Cet indice de contribution climatique des entreprises (ICCE) aurait pour objectif "d’évaluer de manière holistique les efforts des entreprises en matière de décarbonation et d’atteinte de l’objectif de zéro émission nette d’ici 2050 ("Net Zero")". Sa méthodologie sera présentée lors de la 30ème conférence internationale des parties sur les changements climatiques (COP30) qui se déroulera en novembre 2025 à Bélem (Brésil), précisent Mirova et Sweep dans un communiqué.
D'où cet appel à manifestation d’intérêt, visant à mobiliser "les meilleurs acteurs mondiaux de l’action climatique". Les candidatures peuvent être soumises jusqu’au 4 avril 2025 et les sociétés assurent que la méthodologie sera élaborée en toute transparence et demeurera gratuite et accessible à tous.
"Les entreprises sont essentielles dans la lutte contre le changement climatique, car elles influencent non seulement leurs propres émissions, mais aussi celles de leurs chaînes de valeur, pointent les deux sociétés. Bien que des milliers d’entreprises aient adopté des objectifs "Net Zero", les engagements varient selon les secteurs, et les cadres d’évaluation actuels se concentrent souvent sur les seules émissions opérationnelles".
Trois leviers
Aussi, cet indice viserait à évaluer ces contributions de manière exhaustive. Avec trois leviers principaux :
- "Décarbonation directe : réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) sur l’ensemble des opérations et de la chaîne de valeur, en s’alignant sur des objectifs basés sur la science
- Décarbonation indirecte : évaluation des impacts positifs de l’entreprise dans sa chaîne de valeur, rendus possibles par ses produits et services quantifiées par les émissions évitées en aval ou par le développement des puits de carbone en amont.
- Financement climatique : contributions financières aux projets de réduction et de captation de carbone en dehors de la chaîne de valeur, y compris l’achat de crédits carbone de haute qualité".
L’ICCE a vocation à rassembler l’ensemble des blocs méthodologiques de l’action climat dont nous disposons aujourd’hui. En proposant un récit positif, basé sur la science et applicable à tous les secteurs, cet indice va permettre de mieux révéler le rôle sociétal des entreprises, redonnant ses lettres de noblesse à une RSE bien malmenée ces derniers temps.”
-Renaud Bettin, VP of Climate Action, Sweep
Mirova Research Center et Sweep indiquent avoir bien en tête que les importances relatives de chaque levier dans la contribution climatique d’une entreprise dépendent de nombreux facteurs. Parmi ceux-ci, la géographie et le secteur d’activité. L'indice fournirait ainsi "un outil dynamique pour évaluer ces principaux leviers d’action".
Un exemple donné est celui d'une entreprise fournissant des composants indispensables à la production de batteries, elles-mêmes indispensables à la décarbonation des transports. Celle-ci "doit pouvoir être valorisée pour cela et donc au-delà de son unique capacité à décarboner son activité".
"Quant aux institutions financières, elles sont attendues sur leur capacité à financer la transition vers une économie bas carbone et l’accroissement de la séquestration par les solutions fondées sur la nature", notent Mirova et Sweep.
Plusieurs bénéfices
Selon Mirova et Sweep, cet indice permettrait, pour les entreprises, d'avoir à disposition un outil d’évaluation pour savoir "si oui ou non elles se situent au bon niveau de contribution au Net Zero au regard de leur rôle dans la société".
Pour ce qui est des investisseurs, cet indice constituerait "une base solide pour évaluer la performance climatique des entreprises et ainsi aider à détecter les cas de greenwashing, et à établir des benchmarks sectoriels clairs".
"En intégrant ces éléments dans leurs analyses, les investisseurs pourront mieux piloter leurs stratégies de décarbonation et maximiser l’impact de leur politique d’engagement actionnarial", estime-t-on.