Des "décrocheurs de portrait" le 11 septembre à Paris.
©Samuel Boivin/NurPhoto
LE BRIEF

Mobilisations citoyennes, décrocheurs de portraits, pesticides... Le débrief’ de la semaine

À la une de l'actualité durable cette semaine : des milliers de mobilisations citoyennes pour appeler à l'action climatique, une décision de justice en faveur des "décrocheurs" de portraits présidentiels et le coup de gueule des agriculteurs contre la mise en place de "zones de non-traitement".

Le retour des mobilisations citoyennes 

Vendredi 20 septembre, des millions de jeunes à travers plus d'une centaine de pays se sont mobilisés dans le cadre de la troisième grève mondiale pour le climat, initiative destinée à appeler d'urgence à l'action contre le réchauffement climatique. À cette occasion, des événements ont été organisés à travers toute la France et notamment à Paris, où un cortège a relié Nation au parc de Bercy. Lundi 23 septembre, une centaine de chefs d'Etat et de gouvernement se réuniront justement à New York pour le "Sommet Action Climat 2019".

Samedi, une seconde mobilisation aura lieu dans l'Hexagone "pour dénoncer l'inaction climatique et exiger la justice sociale", rapporte l'AFP, alors que les résultats de deux nouveaux modèles climatiques français révélés cette semaine prévoient une hausse de la température potentiellement bien plus importante qu'estimée, pouvant aller jusqu'à + 7°C d'ici la fin du siècle. 

Dans le même temps, le deuxième bilan de l'Observatoire climat-énergie des ONG Réseau Action Climat et CLER, dont les chiffres ont été publiés cette semaine, a une nouvelle fois montré le retard de la France concernant ses ambitions climatiques et notamment de réduction des émissions de gaz à effet de serre qui, si elles ont baissé de 4,2 % entre 2017 et 2018, restent 4,5 % plus élevées que les objectifs fixés. 

Le 21 septembre marquera également la seconde édition du World CleanUp Day, journée consacrée au nettoyage de la planète. Cette année, l'opération devrait toucher près de 160 pays dont la France, où plusieurs milliers de points de ramassage sont programmés. En 2018, 200 000 Français s'étaient mobilisés pour l'occasion, pour plus de 13 millions d'individus dans le monde. 

Protection de l'environnement, un nouvel espoir ? 

Au-delà de l'engouement illustré par l'ampleur des marches pour le climat, un sondage Ipsos-Sopra Steria publié lundi montre que la protection de l'environnement est désormais la première préoccupation des Français, devant l'avenir du système social et le pouvoir d'achat. 

Une prise de conscience progressive que voudraient d'ailleurs voir accélérer quelque 80 députés qui ont déposé jeudi 19 septembre une proposition de loi pour "généraliser l'enseignement des enjeux liés à la préservation de l'environnement et aux changements climatiques", explique l'AFP. Celle-ci entend précisément pousser "l'enseignement supérieur (à préparer) tous les étudiants aux enjeux vitaux du XXIème", en généralisant "l'enseignement des enjeux liés à la préservation de l'environnement et de la diversité biologique et aux changements climatiques". 

La taxe carbone contre-attaque 

Encore faudra-t-il également accepter la pilule de la hausse de la taxe carbone, remise sur la table cette semaine par la publication d'un rapport du Conseil des prélèvements obligatoires (CPO) intitulé "la fiscalité environnementale au défi de l'urgence climatique", qui propose "la reprise d'une trajectoire de fiscalité carbone" et l'élargissement de cette dernière "en vue de toucher l'ensemble des consommations fossiles" par "la suppression ou la réduction des dépenses fiscales (exonérations, remboursements, taux réduits)", rapporte l'AFP. Le gouvernement a dans la foulée balayé l'hypothèse. 

Au micro de France Inter, l’eurodéputé Yannick Jadot (EELV) a regretté un "renoncement" de l'État sur cette hausse, qui avait été l'un des catalyseurs de la crise des gilets jaunes. "On est en train de refuser une évolution nécessaire (...), (le gouvernement) est en train de tuer le mandat qu'il a donné à son comité citoyen, ce qui dit bien que ce gouvernement, dès qu'il s'agit d'écologie, à part les slogans, les discours, malheureusement ce sont des renoncements, c'est reculer, c'est lambiner, c'est au fond refuser d'agir", a-t-il dénoncé.

Zone de non-traitement : la revanche des agriculteurs

Un certain nombre d'agriculteurs s'oppose à la mise en place des zones de non-traitement (ZNT), et ils vont le faire savoir. À partir de lundi 23 septembre, plusieurs milliers d'entre eux mèneront des actions de protestation contre l'instauration de ces zones "destinées à protéger les populations contre les dangers potentiels des pesticides". La FNSEA et les Jeunes agriculteurs ont apporté leur soutien au mouvement et annoncé une mobilisation générale en octobre. 

Lundi, le coordinateur interministériel du plan de sortie du glyphosate, Pierre-Etienne Bisch, a de son côté répété l'ambition de la France d'interdire l'usage de l'herbicide controversé sur son territoire à compter de 2022. 

Retrouvez la carte interactive et évolutive des communes françaises anti-pesticides.

Urgence climatique, épisode II : la relaxe des décrocheurs de portraits 

Le tribunal correctionnel de Lyon a relaxé lundi 16 septembre deux militants écologistes qui comparaissaient pour "vol en réunion" après avoir décroché, en février dernier, un portrait présidentiel dans la mairie du 2ème arrondissement de la ville. La justice a retenu le caractère "légitime" de leur action, ainsi que "l'état de nécessité" dans un contexte d'urgence climatique. 

Mais aussi...

  • Le gouvernement a annoncé lundi la levée de 375 millions d'euros en fonds privés pour financer des entreprises à "impact social".

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