Camille Chaudron est conférencière, conseillère, réalisatrice, mais surtout militante écologiste convaincue. Vous la connaissez sûrement mieux sous le pseudo Girl go green sur les réseaux sociaux. Depuis quelques mois, Camille a quitté la ville pour s’installer dans la ferme de Peuton, une ferme permacole du sud de la Mayenne. Fruit d’un long cheminement, elle témoigne de son parcours.
Pouvez-vous expliquer votre transition ?
Il faut comprendre que c’est le fruit d’un long processus. Avant ce changement, j’étais déjà une militante écolo citadine mais ça n’allait pas assez loin. Je ressentais le besoin de cesser d'être autant hors sol. J’ai commencé par un premier stage immersif, il y a quatre ans, intitulé “yoga et permaculture”. Par la suite, j’ai visité plusieurs écolieux inspirants, réalisé des woofings qui me donnaient énormément d’espoirs. Naturellement, au bout de plusieurs années à passer une grande partie de mon temps dans ces lieux qui me faisaient du bien, j’ai lâché mon appartement parisien pour rejoindre la ferme de Peuton, je me sentais enfin prête.
Pourquoi avoir choisi la ferme de Peuton ?
Je m’entendais très bien avec les propriétaires. Nous étions en cohérence sur nos valeurs. J’y ai trouvé un équilibre précieux entre développement de l'écologie extérieure avec la préservation de la biodiversité, et écologie intérieure avec les activités autour du bien-être. Ici, nous prenons soin des humains comme de la planète.
Quel conseil donneriez-vous à des gens qui aspirent à une transition ?
Le conseil que je peux donner, c’est qu’il faut essayer : tester en visitant des écolieux, explorer en faisant des woofings, découvrir l'expérience en réalisant des ateliers d’immersion. En juillet prochain, nous animerons un stage pour “explorer ta voie vers la transition”, à la ferme de Peuton. L'objectif est que chacun trouve la transition qui lui correspond car il en existe une multitude. Je conseille également l’organisme Fertiles dans lequel j’ai passé deux mois pour me former à la gouvernance partagée. C’est une formation concrète pour se faire un réseau et développer son apprentissage vers la résilience.
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Sylvère est un ancien développeur web qui a fait le choix de s’éloigner du monde de la publicité, il y a cinq ans. Il raconte les étapes (rencontres et lectures) qui l'ont conduit à frapper à la porte de la ferme légère, un écolieu collectif du Béarn.
Pouvez-vous expliquer votre cheminement ?
Je travaillais dans la publicité, un milieu assez déconnecté. En vivant en colocation à l’étranger, je suis sorti de cette bulle privilégiée et j’ai rencontré des gens avec qui je partageais les mêmes valeurs. L’aspect technique du travail me plaisait mais je décelais une incohérence. D’un côté, je poussais les gens à consommer par mon activité, de l’autre je déroulais mon fil rouge vers la résilience. J’étais mal à l'aise avec le fait de contribuer à un système auquel je n'adhérais pas.
D’un côté, je poussais les gens à consommer par mon activité, de l’autre je déroulais mon fil rouge vers la résilience.
C’est au travers du prisme de l’alimentation que je suis revenu vers l’écologie. J’ai commencé à ne plus consommer d’aliments transformés, puis j’ai pris soin d’acheter local et de saison et je suis allé à la rencontre des producteurs. Parallèlement, j’ai lu le livre Comment tout peut s'effondrer, de Pablo Servigne et Raphaël Stevens, début 2016. Il m’a ouvert les yeux sur la situation d’urgence. C'était un moment de flottement dans ma carrière où j'avais des libertés. Mes économies pouvaient me permettre de réfléchir à ce changement de vie et très peu de choses m'empêchaient de prendre ce virage. Je me suis laissé un an pour faire des woofings et continuer quelques projets pour opérer une transition. À force de rencontres encourageantes, je me suis détaché de la compétition et de l’apparence du capitalisme que je trouvais néfaste pour trouver du sens dans un mode de vie sobre. Humainement, j’ai progressé en prenant soin du vivant et des autres.
Quelles sont les qualités que vous avez retrouvées à la ferme légère ?
J’étais à la recherche d’un lieu de vie collectif en cohérence avec mes valeurs, qui soit à la fois ouvert à la transmission et axé sur l'expérimentation. Les projets qui m'inspiraient dans ceux que j’ai visités allaient loin dans les détails. La ferme légère s’est présentée comme le projet le plus abouti (autosuffisance, autonomie énergétique, mutualisation, vie collective, spiritualité). J’ai trouvé intéressant le partage de la voiture, pour casser cette dépendance aux énergies fossiles. Je cherchais un équilibre entre le mode de vie paysan (travail extérieur avec les plantes et les animaux) et une réflexion sur le vivre-ensemble dans la gestion des émotions, que j’ai retrouvé à la FL.
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David Lerebours est un des premiers membres de l’écovillage de Pourgues, depuis 2016. Il revient sur les motivations qui l’ont poussé à quitter Paris pour rejoindre ce collectif situé aux confins l’Ariège.
Quelles ont été vos motivations pour réussir à quitter la ville ?
Ce changement fut motivé par la volonté de quitter Paris et par l’idée d’offrir à nos enfants une vie proche de la nature dans un environnement de liberté. Nous ne voulions pas les élever dans du béton. Nous souhaitions mettre fin à ce cercle vicieux du producteur consommateur, avec la conviction que ce schéma nous mènerait droit dans le mur. Depuis longtemps, avec ma compagne, nous envisagions une vie rurale mais nous n’avions pas eu le courage de le faire. Ramïn Farhangi et Marjorie Bautista, les deux fondateurs de l’école dynamique de Paris, dans laquelle je travaillais, nous ont proposé le projet et nous les avons suivis.
Cet article est extrait de notre dossier spécial : “Ecovillage : tout comprendre à ce mode de vie alternatif”. A découvrir ici!
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