Selon un rapport, l'habitat est de loin le premier facteur d'artificialisation nette.
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DOSSIER PARTENAIRE

De quels outils concrets disposent les constructeurs et promoteurs pour proposer des logements durables en 2021 ?

[DOSSIER HABITAT DURABLE] Aujourd’hui, nous sommes de plus en plus nombreux à rêver d’un logement durable mais de quels moyens disposent les professionnels de la construction pour exaucer nos vœux ? Enjeux, réglementations, labels, certifications… Entretien avec Jean-Frédéric Bailly, directeur Recherche & Développement au sein de QUALITEL.

Construire durable, qu’est-ce que cela implique concrètement ? 

Dans “durable”, il y a aujourd’hui plusieurs notions. Bien sûr, la plus évidente est celle de  durée dans le temps avec une certaine facilité d’entretien et de maintenance. Mais il y a aussi la nécessité de prendre en compte les enjeux du développement durable, sur les trois axes environnementaux, économiques et sociaux. On dépasse la simple qualité de l’ouvrage, on doit agir sur tout le processus de construction, de la conception à la réalisation, pour intégrer les nouvelles préoccupations.

Tous les acteurs sont donc concernés et ont un rôle à jouer : le maître d’ouvrage pour impulser la dynamique, la maîtrise d’œuvre pour orienter les décisions, les entreprises de travaux car la phase de chantier est déterminante et enfin les gestionnaires et les habitants chargés du maintien de la qualité dans le temps.

Pourquoi construire durable en 2021 ?

Jean-Frédéric Bailly, directeur Recherche & Développement au sein de QUALITEL.
©DR

Depuis le Grenelle de l’Environnement (2007-2009), les acteurs de la filière ont pris conscience de la nécessité d’appréhender le bâtiment et ses impacts environnementaux avec une approche globale et non plus seulement énergétique.

Plus récemment, la loi de transition énergétique pour la croissance verte fixe à la France des objectifs chiffrés et des moyens d’action, notamment sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre et de la consommation énergétique du secteur du bâtiment, afin de mettre en œuvre l’Accord de Paris sur le climat du 12 décembre 2015.

Le respect de ces engagements a dernièrement été réaffirmé dans la loi Energie Climat du 8 novembre 2019, et confirme l’objectif que la France atteigne la neutralité carbone en 2050. Le secteur du bâtiment a un rôle déterminant à jouer, en agissant sur sa consommation d’énergie et de matières premières, ou encore sur ses déchets générés.

Pour que la construction durable tienne ses promesses et ne voie pas s’envoler ses coûts de construction, tous les acteurs de la chaîne doivent s’impliquer dans le cadre d’une réflexion globale de prise en compte des divers impacts environnementaux et pour faire évoluer les pratiques et valoriser les initiatives innovantes.

Quels sont les enjeux de la construction durable ?

L’économie circulaire représente un véritable levier du développement durable pour le secteur du bâtiment. Rappelons que l’objectif de cette démarche est de produire des biens et des services durables, en préservant les matières premières, l’eau, l’énergie et en limitant la production des déchets et le gaspillage.

Les activités de la construction et de l’exploitation d’un bâtiment engendrent aussi des impacts directs ou indirects sur la biodiversité: modification des espaces naturels, artificialisation des sols, fragmentation des milieux, pollutions diverses sans compter les effets liés au cycle de vie des produits. Au vu de son rôle essentiel et des dommages causés par le secteur du bâtiment, la biodiversité doit faire partie des réflexions lors de la conception de bâtiments et devenir un réflexe de l’aménagement durable.

Il est également essentiel d’intégrer davantage la résilience aux projets de construction et de rénovation. Ces dernières années, les catastrophes naturelles se sont multipliées en France : la conception des ouvrages se doit donc de tenir compte d'évènements climatiques imprévisibles. En effet, les bâtiments doivent traverser plusieurs décennies et seront soumis à des conditions climatiques futures difficiles à anticiper mais qui s’annoncent a priori plus sévères. 

Retrouvez l'ensemble de notre dossier "Mon logement durable, mode d'emploi" en partenariat avec QUALITEL par ici ! 

Construire durable, cela coûte-t-il forcément plus cher ?

Pour que la construction durable tienne ses promesses et ne voie pas s’envoler ses coûts de construction, tous les acteurs de la chaîne doivent s’impliquer dans le cadre d’une réflexion globale de prise en compte des divers impacts environnementaux et pour faire évoluer les pratiques et valoriser les initiatives innovantes. Les concepteurs seront limités si l’innovation chez les industriels ne vient pas les aider : matériaux bas carbone, optimisation des ressources naturelles, mode de pose préfabriqué, développement de filières locales, etc.

Construire durable incite aussi à avoir une approche confrontant le coût global économique avec le coût global environnemental, pour éviter les contre-performances techniques, qui peuvent in fine déséquilibrer la qualité et le confort du bâtiment, ou induire des coûts de maintenance et d’entretien conséquents.

Que dit la réglementation en matière de construction durable ? Comment évolue-t-elle ? 

La réglementation ne fait que se renforcer depuis une quinzaine d’années. Evidemment, on peut souligner les évolutions de la réglementation thermique, de la RT2005 à la RT2012, en passant par le bâtiment bas carbone BBC et bientôt la réglementation environnementale RE2020. Diminuer l’impact carbone des bâtiments, poursuivre l’amélioration de leur performance énergétique et en garantir la fraicheur pendant les étés caniculaires : tels sont les grands objectifs de la RE2020, qui commencera à s’appliquer aux constructions neuves à partir du 1er janvier 2022.

