Ce cadre concerne la diffusion de leurs données liées aux risques climatiques et reste basé sur le volontariat. La décision d’imposer ce cadre à ses banques appartient donc toujours aux régulateurs nationaux, un sujet qui fait débat dans le secteur depuis plusieurs années.
Des données en constante évolution
Le texte final contient des données à la fois quantitatives et qualitatives, permettant de "dresser un tableau complet de l'exposition des banques aux risques financiers liés au climat", précise le comité dans un communiqué. Néanmoins, "le comité reconnaît que la précision, la cohérence et la qualité des données relatives au climat évoluent et qu'il est donc nécessaire d'intégrer un niveau raisonnable de flexibilité dans le cadre final".
Les auteurs soulignent aussi leur volonté de suivre l’évolution de la situation, en particulier concernant les applications locales de leurs recommandations, ainsi que "la mise en œuvre d’autres cadres d’information et les pratiques de publication des banques actives au niveau international dans les juridictions membres".
Créé en 1974, le Comité de Bâle est chargé de veiller à la stabilité du système financier mondial, ainsi qu’à "l’efficacité du contrôle prudentiel et la coopération entre régulateurs bancaires", explique la Banque de France.
Les règles édictées par le comité servent à définir les exigences minimales que les banques et les superviseurs nationaux se doivent de respecter en tant que membres. À ce jour, le comité compte 28 pays et institutions membres (Afrique du Sud, Allemagne, Arabie Saoudite, Argentine, Australie, Belgique, Brésil, Canada, Chine, Corée du Sud, Espagne, États-Unis, France, Hong Kong, Inde, Indonésie, Italie, Japon, Luxembourg, Mexique, Pays-Bas, Royaume-Uni, Russie, Singapour, Suède, Suisse, Turquie, Union européenne).
Des politiques divergentes
La Banque centrale européenne s’est engagée à intensifier ses efforts de transition et de transparence à propos des risques liés au changement climatique. "Le réchauffement climatique et la dégradation du capital naturel imposent des changements dans notre économie et notre système financier. Pour continuer à remplir notre mandat, nous devons comprendre ces changements et nous y adapter", avait déclaré Christine Lagarde, présidente de la BCE, en janvier 2024.
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Pour cela, elle s’est engagée à adapter ses opérations de politique monétaire, à conduire des tests de résistance climatique et à mieux évaluer les risques financiers liés au climat.
Une politique qui tranche avec la position des États-Unis, où les efforts en ce sens ont été fortement réduits depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche. En janvier, la Réserve fédérale, la banque centrale états-unienne, a quitté NGFS, le principal réseau international dédié à la prise en compte des risques climatiques dans la finance. Dans le même temps, plusieurs grandes banques commerciales américaines ont revu à la baisse leurs engagements climatiques.