"Les températures à la surface des océans atteignent déjà des niveaux record et nos données indiquent que la température moyenne pour toutes les mers libres de glace en mai 2023 était supérieure à tout autre mois de mai", a souligné dans un communiqué Samantha Burgess, directrice adjointe du service européen Copernicus sur le changement climatique (C3S). Ce dernier se fonde sur des analyses par ordinateur générées à partir de milliards de mesures provenant de satellites mais aussi de navires, avions ou stations météorologiques à travers le monde.
90 % des chaleurs absorbées
Les données utilisées par Copernicus remontent pour certaines jusqu'en 1950 mais pour la majorité à 1979. La température moyenne à la surface des océans (toujours hors zones prises par les glaces) en mai "était d'environ 19,7°C, soit 0,26°C au-dessus de la moyenne 1991-2020", a précisé à l'AFP un porte-parole de Copernicus.
L'océan, tel une éponge, a absorbé environ 90 % de l'augmentation de chaleur causée par les activités humaines. Son réchauffement cause "des effets en cascade sans précédent", souligne l'ONU, comme la fonte des glaces, l’élévation du niveau de la mer, des vagues de chaleur océaniques et l'acidification des océans. La capacité d’absorber le CO2 diminue également, alors qu'aujourd'hui l'océan absorbe 25 % de toutes les émissions de dioxyde de carbone.
Mai 2023 était le second plus chaud au niveau mondial, alors que l'on voit le signal El Niño qui continue d'émerger dans le Pacifique équatorial."
Pour les températures sur l'ensemble du globe, le mois de mai a été le second plus chaud enregistré. "Mai 2023 était le second plus chaud au niveau mondial, alors que l'on voit le signal El Niño qui continue d'émerger dans le Pacifique équatorial", a ajouté Samantha Burgess.
El Niño est un phénomène climatique naturel généralement associé à une augmentation des températures, une sécheresse accrue dans certaines parties du monde et de fortes pluies dans d'autres. Il s'est produit pour la dernière fois en 2018-2019 et a laissé la place à un épisode particulièrement long de presque trois ans de La Niña, qui provoque des effets inverses et notamment une baisse des températures.
Début mai, l'Organisation météorologique mondiale (OMM) estimait qu'il y avait 60 % de probabilité qu'El Niño se développe d'ici la fin juillet et 80 % d'ici la fin septembre. La surface des mers (hors eaux polaires) avait battu son record annuel de température en avril, selon les données de l'observatoire américain NOAA publiées début mai.
Avec AFP.
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