Une "étape indispensable pour combattre ce fléau", estime Valérie Amant, directrice de communication de l’association. Entretien.
Quelles sont les différentes missions de l’association ?
Nous nous sommes fixé quatre missions. Nous avons une mission pédagogique et éducative qui est d’informer le public et les décideurs afin de faire de la sensibilisation sur la pollution plastique, sur son impact, sur la nature, sur la biodiversité ainsi que sur la santé. Nous avons un volet scientifique qui consiste à comprendre les tenants et les aboutissants de la pollution plastique. Comprendre comment les déchets arrivent dans les océans, comment ils coulent et se fragmentent. Nous observons aussi la manière dont cette nappe de déchets évolue et se déplace en fonction des courants. Il y a un troisième volet, qui est la promotion de l’économie circulaire, à partir du plastique. Le but est de comprendre comment le déchet plastique peut devenir une ressource. Nous œuvrons pour que les gens prennent conscience de l’économie qu’il est possible de mettre en place autour du plastique recyclé. Le quatrième volet, qui est le plus emblématique, est la collecte des déchets en mer. Nous avons un superbe projet qui est de construire le Manta, un navire qui ira collecter des déchets en mer et dans l’embouchure des grands fleuves, responsable de l’acheminement de 80 % de la pollution plastique dans les océans. Ce bateau sera prêt pour 2023.
En attendant la construction du Manta, vous avez mis en place un programme d’observateurs volontaires bénévoles. En quoi consiste t-il ?
L’enjeu, c’est de déterminer les routes où il y aura le plus de plastique à récolter. Et pour cela, nous aurons besoin d’observateurs qui vont aller, en fonction d’un protocole scientifique pré-établi, faire des relevés de la pollution plastique. Certaines zones nous intéressent tout particulièrement, notamment l’Indonésie, la Malaisie, les Philippines et la Thaïlande. C’est dans ces endroits que la pollution est la plus concentrée. Nous essayons donc de recruter des gens qui sont formés et aguerris. Des observateurs qui seront capables de nous dire ce qu’ils ont observé dans les détails. Ensuite, notre but est de construire une base de données scientifiques à partir des informations remontées. Ces éléments vont venir compléter des données dont nous disposons par ailleurs et qui sont plutôt des données satellitaires, des données d’étude des courants marins. Mais ces informations ne sont pas assez qualitatives, notamment sur la taille et la composition de ses nappes.
Ces observateur volontaires ne sont pas tous sélectionnés. Comment est-ce que vous les choisissez ?
C’est notre directeur scientifique opérationnel qui les sélectionne en échangeant avec eux, en leur fournissant le protocole. Nous échangeons avec eux sur leurs motivations, leurs intérêts, leurs connaissances du sujet, leurs disponibilités parce que cela demande malgré tout un petit peu de temps et d’adhésion à la cause. Cela peut se faire sur les réseaux sociaux, sur les salons, avec des clubs de plongée, des croisiéristes.
Est-ce que cette mission est la première d’une série d’initiatives du même genre ?
Régulièrement, nous allons relancer des appels pour recruter de nouvelles personnes au fur et à mesure que l’on va explorer de nouvelles mers. Nous avons pour idée d’aller au Viêtnam, peut-être en Amérique du Sud ou encore en Afrique. Mais pour l’instant, nous nous préoccupons principalement de l’Asie du sud-est, c’est ici que nous déployons nos efforts. Cependant, pour le futur, cela a évidemment vocation à être fait dans tous les endroits possibles du monde qui sont concernés.
À court terme, quel est l’impact recherché pour cette mission ?
À court terme, je pense que cela contribue à la sensibilisation des collectivités locales qui sont directement impactées par ce phénomène de pollution plastique océanique. À moyen terme, le but est de bâtir une donnée scientifique conséquente. Grâce à cela, nous pourrons faire remonter de plus en plus d’informations qui nous permettront de qualifier avec exactitude les zones d’intervention du bateau.
À long terme, le but est-il d’arriver à nettoyer entièrement toutes ces zones contaminées ?
Entièrement, non. Nous savons malheureusement que ce n’est pas avec un bateau que l’on pourra le faire. Le but, c’est de bâtir un bateau emblématique et pionnier qui va montrer que les technologies existent et qu’elles sont efficaces. À plus long terme, l’idée est d’en avoir plusieurs. Avoir une flotte de bateaux qui seront réutilisés peut-être par des États, par des acteurs privés ou encore par des collectivités pour nettoyer les mers.
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