©Leszek Glasner/Shutterstock
Finance durable

Finance durable : qu’est-ce que l’engagement actionnarial ?

En fin d'année 2021, 80 % des investisseurs engagés affirmaient donner la priorité aux thématiques ESG.

L’engagement actionnarial permet aux investisseurs d’influencer le comportement des entreprises afin qu'elles fassent évoluer leur stratégie, leur gouvernance ou leur structure. Ces dernières années, on observe un intérêt prononcé de la part des actionnaires autour de questions relatives aux aspects environnementaux, sociaux et de gouvernance. Parmi les thématiques ESG régulièrement abordées, nous pouvons citer le dérèglement climatique, les droits de l’homme ou encore l’égalité femmes-hommes. Selon Activist Investing in Europe 2022, 80 % des investisseurs engagés affirmaient donner la priorité aux thématiques ESG en fin d’année 2021.

Afin d’exercer leur influence, les actionnaires peuvent avoir recours à différents leviers de pression, parmi lesquels le désinvestissement, les votes lors des Assemblées Générales, le lobbying et/ou campagnes de contestation publiques et médiatiques, le dialogue continu avec les entreprises, les recours judiciaires sous le mandat d’une association d’actionnaires ou encore les propositions de résolutions socialement responsables et de gouvernance.

Le pouvoir des actionnaires

Exemples emblématiques, les majors pétrolières font régulièrement l’objet de campagnes actionnariales, à l’image de Shell, Exxon ou encore TotalEnergies. En mai 2021, cette dernière avait, sous la pression des actionnaires, présenté sa résolution en faveur du climat, en s’engageant entre autres à réduire ses émissions "d'au moins 30 %" en Europe, à horizon 2030.

Plus récemment, en avril 2022, TotalEnergies s’est à nouveau retrouvé sous le feu des projecteurs suite au dépôt d’une résolution par onze investisseurs dont Edmond de Rothschild Asset Management, La Financière de l’Echiquier et DPAM, sommant le groupe de s’aligner aux objectifs de l’Accord de Paris.

Une réglementation en pleine évolution

L’évolution du cadre réglementaire participe également à l’essor de l’engagement actionnarial en France. Adoptée en 2019, la loi Pacte marque un tournant dans l’évolution de cette pratique, puisqu’elle a "créé une nouvelle obligation en imposant aux sociétés de gestion (avec certaines exceptions), aux compagnies d’assurance et de réassurance et aux fonds de retraite complémentaire, l’élaboration et la publication d’une politique d’engagement actionnarial", rappelle Novethic.

En Europe, la mise en place du SRD II en fin d’année 2020 constitue une autre étape importante. Imposant aux gestionnaires d’actifs, investisseurs institutionnels et conseillers en vote un rendu public annuel de leur politique d’engagement et de vote, cette réglementation oblige également les intermédiaires financiers à communiquer l’identité des actionnaires aux émetteurs qui le demandent.