Selon WWF, le constat est clair : "si la planète était une entreprise, elle serait en faillite".
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EDITO

Les consciences s'éveilleraient-elles enfin ?

Le 1er août était "le jour du dépassement". Derrière ce qui pourrait ressembler au titre d'un nouveau film de science-fiction post-apocalyptique, une réalité, la nôtre : nous avons épuisé en sept mois à l'échelle mondiale toutes les ressources que la Terre peut régénérer... en un an. 

Au soleil ou au bureau, le 1er août était a priori un jour comme les autres. A priori. Car à moins d'avoir passé sa journée au fin fond des grottes de Lascaux, difficile de passer à côté : cette date représente à l'échelle internationale pour 2018 "le jour du dépassement". Malgré ce constat désolant, les lignes semblent toutefois commencer à bouger du côté des industriels et du gouvernement, qui redoublent de promesses pour préserver notre chère Terre... Reste à savoir si les actes suivront.

Si certaines associations environnementales crient parfois au greenwashing, les engagements des industriels fleurissent ces dernières semaines : 100 % d'emballages recyclables ou réutilisables promis d'ici 2025 pour Nestlé, idem pour Kraft Heinz et son célèbre ketchup, la fin des articles en plastique à usage unique en France pour Franprix ainsi que pour Lidl d'ici 2019... McDonalds envisage pour sa part de bannir les pailles en plastique de ses établissements français, tout comme Starbucks pour ses magasins à l'international.

Autant de petits pas que l'on ne peut véritablement dénigrer : Starbucks indique par exemple qu'avec une telle décision, un milliard de pailles disparaîtront de ses boutiques chaque année. Ne nous en privons pas : selon la navigatrice Ellen Mac Arthur, d'ici 2050, il y aura plus de plastique que de poissons dans les océans. Il reste à espérer qu'une multitude d'autres entreprises emboîteront le pas et ne se limiteront pas à ces "belles" annonces : l'engagement durable n'est pas un effet de mode, il doit s'inscrire au cœur des politiques industrielles et ne s'arrête pas à la suppression des pailles en plastique. "A force de parler d'amour, on devient amoureux", disait Blaise Pascal. A force de parler le "langage durable", les industriels le deviendront-ils vraiment ? 

A l'échelle nationale, une date encore moins glorieuse

Où en est plus précisément la France ? L'Hexagone peut faire profil bas. Au-delà de la date mondiale, l'ONG Global Footprint Network calcule également les "jours du dépassement" respectifs de 200 pays et territoires : en France, il s'agissait du 5 mai... WWF indique que le pays demande 1,8 fois plus de ressources à la Terre que celle-ci ne peut lui en procurer.

Dans ce contexte, le ministre de la Transition Écologique et Solidaire Nicolas Hulot a notamment présenté son plan national pour la biodiversité le 4 juillet dernier, dont certaines mesures ont été saluées par les associations, malgré quelques déceptions. Parmi les mesures phares, l'interdiction de la vente des plastiques jetables d'ici 2025. Le 1er août, la secrétaire d'Etat à la Transition écologique et solidaire Brune Poirson a également annoncé le lancement "d'une mission destinée à identifier les produits chimiques les plus toxiques pour les récifs coralliens, afin de mieux protéger ces écosystèmes fragiles", a indiqué l'AFP

Des engagements qui ne demandent qu'à se concrétiser et à proliférer à l'échelle mondiale, histoire que le "jour du dépassement" n'ait pas bientôt lieu le 1er janvier.