Cela fait 10 ans que l’Accord de Paris a été ratifié par 196 pays à l’issue de la COP21. Ce texte représente une avancée importante en matière de lutte contre le réchauffement climatique avec des engagements forts de la part des Etats du monde entier. L'Accord instaure des objectifs précis : maintenir "l'augmentation de la température moyenne mondiale bien en dessous de 2 °C au-dessus des niveaux préindustriels" et poursuivre les efforts "pour limiter l'augmentation de la température à 1,5 °C au-dessus des niveaux préindustriels".
Une étude publiée le 8 décembre par la Banque de France, en collaboration avec le SEACEN (South East Asian Central Banks Research and Training Center), révèle que les placements alignés sur l’Accord de Paris sont aussi rentables que les placements traditionnels. Les deux chercheurs derrière ce rapport ont comparé la performance de cinq indices Bloomberg et de leurs équivalents "Paris-Aligned Benchmarks" (PAB), c’est-à-dire alignés avec l’Accord de Paris. Ces indices, en accord avec les engagements du texte, excluent automatiquement les entreprises les plus émettrices de gaz à effet de serre.
Faibles valeurs, mais forte performance
Sur la période du 6 avril 2020 au 31 décembre 2024, les résultats sont très encourageants. Selon les auteurs de l'étude, Jonathan Thebault et Meltem Chadwick, les écarts de rentabilité sont quasi absents sur les quatre zones géographiques étudiées : États-Unis, zone euro, Asie-Pacifique et Japon.

Les indices PAB font face à un désavantage important : ils contiennent moins de valeurs que les indices classiques. Ils sont alors davantage exposés à la volatilité des marchés financiers. Malgré cela, leur performance reste aussi intéressante que celle des autres placements car ces indices surpondèrent les secteurs technologiques et financiers, qui ont connu une croissance soutenue entre 2020 et 2024. À l’inverse, les secteurs qui émettent une forte quantité de carbone, comme l’énergie, ont sous-performé pendant cette période.
Les résultats de cette étude indiquent qu’il est possible de concilier engagement climatique et rentabilité des placements financiers. L’Accord de Paris n’est donc pas un frein pour le monde de la finance, mais plutôt un accompagnement vers le financement de technologies et entreprises soucieuses de l’environnement.