Camille Chaudron, média-activiste en conférencière sur la transition écologique.
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Education/Citoyenneté

La vie en tiny house, pour "un changement radical de mode de vie"

Importé des Etats-Unis, le concept de tiny house, littéralement "minuscule maison", réduit l'habitat au strict minimum. Ce mode de vie, contraignant en apparence, peut surtout être un grand pas vers plus de sobriété et de simplicité en se rapprochant de la nature.   

Après plus d’une année de restrictions en tout genre, rares sont celles et ceux qui n’aspirent pas à se libérer des contraintes du quotidien, mises en exergue par la crise sanitaire. De plus en plus d'urbains tendent à quitter les villes pour plus de tranquillité, sinon pour un retour total à la nature. Mais ce mouvement de remise en question ne date pas d’hier. Dans les années 1850 déjà, l'écrivain américain Henry David Thoreau vantait les mérites de la vie dans les bois comme source d’épanouissement personnel, une démarche qui a depuis fait des émules. Média-activiste et conférencière et consultante sur le thème de la transition écologique, Camille Chaudron est derrière le compte Instagram @girl_go_green et s’est livrée à ID au sujet de ses projets de vie en tiny house, loin de la ville et plus près de soi. 

Vous avez pour projet de vous installer dans une tiny house. Ce n’est pas quelque chose qui s’improvise…

Effectivement. Il y a premièrement un cadre légal extrêmement flou et complexe ; une tiny house est du ressort de l’habitat léger (à l’image des mobil-homes). Aussi, chacun peut procéder comme il veut, mais j’aimerais personnellement construire ma tiny house, ce qui demande un gros investissement pour qu’elle soit viable, pérenne, bien isolée, etc. Enfin, troisième niveau de difficulté, j’aimerais opter pour de l’éco-construction, donc une isolation qui n’impacte pas l’environnement, des matériaux biosourcés ou issus du recyclage, etc. En effet, cela va donc demander beaucoup d’organisation.

Vous visitez donc des tiny houses un peu partout en France pour vous inspirer. Qu’est-ce qui ressort de cette expérience ?

À ce stade, en attendant d’avancer sur mon projet, j’ai retenu que c’est une expérience très particulière que de vivre en tiny house. On est très ouvert sur l’extérieur, dans une sorte d’entre deux dedans-dehors. J’ai aussi l’impression que c’est finalement assez accessible, puisque de nombreuses maisons que j’ai pu visiter n’avaient pas été construites par des experts. En tout cas, ces visites rendent vraiment les choses plus concrètes et palpables.

Un cadre de vie urbain fait que quoiqu’il arrive on a un mode de vie plus ou moins polluant. Dans une tiny house, je pense que je pourrai être bien plus proche de la nature et du vivant."

Si vous vous projetez dans une tiny house, dans un ou deux ans, qu’est-ce qui changerait par rapport à votre vie actuelle ?

Je pense que les choses seraient plus simples. Aujourd’hui j’essaye déjà d’adopter un mode de vie le plus écologique possible, mais en ville, à Paris, c’est-à-dire dans un environnement hors-sol, c’est compliqué. Un cadre de vie urbain fait que quoiqu’il arrive on a un mode de vie plus ou moins polluant. Dans une tiny house, je pense que je pourrai être bien plus proche de la nature et du vivant, et c’est un des objectifs du changement.

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Cette période assez bouleversante, avec la crise sanitaire, peut-elle être un accélérateur de particules pour l’habitat léger ou le rapport à la nature ?

En tout cas, cette crise n’a fait que conforter mes convictions collapsologistes, si je puis dire.  Je me suis confinée une fois dans mon appartement à Paris, et j’ai passé les autres dans des éco-lieux, où l’on pouvait être dehors toute la journée, et il n’y a pas eu photo. Cela a confirmé le fait que c’est comme ça que j’imagine le futur et pas dans un appartement. Pour moi, ça a été l’occasion de réfléchir à la notion d’autonomie, qui est une des clés de l’avenir selon moi.

L’alternative que représente la tiny house peut-elle être une piste sérieuse pour celles et ceux qui n’aspirent plus à la vie dans les grandes villes ?

Je pense que c’est une vraie solution qui présente beaucoup d’avantages. Par sa constitution même, la tiny house pousse vers l’extérieur, vers une sorte de nomadisme, donc vers un changement radical de mode de vie. En revanche, de là à parler d’une explosion à venir des tiny houses, je ne sais pas, car d’un point de vue légal c’est un véritable imbroglio. Le format de la tiny house n’existe pas légalement, donc je pense qu’il faudrait dans un premier temps une vraie démocratisation du concept pour qu’il soit plus facilement réalisable.

Une interview réalisée en partenariat avec France Inter. Pour écouter la chronique Social Lab, cliquez ici.

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