Soulignons aussi que la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte d’août 2015 a défini l’économie circulaire ainsi que des ambitions précises sur la réduction, le recyclage et la mise en décharge des déchets. Le secteur du bâtiment, et plus particulièrement la phase chantier, est concerné avec des objectifs chiffrés en termes de prévention et de gestion des déchets. De plus, la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire promulguée le 10 février 2020 a introduit plusieurs mesures visant à améliorer la gestion et la traçabilité des déchets du bâtiment.

Comment un promoteur ou un constructeur fait-il pour s’approprier et appliquer les nouvelles exigences réglementaires ?

Face aux transformations majeures qui s’annoncent ou sont déjà à l’œuvre, le secteur du bâtiment doit donc évoluer. Pour les professionnels, il faut aujourd’hui appliquer les exigences de la réglementation mais aussi faire face à ces nouvelles orientations : la préparation de la réglementation environnementale RE 2020, les possibilités offertes par le bâtiment connecté et l’intelligence artificielle, l’intégration d’une démarche d’économie circulaire… Cela implique des besoins forts en matière de compétences et d’innovation, qu’il faut alimenter soit par de la veille technique et réglementaire, soit par la formation des collaborateurs, voire même par le recrutement.

QUALITEL s’investit pleinement dans le domaine de la formation afin de répondre aux défis d’aujourd’hui et de préparer les professionnels à la qualité de demain.

Beaucoup de labels existent en parallèle de la réglementation, qu’apportent-ils vraiment ?

Les labels anticipent les futures réglementations et accompagnent la démarche volontaire des maîtres d’ouvrage (promoteurs, constructeurs de maisons, bailleurs) désireux de réaliser des programmes immobiliers ambitieux.

On distingue deux types de labels liés à l’habitat et visant la performance environnementale ou énergétique : les labels d’État, définis par les pouvoirs publics, et les labels portés par des organismes ou entreprises privés comme le collectif Effinergie, l’association BBCA, etc.

Les labels sont délivrés par des organismes habilités par l’État comme CERQUAL Qualitel Certification ou par les auteurs du label, qui évaluent le bâtiment au moment de la conception (selon les plans et programmes de travaux) et contrôlent sur site à la fin du chantier.

56% des habitants de logements certifiés sont très satisfaits de leur consommation énergétique, contre 18% seulement dans les logements non certifiés.

Qu’est-ce-que la certification ? Que garantit-elle et en quoi cela aide-t-il les promoteurs et les constructeurs à construire plus durable ? 

La certification est une activité encadrée réglementairement et une démarche volontaire reconnue par le code de la Consommation. Elle consiste à attester qu’un produit est conforme à des caractéristiques contenues dans un cahier des charges appelé référentiel. Elle n’est pas obligatoire et témoigne donc d’une volonté de livrer un logement de qualité supérieure et contrôlée.

En demandant la certification de son bâtiment, un maître d’ouvrage (promoteur, constructeur ou bailleur social) souhaite ainsi évaluer son projet et faire valider la qualité de ses appartements ou maisons. La conformité au référentiel de certification est alors contrôlée par un organisme tiers et indépendant.

Par exemple, la certification NF Habitat apporte la preuve objective que le bâtiment atteint un niveau d’exigence supérieur sur la qualité de vie, le respect de l’environnement et la performance économique. La certification NF Habitat HQE va encore plus loin et respecte le cadre de référence du bâtiment durable de l’Association HQE pour Haute Qualité Environnementale.

Grâce aux différents contrôles indépendants effectués à la conception et à la livraison des logements, les deux niveaux de certification NF Habitat et NF Habitat HQE attestent du respect de toute une liste de critères contribuant à la durabilité et à la qualité globale des logements ainsi qu’au confort de vie des habitants.

Quels sont les bénéfices de la certification NF Habitat- NF Habitat HQE ?

Pour mesurer objectivement les bénéfices de la certification, une grande enquête de terrain a été menée en 2020. Elle montre que la certification NF Habitat-NF Habitat HQE est un levier important d’amélioration de la qualité réelle des logements et, par conséquent, de la qualité de vie des habitants au quotidien et dans le temps.

Ainsi, les logements certifiés sont 3 fois plus nombreux à être notés de très bonne qualité par leurs occupants que les logements non certifiés. Par exemple, sur des critères essentiels comme l’isolation acoustique, l’isolation thermique ou la sécurité, le pourcentage de personnes très satisfaites de leur logement peut être jusqu’à deux fois supérieur quand il est certifié. De même, 56% des habitants de logements certifiés sont très satisfaits de leur consommation énergétique, contre 18% seulement dans les logements non certifiés. Par ailleurs, les logements certifiés respectent mieux les réglementations en vigueur, notamment sur les aspects thermiques, acoustiques et de ventilation.

La certification permet également de répondre aux grands défis du logement comme la transition énergétique avec notamment l’usage d’énergies renouvelables, ou le maintien des personnes âgées ou handicapées à domicile.

Enfin, d’un point de vue financier, la certification contribue à réduire les délais de vente des programmes neufs et permet à leurs propriétaires de les revendre jusqu’à 19% plus chers que leurs équivalents non certifiés.

En partenariat avec QUALITEL.

Depuis 1974, l’Association QUALITEL fait progresser, aux côtés des professionnels du logement, la qualité de l’habitat neuf et existant et participe à sa valorisation auprès des occupants.

Elle exerce pour cela 4 missions complémentaires : l’information du grand public, la certification de la qualité et des performances du logement, la formation, l’évaluation et l’expertise. Elle développe également des programmes de recherche pour mieux comprendre les problématiques liées au bâtiment et anticiper les évolutions techniques et les attentes des habitants.

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