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Coronavirus : à Toulouse, la solidarité s'organise à tous les étages

Il est encore très tôt ce matin dans un petit immeuble d'un quartier proche du centre de Toulouse: Crystèle sort en voiture, pour aller acheter des journaux à sa voisine de 89 ans. Sa façon à elle de mettre en pratique la solidarité face au coronavirus.

Sur son palier, Jacqueline Garrivet attend d'être livrée, à bonne distance. Ce matin, ce sera le magazine TV Grandes Chaînes, assorti de l'assurance qu'elle n'est pas seule, ni oubliée. "Vous allez bien aujourd'hui? J'ai acheté les journaux, bon j'ai pas trouvé le Femme Actuelle que vous vouliez. Besoin de rien d'autre?", s'enquiert Crystèle Bonino avant de regagner son vaste appartement lumineux.

Une fois chez elle, cette autoentrepreneuse de 52 ans retire les gants en plastique qu'elle a portés pour sortir. "J'ai aussi donné des gants à Madame Garrivet pour sa sortie chez le boucher", dit-elle.

Au troisième et dernier étage de l'immeuble, Bruno Lafage, responsable logistique pour le ministère de l'Intérieur, se tient prêt à ravitailler ses voisins en courses alimentaires ou en pharmacie, fort du laissez-passer que lui valent ses fonctions. "J'ai été réquisitionné en cette période de crise pour distribuer du matériel à la police et gendarmerie. Je suis donc obligé de sortir tous les jours", explique cet homme de 57 ans, élégamment vêtu d'un costume bleu foncé.

"Courage et détermination", c'est le message qu'il a posté sur le groupe de messagerie instantanée qui relie les habitants des dix appartements. Intitulé "Copro Belleville", le groupe date de quelques mois, à l'initiative au départ de quelques habitants. Mais depuis mardi et la bascule du pays dans le confinement, il a été réactivé et tous les habitants de la résidence y ont été ajoutés, sauf Jacqueline Garrivet qui n'a pas de téléphone portable.

"Rassurant" 

De quoi "se dépanner dans les courses, se prêter des livres... Des petites choses pour l'instant", relève Mme Bonino. Mais aussi voir venir, car "on ne sait pas comment tout cela va évoluer", ajoute-t-elle sans dissimuler son inquiétude. L'idée du groupe vient de Rémi Blondin, un ingénieur de 33 ans qui vit avec sa compagne et leur fils d'un an et demi au 2e étage, où la famille tente de s'adapter à son nouveau fonctionnement, en télétravail.

Quand taper aux portes ne se fait plus et que passer par le syndic s'annonce compliqué, "la messagerie de groupe est un bon moyen de contacter tout le monde en même temps" et de faire partager les initiatives ou problèmes de chacun, se félicite M. Blondin.

"Pour faciliter les sorties, j'ai imprimé un grand nombre d'attestations de déplacement dérogatoire pour les mettre à disposition de tout le monde dans la copropriété", explique pour sa part Guillaume Molinier, la trentaine, chargé d'expertise. Il est lui aussi en télétravail avec sa compagne, de quoi animer l'immeuble, même dans la journée. La dernière arrivée dans la résidence, Tiphaine Bourrel, 31 ans, est encore en travaux dans son appartement.

"Moi qui vit seule, je trouve ça rassurant de me dire qu'on peut compter les uns sur les autres en cette période compliquée", confie cette orthophoniste. Coronavirus aidant, elle dit n'avoir jamais vécu auparavant une telle expérience avec des voisins.

Avec AFP.

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