En termes de prix, l'hydrogène vert pourrait passer en dessous de la barre des 2 dollars US par kilogramme - un prix suffisamment bas pour être compétitif - en une décennie. Ceci ouvre la voie à une capacité de production à grande échelle, à la création de nouveaux emplois et à la croissance économique », écrivait l’IRENA en 2020.
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Des opportunités d’investissement
Cet alignement de planètes pourrait permettre une explosion du marché au cours des prochaines années, prévoient les acteurs. Selon Deloitte, le marché de l’hydrogène, stimulé en grande partie par la demande pour de l’hydrogène vert pourrait passer de 160 milliards de dollars US en 2022 à plus de 640 milliards de dollars US en 2030 et 1,4 trillion de dollars US en 2050. Un nouvel écosystème dans lequel émergeront des opportunités intéressantes tout au long de la chaîne de valeurs de l’hydrogène. « Ce passage à l’échelle nécessite énormément d’investissements et de nouvelles infrastructures, mais il offre aussi beaucoup d'opportunités pour les entreprises fournissant des services liés à l’hydrogène », prévoit Christopher Mellor.
Les investisseurs ne s’y sont pas trompés, et ces dernières années ont vu l’apparition de plusieurs solutions d’investissement consacrées à l’hydrogène, dont des fonds passifs répliquant des indices. Le WilderHill Hydrogen Economy Index est par exemple composé de sociétés engagées dans des activités liées à l'hydrogène vert renouvelable, qui comprennent des améliorations dans la production, le stockage et la conversion de l'hydrogène, son utilisation dans les transports, l'innovation et l'avancement des piles à combustible. Celui-ci contient une cinquantaine de lignes de toutes tailles, parmi lesquelles les Françaises Compagnie Plastic Omnium, Schneider Electric SE, ou encore Neonen. En parallèle, l’indice exclut les entreprises fortement exposées aux combustibles fossiles ou impliquées dans des activités qui ont un impact négatif sur les sociétés et les écosystèmes d'un point de vue ESG.
« L'hydrogène en est encore à un stade préliminaire de développement en ce qui concerne le vert, qui est la version écologique de l'hydrogène gris, qui est la méthode de production la plus courante de l'hydrogène. La réalité est que si vous investissez dans l'hydrogène aujourd'hui, vous allez trouver que beaucoup d'hydrogène est produit par des méthodes plus polluantes. Cependant, en investissant dans des entreprises qui favorisent l'agenda de l'hydrogène vert, vous améliorez le résultat à l'échelle mondiale. La réalité est qu'il est presque impossible de construire un portefeuille qui n'inclut pas l'hydrogène gris aujourd'hui sous une forme ou une autre. Cela changera avec le temps et cela affectera le portefeuille », précise Christopher Mellor.
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