Après avoir passé trois mois en compagnonnage à l’université des Alvéoles, dans la Drôme, Kevin Simon a choisi d’enfourcher son vélo pour reprendre la route. Direction le Vercors où il va rejoindre une famille qui a acheté un terrain pour créer un futur éco-lieu naturopathique.
"Je vais mettre en application ce que j’ai découvert pendant ces mois de compagnonnage. C’était une expérience très riche. Nous nous sommes spécialisés dans la pépinière et plus précisément dans la création de jardins-forêt. Nous avons notamment appris à imaginer les paysages de demain en réfléchissant aux problématiques liées au réchauffement climatique", explique ce photographe et réalisateur de documentaires de 27 ans.
Depuis plus d’un an, son quotidien est rythmé par les rencontres et l'échange de savoir-faire : l’ADN du Permacooltour.
Agés entre 20 et 30 ans, ils sont aujourd’hui une petite dizaine à avoir rejoint cette aventure collective. "C'est Alexis Marcotte qui a eu l’idée de faire ce tour de France. Pendant cinq ans, il s’est formé à la permaculture avec Les Jardins Respectueux, une association de jardins pédagogiques basée à Cognac", explique Kevin Simon, qui lui a découvert la permaculture au Cambodge lors de la réalisation d’un documentaire en Asie du sud-est, intitulé Que notre joie demeure.
Une centaine d’éco-lieux répertoriés
Pour lui, cette culture prône "le respect de la terre, de l’humain, et le partage équitable des ressources". Une solution pour se tourner vers une société plus durable. A l’été 2019, Alexis Marcotte décide de partir à vélo seul pendant trois mois pour en apprendre davantage sur cette agriculture et ce mode de vie alternatif. Désireux de documenter les initiatives naissantes sur le territoire, Kevin Simon le rejoint, puis Kamil Groot. "Nous avions prévu de faire un tour de France et de Belgique mais le confinement a bouleversé nos plans", raconte Kevin. Ils reprennent leur périple en mai 2020. Puis d’autres curieux se greffent au voyage.
Le Permacooltour devient alors un collectif itinérant. En proposant de mettre la main à la terre, ils trouvent des lieux prêts à les accueillir pour quelques jours, voire plusieurs mois. Ils ont par exemple passé trois mois à l’Aerium, un éco-village au cœur des Cévennes, ou aux côtés de Copeaux Cabana, un collectif de charpentier en Dordogne spécialisé dans le travail de la charpente traditionnelle.
Grâce au bouche-à-oreille, leur liste de lieux à explorer s’étoffe. Sur leur site, une carte interactive répertorie une centaine de sites, ceux déjà visités, ceux qui essaiment et ceux où ils rêvent d’aller.
Sensibiliser le grand public
Depuis ses débuts, le collectif relaie également en ligne les expériences vécues à travers une série de podcast mais aussi de documentaires en cours de production. Réalisée par Kevin Simon, celle-ci met en lumière plusieurs portraits de personnes qui l'ont touché tout au long de leur tour. "Contrairement à ce que l’on peut penser, la permaculture ce n’est pas uniquement faire pousser des légumes. C’est quelque chose de beaucoup plus vaste autour de l'enseignement, de l'économie, de l'habitat... Avec ces différents portraits, le but est de comprendre, comment et pourquoi un système autour d’une culture de la permanence et de la résilience est une solution viable." Le premier épisode met en lumière Pascal Depienne, designer et fondateur de l’association Terre Paille et Compagnie, qui livre sa vision d’un habitat résilient.
Et après ?
Riche d’apprentissage, le projet du Permacooltour a été lauréat de Génération climat, le programme créé par la Fondation Nicolas Hulot (FNH) et le Forim pour soutenir et accompagner les jeunes qui souhaitent devenir des acteurs du changement.
Après plus d’un an à participer à des chantiers et à sillonner les routes, cette bande de green-trotters envisage de prendre racine. "Nous sommes bercés par le mythe mélanésien de l’île du Vanuatu, celui de l’arbre et de la pirogue. Cette histoire raconte que, tout au long de son existence, les Hommes sont tiraillés entre le besoin de voyager, et celui de s’ancrer. On hésite en permanence entre ces deux besoins jusqu’à ce qu’à comprendre que l’arbre peut être la pirogue", confie Kevin Simon. Si cet amoureux du voyage à vélo compte bien encore pédaler vers de nouveaux horizons, les autres membres du Permacooltour se sont mis en quête d’un futur terrain à acheter.
Un nouveau chapitre s’ouvre. Après avoir lancé une bouteille à la mer sur les réseaux sociaux, ils ont reçu une quinzaine de propositions. Parmi celles-ci se cache peut-être leur futur eden...
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