Selon la Banque mondiale, dans un rapport publié lundi 1er septembre 2025, 90 % de la population mondiale vit avec soit un air malsain, soit des terres dégradées, soit des problèmes d'eau.
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Environnement

90 % de la population mondiale vit dans des zones dégradées, alerte la Banque mondiale

Face à une planète sous pression, la Banque mondiale alerte : 90 % de la population mondiale vit déjà dans des zones touchées par la pollution, la dégradation des sols ou le manque d’eau. Dans un rapport publié le 1er septembre, l’institution appelle à repenser le développement en conciliant économie et environnement. On fait le point. 

La protection des ressources naturelles n’est plus seulement une urgence écologique : elle devient un moteur stratégique de croissance et d’emplois, affirme la Banque mondiale dans un nouveau rapport publié ce lundi 1er septembre 2025 à Washington. Intitulé "Relancer le développement : l’économie d’une planète vivable", le document dresse un constat alarmant : près de 90 % de la population mondiale vit aujourd’hui dans des zones touchées par la dégradation des sols, la pollution de l’air ou le stress hydrique. Pour l'institution, il est urgent de repenser les politiques de développement en intégrant pleinement les limites environnementales dans les choix économiques.

Dans son dernier rapport, cette dernière prône une approche intégrée : ne plus dissocier environnement et économie. Si des solutions existent, elles exigent du changement selon la Banque mondiale : construire une économie compatible avec les limites écologiques, pour assurer un avenir vivable à tous.

La déforestation, un coût environnemental et économique majeur

La dégradation de l’environnement n’est pas sans conséquences économiques. La déforestation, assèche les sols et aggrave les pénuries d’eau, avec un impact financier colossal. Selon Richard Damania, auteur du rapport : "on parle d’ordres de grandeur de 300 milliards par an, et c’est très variable. Dans les régions du monde riches en forêts, les pertes sont particulièrement importantes". Pourtant, ces forêts jouent en effet un rôle crucial : elles agissent comme des éponges naturelles, stockant l’eau et permettant son infiltration dans les sols. Leur disparition accentue donc la sécheresse, la dégradation des terres et la raréfaction des ressources en eau.

Engrais azotés : un usage excessif aux lourdes conséquences environnementales

Mais la déforestation n’est pas le seul facteur de fragilisation des écosystèmes : l’agriculture intensive, et en particulier l’usage massif d’engrais azotés, pèse elle aussi lourdement sur l’environnement. Utilisés à grande échelle pour soutenir la productivité agricole, les engrais azotés montrent aujourd’hui leurs limites."50 % de l’azote que nous mettons dans les sols pollue l’eau, provoque des maladies et cause ensuite des problèmes pour la pêche. Utiliser moins d’azote est clairement bénéfique", explique Richard Damania, auteur principal du rapport.

Malgré ces constats, de nombreux pays comme l’Inde, le Malawi ou le Nigeria continuent de subventionner massivement ces engrais, dans le but de soutenir leur agriculture locale. Or, des alternatives durables existent et certaines nations montrent la voie. Parmi les exemples de réussite cités dans le rapport : 

- Le Costa Rica, pionnier avec son programme national de paiement pour services environnementaux lancé dès 1997, qui a permis de reboiser le pays tout en générant de l’activité économique autour de la conservation ;

- Le Rwanda, qui a totalement interdit les sacs plastiques et misé sur l’écotourisme pour préserver ses paysages et attirer des visiteurs du monde entier ;

- Le Danemark, enfin, qui dès les années 1980 a massivement investi dans l’éolien, combinant incitations fiscales, subventions et stratégie industrielle, faisant du pays un leader mondial dans les énergies renouvelables.