Selon ce cabinet de conseil spécialisé dans la stratégie climatique des entreprises, filiale d'Atos, quelque 70% des entreprises des principaux indices boursiers dans le monde (CAC 40, DAX, DOW, FTSE 100, FTSE MIB et IBEX 35) se sont engagées à atteindre la neutralité carbone à long terme, mais "la majorité échoue à démontrer un plan d’action".
Seulement "3% d'entreprises se sont fixé des objectifs scientifiquement fondés à long terme qui intègrent leurs émissions de CO2 de scope 3", c'est-à-dire leurs émissions indirectes de gaz à effet de serre, en amont et en aval de leur production (liées par exemple à leurs fournisseurs, aux transports, aux investissements, aux déchets et à la fin de vie des produits), indique EcoAct dans un communiqué.
Dans les pays qui obligent leurs plus grosses entreprises à publier leur bilan d'émissions de gaz à effet de serre, comme le Royaume-Uni ou la France, publier les émissions indirectes de "scope 3" est en effet facultatif. Le scope 3 peut pourtant représenter la plus grosse partie des émissions de certaines entreprises, dans l'automobile ou les services par exemple, et parfois la quasi-totalité.
Une réduction des émissions directes de gaz à effet de serre
EcoAct relève que 41% des entreprises ont réduit en 2021 leurs émissions directes de gaz à effet de serre ou celles liées à l'énergie (ce qui est catégorisé comme les scopes 1 et 2) dans une proportion conforme à ce qui est requis de leur secteur économique pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C. Elles sont seulement 14% à avoir atteint cet objectif pour le scope 3.
"Les entreprises n'ont pas encore réellement pris conscience de l'importance des transformations à long terme et des actions concrètes à entreprendre", soutient EcoAct. Le cabinet de conseil a également classé les entreprises les plus vertueuses des indices boursiers analysés. A la première place se trouve l'opérateur espagnol Telefónica, suivi par les laboratoires français Sanofi et l'énergéticien allemand E.ON, qui s'est débarrassé en 2018 d'Uniper, qui opère des centrales à charbon et gaz.
Le niveau des 20 premières entreprises est toutefois à la baisse, insiste EcoAct, puisque leur score moyen, établi en fonction de leurs engagements, passe de 77,9% en 2021 à 67,4% en 2022. Du côté des entreprises françaises, figurent aussi au classement Schneider Electric (7e), L’Oréal (12e) et Kering (16e). EcoAct note néanmoins que les sociétés du CAC 40 sont "à la traîne" en matière d'analyse des scénarios climatiques.
Avec AFP.