La consigne industrielle et systématique des bouteilles de vin a pourtant depuis longtemps disparu pour les particuliers en France. A Clermont-Ferrand, les producteurs auvergnats préparent eux aussi un projet de réutilisation de leurs emballages en verre.
La loi Anti-gaspillage pour une économie circulaire (dite AGEC) entrée en vigueur le 1er janvier, qui pénalise le plastique à usage unique et incite à la vente en vrac, fixe également des objectifs en termes de réemploi des emballages : 5 % des objets vendus aux particuliers et dans la restauration (cafés, hôtels, restaurants) devront d'ici 2025 être réemployables, et 10 % en 2027. Du coup, "on est à la première étape de tout un processus, il y a tout un écosystème qui est en train de se mettre en place sur le réemploi", déclare à l'AFP Antoine Robichon, directeur adjoint de Citeo, l'entreprise spécialisée dans le recyclage des emballages alimentaires.
La filière vin opposée
La filière vin s'est néanmoins opposée à ce que la loi climat en cours de discussion ne généralise la consigne et accentue encore la tendance au vrac et au réemploi. Elle juge "inaccessible sur le plan économique" la mise en place d'un système standardisé, avec lavage des bouteilles, qui impliquerait aussi beaucoup de transports de bouteilles vides, peu vertueux sur le plan environnemental. Elle a été entendue par la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili, qui a jugé vendredi à l'Assemblée qu'il ne fallait pas mettre en difficulté un certain nombre de réseaux de distribution déjà établis.
Néanmoins une quinzaine de PME ou associations du secteur viticole (Jean Bouteille, Ma bouteille s'appelle revient, Bout' à bout', Reconcil etc..) ont déjà relancé localement des mécanismes de consignation.
34 projets récompensés
Même le premier fabricant d'emballages alimentaires en Europe et troisième dans le monde, le verrier français Verallia, se lance. Il a promis en janvier un "projet pilote" en France de consigne et de réemploi dans les produits alimentaires et les boissons non alcoolisées. La semaine passée, Citeo et l'Ademe (Agence de la transition écologique) ont récompensé 34 projets locaux très divers.
L'un des plus emblématiques est celui de la jeune société Uzaje qui a inauguré en début d'année son premier centre de lavage de bouteilles à Neuilly-sur Marne (Seine-Saint-Denis) devant permettre de laver 40 millions de contenants par an. Grâce à une aide de l'Ademe et de Citeo, Uzaje prévoit d'ouvrir un autre centre pour la région Grand Est d'ici la fin de l'année. "Nous devons tester différents modèles", souligne M. Robichon. "Un grand industriel comme Coca Cola pourrait parfaitement se lancer dans un projet tout seul, mais quid d'une PME agroalimentaire bretonne qui vend à Nice ? Il faut éviter le transport des bouteilles vides et donc mutualiser le réemploi localement", souligne-t-il.
Parmi les autres primés, Alpes Consigne en Isère, Savoie et Haute-Savoie, prévoit aussi l'ouverture d'un centre de lavage cette année. Daily Pic, l'activité de restauration rapide de la cheffe trois étoiles Anne-Sophie Pic, prévoit aussi de mettre en place un circuit de récupération cette année de ses verrines gourmandes. En Auvergne, le projet Maceo regroupe l'ensemble des brasseurs, viticulteurs, transformateurs de fruits et légumes et apiculteurs autour d'un projet commun. A Toulouse, le projet "En boite le plat" de l'association ETIC Emballage prévoit de mobiliser 200 commerces pour un réseau qui devrait aussi s'installer à Rennes. Jusqu'à Danone, qui expérimente déjà en Grande-Bretagne un pot de yaourt en verre, et qui a reçu le soutien de l'Ademe et de Citeo pour un projet jusqu'à présent gardé confidentiel, qui devrait être "mis en lumière" cette année, selon le site de l'Ademe.
Avec AFP.
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