Bérénice Arbona, Responsable dette infrastructure chez LBP AM.
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Dette privée infrastructure : une classe d’actifs essentielle pour bâtir un avenir durable

Pertinente dans un contexte économique marqué par l’inflation et la hausse des taux d’intérêt, la dette privée infrastructure est aussi un terrain privilégié pour les investisseurs à la recherche d’un impact positif et concret dans la transition vers une économie décarbonée. 

Plus de 2,7 milliards d’euros investis dans une soixantaine de projets,8 fonds gérés et 1,9 milliards d’euros d’actifs sous gestion. En l’espace d’une décennie, l’activité dette privée infrastructure s’est imposée comme un pilier central de la plateforme Actifs réels et privés de LBP AM. Cette dynamique témoigne de l’intérêt croissant des investisseurs institutionnels pour le secteur des infrastructures, qui englobe les entreprises gérant ou construisant des infrastructures essentielles pour les collectivités et leurs projets.

Les infrastructures sont résistantes à l'inflation et démontrent une certaine résilience dans des contextes macroéconomiques complexes, car elles sont considérées comme étant plutôt contracycliques.

 "Au sens large, les infrastructures les plus évidentes sont celles liées aux transports (chemins de fer, autoroutes, aéroports), la gestion des déchets, de l'eau, les réseaux électriques et gaziers, les infrastructures sociales (écoles, hôpitaux en partenariat public-privé), ou encore les énergies renouvelables (parcs éoliens, solaires, hydrauliques)", résume Bérénice Arbona, Responsable dette infrastructure chez LBP AM pour définir la classe d’actifs. "De nos jours, les infrastructures numériques telles que les réseaux de fibre optique, les télécommunications et les projets de data centers sont également considérées comme essentielles". 

Contexte favorable

Pour les investisseurs, cette classe d’actifs peut s’avérer particulièrement pertinente dans un contexte marqué par l’incertitude et un niveau élevé d’inflation, estime Bérénice Arbona : "Les infrastructures sont résistantes à l'inflation et démontrent une certaine résilience dans des contextes macroéconomiques complexes, car elles sont considérées comme étant plutôt contracycliques. Par exemple, les besoins en eau et en électricité demeurent constants, ce qui en font des secteurs perçus comme plus défensifs par rapport à d'autres, du point de vue conjoncturel".

Par ailleurs, les instruments de dette bénéficient directement de la hausse des taux d’intérêt actuelle. "Nous sommes passés de taux négatifs à des taux proches de 4 % fin 2023 pour l’Euribor 6 mois. Les investisseurs peuvent trouver une opportunité d'investissement dans l'une des classes d'actifs les plus sécurisées, tout en bénéficiant de l'effet positif de la montée des taux", poursuit Bérénice Arbona. En parallèle, les infrastructures se distinguent par leur longue  durée de vie ainsi que la forte visibilité sur les flux de trésorerie générés par ces projets sur le long terme. "Par exemple les partenariats public-privé dans le domaine des infrastructures sociales peuvent impliquer un engagement de 30 à 35 ans. Dans le cas des projets d'énergies renouvelables, la durée de vie de ces actifs peut aller de 25 à 30 ans. Selon nos analyses, la prime d'illiquidité est toujours bien présente et demeure constante au sein de notre classe d'actifs".

Propice à l’ESG

Cette vision long terme et la dimension concrète des actifs financés ont très tôt rendu pertinente la prise en compte de critères extra-financiers dans les processus d’analyse, ajoute Bérénice Arbona. "Il est impératif de prévoir si l'infrastructure continuera à répondre aux besoins essentiels de la collectivité. Cela implique d'examiner des aspects tels que la qualité de la gouvernance, l'acceptation de l'infrastructure par la population, ou l'implication adéquate des parties prenantes. Ces éléments nous semblent cruciaux pour garantir la viabilité à long terme de nos investissements". Dès 2016, l’équipe de gestion a ainsi mis en place une analyse ESG des transactions. "Nous posons à nos contreparties des questions sur la gouvernance des entreprises ou des projets, sur la présence d'administrateurs indépendants au conseil d'administration, ou encore sur la manière dont elles abordent les problématiques liées à la biodiversité. Cette intégration des critères ESG est devenue une caractéristique notable de la gestion en dette infrastructure chez LBP AM". 

