Les grandes banques mondiales ont accordé plus du double de financements aux énergies fossiles qu'aux énergies présentées comme "soutenables" entre 2021 et 2024.
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Finance durable

Les banques financent davantage les énergies fossiles que la transition énergétique, selon une étude

Les grandes banques mondiales ont accordé plus du double de financements aux énergies fossiles qu'aux énergies présentées comme "soutenables" entre 2021 et 2024, selon une étude publiée mardi par plusieurs ONG dont Reclaim Finance.

L’analyse, menée aux côtés d'autres structures comme WWF, Urgewald et Rainforest Action Network, "montre que les 65 plus grandes banques (...) ne sont pas sur la bonne voie pour financer la transition énergétique", écrivent ses auteurs.

Un déséquilibre mondial dans les financements bancaires

A l'échelle mondiale, les grands établissements bancaires (HSBC, JP Morgan, Santander...) ont accordé sur la période 1.368 milliards de dollars de financements aux énergies comme l’éolien ou le solaire, contre plus du double (3.285 milliards de dollars) aux énergies fossiles.

Autrement formulé, pour un dollar consacré au financement des énergies fossiles, seulement 42 cents sont alloués à la transition énergétique.

Ce ratio est loin d'être en phase avec les recommandations de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), selon les ONG, ni avec les ambitions de l'Accord de Paris sur le climat de 2015, destiné à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à limiter le réchauffement climatique.

L'étude retient le périmètre d'énergies dites "soutenables", un terme plus restrictif que la catégorie des énergies renouvelables selon Reclaim finance, car excluant par exemple la bioénergie ou certains projets hydroélectriques.

Cela peut expliquer des écarts avec les données des banques elles-mêmes, quand elles les publient.

Les banques françaises mieux classées à l’échelle mondiale

Les établissements bancaires français s'en sortent globalement mieux que leurs homologues américains, canadiens ou japonais. Dans le détail, la Banque postale et le Crédit Mutuel font dans cette étude figure de bons élèves, avec un soutien aux énergies fossiles négligeable et des financements aux énergies alternatives sept à neuf fois supérieurs.

Derrière BNP Paribas (14ème) et Société Générale (22ème), le Crédit Agricole et le groupe BPCE (Banques populaires et Caisses d'épargne) occupent des places de milieu de tableau (respectivement 26ème et 29ème) au niveau mondial.

Les financements des énergies fossiles (prêts et autres instruments de crédits associés) sont même en augmentation sur la période pour BPCE, selon l'étude, un cas unique en France.

Les banques françaises "sont conscientes de l’importance" du ratio entre financements des énergies fossiles d'un côté et de la transition énergétique de l'autre, a réagi la Fédération bancaire française (FBF).

"Leur objectif est bien d’augmenter ce ratio en soutenant de plus en plus les énergies renouvelables et en se désengageant progressivement des énergies fossiles", a précisé le lobby bancaire.

Avec AFP.