Les résidents du Bel-Air et les visiteurs en séjour immersif réunis dans l'enceinte du corps de ferme de l'écovillage.
© Coopérative Oasis
DOSSIER

L'écovillage du Bel-Air, au service de la "sobriété heureuse"

Au cœur de la Bretagne, le village du Bel-Air rassemble onze amoureux de la nature qui ont fait le choix de vivre en "harmonie collective". Immersion dans un écovillage.

Au bout d'un chemin rocailleux, un ancien corps de ferme breton se dévoile. Une longère et une petite bâtisse en pierres, entourées d'un terrain de quinze hectares de forêts et de prairies, se présentent aux visiteurs. C'est ici que vivent en collectif Anaïs, Arnaud, Anouk, Claire, Gwendal, Pierre-Elie, Tatiana, Timothée, Ewenn et Armel. De parcours très variés, ces citoyens ont rejoint Bel-Air, pour y trouver les joies du partage de la vie en communauté, ainsi qu'un mode de vie simple, “en symbiose avec la nature”. 

Au rythme des habitants du Bel-Air

Les onze habitants cultivent des légumes biologiques en serre et sur un potager d'inspiration permacole. L'autonomie alimentaire n'est pas pour tout de suite, mais les produits du potager et les fruits du verger occupent une grande place dans les mets. Les repas sont principalement végétariens, sans pour autant le revendiquer. "La conscience écologique est inhérente à la construction du projet, mais elle n'est pas la motivation première dans le souhait de vivre en collectif", explique Pierre Elie Dubois, villageois du Bel-Air, titulaire d’un master en développement des entreprises de l’économie sociale et solidaire (ESS) de Sciences Politiques. Une dizaine d'habitants non-humains participent à l'effort collectif : les moutons entretiennent les pâtures et les poules fournissent des œufs. 

Potager en plein champ de l'écovillage du Bel-Air.
©Adèle Charrier/ID

L'activité économique du Bel-Air repose sur l'accueil du public lors de journées découvertes et de séjours d’immersion et d'événements ouverts (projections de films et séances de yoga en plein air). Certains adhérents ont une activité salariée à l'extérieur et d'autres se consacrent pleinement aux occupations du village : maraîchage, rénovation, organisation d'évènements, etc. A savoir que dans la philosophie du collectif, il est important de reconnaître que toutes les participations se valent. Contribuer bénévolement sur le lieu, apporte autant à la communauté que le fait d’exercer une profession à l'extérieur. C’est pour cela qu’une partie des ressources sont rassemblées au moyen d’un pot commun, qui constitue un revenu de base amélioré pour tous les habitants. 

En plus de la mutualisation des outils et des biens, les membres du Bel-Air partagent des moments de vie dans les pièces communes. Pour maintenir un espace d'intimité, chaque habitant détient un habitat léger : tiny house, caravane, yourte, mobile home. Leur empreinte moindre dans la terre, favorise la préservation de l'écosystème qui vit en dessous.

La yourte est un habitat léger. Celle-ci appartient à une villageoise du Bel-Air.
©Adèle Charrier/ID

Les clefs du vivre-ensemble

"Vivre en collectif, c'est vivre intensément", s'enthousiasme Pierre-Elie Dubois, qui ne changerait de mode de vie pour rien au monde. Par ailleurs, avant de rejoindre un collectif, selon lui, il faut avoir la lucidité de savoir qu’il peut y avoir des conflits et des désaccords qui font partie de la démarche. "Nous avions à coeur qu’une tension ne remette pas en cause tout un projet", soutient-il. C’est en suivant l’idée que personne n’est indispensable et que chaque membre peut entrer et sortir de l'écovillage, que les écovillageois du Bel-Air se sont organisés en société collective immobilière (SCI).

Tous les membres de l'écovillage du Bel-Air.
©Ecovillage du Bel-Air

Lorsqu’on l’interroge au sujet des clefs du vivre-ensemble, Pierre-Elie Dubois met en garde sur la négligence de l’individualité qui peut nuire à l’harmonie du groupe. "Garantir la liberté individuelle dans un fonctionnement collectif" est capital, d’après lui. Par ailleurs, chaque membre a conscience que ses actes singuliers ont un impact sur le collectif. 

Le village repose sur une gouvernance partagée et organique. "Nous ne définissons pas de rôle et nous ne cherchons pas de compétences particulières, l'organisation repose sur les envies et les libertés de chacun", confie le jeune homme. Les habitants apportent chacun une "participation libre et consciente". Une contribution, à hauteur de leurs revenus, qui permet le développement du lieu et de ses projets. 

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