Face au constat persistant d’une société encore loin d’être pleinement inclusive, le Forum pour l’Investissement Responsable (FIR) publie un livre blanc entièrement consacré aux liens entre finance durable et handicap. Son ambition est claire : combler un angle mort majeur des politiques RSE et des approches d’investissement responsable.
Car si le handicap touche, selon les chiffres de l’OMS, 16% de la population mondiale, il demeure trop peu pris en compte dans l’évaluation des entreprises. Invisibilisé, méconnu ou réduit à une approche strictement réglementaire, il reste souvent absent des stratégies internes. Résultat : l’accès à l’emploi, à la formation, aux services ou encore à une autonomie réelle continue de se heurter à des obstacles structurels. Les aidants eux-mêmes, dont le rôle est indispensable, voient leur équilibre personnel et professionnel fragilisé.
Le handicap concerne nombre d’entre nous, que ce soit personnellement ou à travers nos proches : famille, amis ou collègues. C’est un sujet encore trop souvent source de malaise, parfois même tabou.
Révéler un angle mort de la finance durable
C’est précisément pour répondre à ces enjeux que le FIR a souhaité produire un document de référence. Le livre blanc propose une lecture clarifiée de ce qu’englobe le handicap, met en lumière les difficultés rencontrées au quotidien et décrypte un cadre réglementaire parfois complexe. Il met également en valeur les initiatives d’entreprises qui démontrent qu’une approche inclusive est non seulement possible mais porteuse d’innovation et de performance sociale.
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Le rapport se conclut par une série de recommandations opérationnelles et un ensemble d’indicateurs destinés aux investisseurs responsables. Objectif : leur permettre d’intégrer plus pleinement ces questions dans leurs décisions comme dans le dialogue qu’ils mènent avec les organisations.
"Le handicap concerne nombre d’entre nous, que ce soit personnellement ou à travers nos proches : famille, amis ou collègues. C’est un sujet encore trop souvent source de malaise, parfois même tabou", rappelle Maud Colin-Livet, directrice de l’ISR au Fonds de Garantie des Victimes et pilote du groupe de travail. Elle souligne aussi la dynamique collective qui a porté ce travail : "En s’y engageant pleinement, les membres du groupe de travail ont rencontré des entreprises et des associations à la fois investies et remarquablement innovantes."