En 2019, l’équipe de gestion a franchi un cap supplémentaire à l’occasion de la création d'un nouveau millésime de fonds multi-investisseurs. "Nous avons réfléchi à la manière d'améliorer nos rapports extra-financiers car sur cette classe d’actifs, de nombreuses informations pertinentes pouvaient être partagées sur ces aspects". Cette volonté s’est traduite par la mise en place d’indicateurs clés de performance (KPI) extra-financiers. "Nous avons initié des travaux avec Carbone 4 pour estimer sur une base scope 3 les émissions de gaz à effet de serre des actifs en portefeuilles. Nous avons aussi collaboré avec EY pour définir deux KPI socio-économiques : la contribution au PIB des actifs d'infrastructures et la création d'emplois directs et indirects liés à ces infrastructures".

L'objectif de ce fonds et son intention sont la réduction des émissions de CO2 afin de converger vers la trajectoire de température définie par l'Accord de Paris.

En parallèle, LBP AM a sponsorisé l'étude "2-infra challenge" menée par Carbone 4, qui explore une méthodologie de calcul de l'alignement de la température d'un portefeuille. "Celle-ci permet de déterminer si un portefeuille d'investissements en infrastructures est compatible avec les objectifs de l'Accord de Paris en matière de limitation du réchauffement climatique à 1,5 ou 2°C", détaille Bérénice Arbona. "Il est essentiel de surveiller cet alignement, car nous investissons dans des infrastructures destinées à répondre aux besoins des collectivités à long terme. Il existe notamment un risque financier important lié à la dépréciation d'actifs non conformes aux objectifs de durabilité, ce que l'on appelle les "stranded asset" ou actifs échoués". 

Un fonds à impact climatique 

Pour sa dernière génération de fonds multi-investisseurs, l’équipe de gestion a opté pour le niveau d'exigence le plus élevé en créant un fonds de dette infrastructure à impact article 9 selon la réglementation SFDR : LBPAM Infrastructure Debt Climate Impact Fund. "Jusqu’alors, nous publiions des KPI ex post. Nous investissions d'abord, puis nous collections les données pour calculer l'empreinte carbone, les KPI socio-économiques, et l'alignement des températures. Pour ce nouveau fonds, nous avions le désir d'aller plus loin en visant un impact climatique. L'objectif de ce fonds et son intention sont la réduction des émissions de CO2 afin de converger vers la trajectoire de température définie par l'Accord de Paris."

Pour s’assurer que chaque projet financé répond à cette ambition, l’équipe de gestion se base sur la taxonomie européenne. "Chaque infrastructure doit être éligible à la taxonomie et respecter ses critères techniques Nous avons établi un objectif de part verte, c'est-à-dire l'alignement taxonomique des infrastructures, pour garantir qu'elles ne créent pas d'externalités négatives trop importantes. Pour ce fonds, nous avons fixé un objectif de part verte minimum de 70 %. L'additionnalité repose sur la sélectivité que nous appliquons à notre classe d'actifs", indique Bérénice Arbona. 

En termes de mesure, l’équipe de gestion a défini trois indicateurs d'impact pour ce portefeuille, complète-t-elle. "Le premier concerne les émissions de CO2 scope 3, que nous mesurerons aussi bien au niveau des actifs qu’en agrégé à l’échelle du portefeuille. Le deuxième est l'alignement des températures. Le dernier concerne la part verte du portefeuille et de chaque actif".

Pour être éligibles, les projets doivent apporter une réponse au défi climatique, en contribuant naturellement à l'objectif de réduction des émissions de CO2 défini par l'Accord de Paris. Pour ce faire, trois catégories ont été identifiées : la décarbonation du mix énergétique, l'électrification des usages, et l'amélioration de l'efficacité énergétique. "Cela nous permet d'avoir un univers sectoriel relativement vaste tout en garantissant que nous contribuons à la réduction des émissions de CO2. Nos quatre premiers investissements incluent un projet de cogénération biomasse, un réseau de bornes de recharge pour véhicules électriques, un projet d'effacement de réseau électrique et un projet de panneaux solaires en toiture", illustre Bérénice Arbona.

Une proposition de valeur qui fait sens à l’heure où de nombreux investisseurs, par conviction ou poussés par la réglementation, s’inscrivent dans une logique de contribution positive à la transition vers une économie bas carbone. Pour y parvenir, le secteur infrastructure jouera un rôle incontournable, alors que la production d’énergie et le secteur des transports notamment figurent parmi les principaux contributeurs aux émissions de gaz à effet de serre mondiales. "Explorer des actifs réels qui constituent une solution à ces défis de décarbonation représente un avantage extra-financier significatif pour les investisseurs. Il s’agit d’un impact concret", conclut Bérénice Arbona.

En partenariat avec LBP AM.

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