Les mégafeux l’été dernier ont détruit 72 000 hectares de forêts en France. Si les départements du Sud-Ouest ont été majoritairement touchés, à l’image de la Gironde, des incendies se sont déclarés à des endroits plus inhabituels, comme en Bretagne. Des signaux qui témoignent d’un risque accru sur l’ensemble des forêts françaises, imputable en partie au réchauffement climatique.
Responsable des incendies de forêts à l’Office National des Forêts, Jean-Louis Pestour précise que "le climat n’est pas une cause directe d’incendie, mais il influe sur les conditions d’éclosion et de propagation des incendies". Rapporteuse à l’Assemblée Nationale d’une proposition de loi contre l’intensification et l’extension du risque incendie, Sophie Panonacle affirme que le réchauffement climatique "augmentera l’exposition de 50% des forêts françaises au risque de feu de forêt d’ici 2050", du fait d’un stress hydrique régulier et de sécheresses plus courantes.
Des moyens augmentés pour lutter contre les feux de forêts
Votée à l’unanimité en première lecture à l’Assemblée le 18 mai, cette proposition de loi devrait entrer en vigueur d’ici le début de l’été. Elle permettra entre autres de "financer la reconstitution de forêts plus résilientes après l’incendie".
Le texte vient compléter le dispositif contre les feux de forêt du gouvernement, annoncé le 11 avril par le ministre de l’intérieur Gérald Damanin. Les moyens terrestres et aériens ont été revus à la hausse, concentrés essentiellement dans le Sud-Ouest. Une météo des forêts a été créée, permettant aux pompiers et secouristes de mieux anticiper les situations à risques. Enfin, les services départementaux (SDIS) se sont vus promettre une enveloppe de 180 millions d'euros pour acheter de nouveaux véhicules. Ces unités sont particulièrement sollicitées lors de feux de forêts. Selon le SDIS Gironde, leurs interventions sur les incendies ont augmenté de 10,5 % entre 2021 et 2022 avec la sécheresse et les mégafeux. Les incendies représentent 5 % du total de leurs interventions en 2022.
Des gestes simples pour limiter les risques
Selon le ministère de la Transition écologique, 90 % des départs de feux de forêts sont d’origine humaine, dont 30 à 40 % sont volontaires. Beaucoup d’incendies sont donc évitables, avec quelques gestes simples :
- Jeter ses mégots dans un cendrier, ne pas fumer en forêt. Les députés ont d’ailleurs voté l’interdiction de fumer dans les bois et forêts lors des périodes à risques, définies par arrêté préfectoral. Le jet de mégot est pénalement répréhensible, considéré comme cause d’incendie involontaire.
- Faire un barbecue dans son jardin, sur une terrasse, et loin de la végétation.
- Réaliser ses travaux loin des pelouses et herbes sèches, prévoir un extincteur à proximité.
- Tenir les combustibles éloignés de la maison et de la végétation.
- Débroussailler autour de sa maison. L’élagage des arbres est obligatoire.
Le ministère de la Transition écologique rappelle que le non-respect des consignes de prévention expose à une amende maximale de 750 €. En cas d’incendie, volontaire ou non, l’auteur risque amendes financières, peines de prison et dommages et intérêts.
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