Après plus de 15 ans de discussions, dont quatre années de négociations formelles, les délégués s'étaient enfin mis d'accord le 5 mars à l'issue de deux nouvelles semaines d'intenses négociations sur le premier traité international de protection de la haute mer, destiné à contrecarrer les menaces qui pèsent sur des écosystèmes vitaux pour l'humanité. Mais le texte n'avait pas été formellement adopté, devant encore être passé au crible par les services juridiques et traduit pour être disponible dans les six langues officielles de l'ONU.
Quand au moins 60 pays l'auront ratifié formellement, alors nous irons vers la phase peut-être la plus enthousiasmante : la mise en oeuvre du nouveau traité pour protéger la haute mer."
A l'issue de ce travail de "cohérence terminologique" et d'harmonisation des diverses versions linguistiques, la résolution adoptée mardi appelle à convoquer une nouvelle réunion pour adopter l'accord "les 19 et 20 juin 2023, en principe". "Nous sommes excités de voir que l'élan positif se poursuit pour ce nouveau traité", a commenté Nichola Clark, de l'ONG Pew Charitable Trusts, impatiente de voir les prochaines étapes. "Quand au moins 60 pays l'auront ratifié formellement, alors nous irons vers la phase peut-être la plus enthousiasmante : la mise en oeuvre du nouveau traité pour protéger la haute mer", a-t-elle déclaré à l'AFP.
La haute mer commence où s'arrêtent les zones économiques exclusives (ZEE) des Etats, à maximum 200 milles nautiques (370 km) des côtes et n'est donc sous la juridiction d'aucun Etat. Même si elle représente plus de 60 % des océans et près de la moitié de la planète, elle a longtemps été ignorée dans le combat environnemental, au profit des zones côtières et de quelques espèces emblématiques.
Avec les progrès de la science, la preuve a été faite de l'importance de protéger tout entier ces océans foisonnant d'une biodiversité souvent microscopique, qui fournit aussi la moitié de l'oxygène que nous respirons et limite le réchauffement climatique en absorbant une partie importante du CO2 émis par les activités humaines. Mais les océans s'affaiblissent, victimes de ces émissions (réchauffement, acidification de l'eau...), des pollutions en tout genre et de la surpêche. Alors le futur traité doit permettre de créer des aires marines protégées dans ces eaux internationales dont environ 1 % seulement font aujourd'hui l'objet de mesures de conservation. Le traité prévoit également l'obligation de mener des études d'impact sur l'environnement avant de mener des activités en haute mer.
Avec AFP.
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