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Environnement

Biodiversité : la France, l’Espagne et le Portugal s’allient pour protéger les cétacés

Le retour d’un ministère de la Mer au gouvernement en 2020, pour la première fois depuis 1991, témoignait de la nécessité de prendre certains enjeux à bras le corps, à l’image de la protection de la biodiversité des océans. C'est la protection des cétacés qui est ciblée, depuis le début 2021, par un programme européen. 

Prévenir et réduire les échouages de mammifères marins dans le golfe de Gascogne, tel est l’objectif affiché par Annick Girardin, ministre de la Mer, et Luis Planas Puchades, ministre de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Alimentation d’Espagne. Ils ont annoncé conjointement, le 15 mars dernier, le lancement du projet Cetambicion, financé par l’Union Européenne, qui prendra la forme de travaux d’études et de concertation sur d’éventuelles mesures à adopter pour garantir la bonne santé des populations de cétacés et assurer la coexistence de ces derniers et des êtres humains sur le territoire. Au centre de ce programme concerté d’observation scientifique et de prévention, la lutte contre la surpêche et les captures accidentelles de cétacés, qui passe notamment par l’encadrement de l’usage des pingers. Ces répulsifs sonores à animaux marins sont obligatoires pour les bateaux de pêche depuis le début de l’année 2021, mais ne sont que trop peu souvent adoptés.

Des ONG sceptiques

Cette mesure intervient alors que la France fait face aux critiques des ONG à propos de l’impact de la pêche industrielle sur les populations de cétacés. Des échouages massifs ont été constatés sur les côtes françaises ces derniers mois. Willy Dabin, ingénieur à l’observatoire Pélagis expliquait, dans 20 Minutes en février dernier : « Quelque 400 dauphins morts de captures accidentelles depuis le 1er janvier sur environ 500 signalements d’échouage, c’est autant en moins de deux mois que lors des plus petites années de chiffrage, qui existe depuis les années 1980 ». Beaucoup d’entre eux portaient des marques de capture, ce qui ne laisse que peu de doute sur les raisons de l’échouage, ce phénomène pouvant aussi être provoqué par des événements climatiques. Devant ce constat, plusieurs associations de défense de l’environnement plaident pour un moratoire hivernal d’un mois de la pêche au filet, afin de diminuer ces prises accidentelles.

Certaines de ces associations s’engagent aussi sur le terrain judiciaire. France Nature Environnement, a ainsi déposé un recours devant le Conseil d’Etat au mois de février, imité par Sea Shepherd le 23 mars dernier. Annick Girardin, ministre de la Mer, a de son côté déclaré, à l’occasion du lancement de Cetambicion, qu’elle ne croyait « pas en l’opposition stérile entre ceux qui protègent et ceux qui détruisent la ressource » et qu’il « n’y a de salut dans la politique maritime que dans la connaissance partagée du milieu et le respect de tous ses usagers ». Et pour l'heure, la France et de l’Espagne se félicitent des premiers travaux effectués, traduits en une première recommandation conjointe adressée à la Commission européenne en octobre dernier.

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