Comme d'autres secteurs, le spectacle vivant opère aussi sa transition écologique.
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Culture

Spectacle vivant : la sobriété entre en scène

Recours au réemploi pour les matériaux, mutualisation des moyens pour les décors...des initiatives émergent pour tenter de décarboner les productions du spectacle vivant. Tour d'horizon. 

Produire moins mais mieux, tel est le credo de Samuel Valensi. Fondateur de la Compagnie La Poursuite du Bleu, ce metteur en scène a décidé de faire une croix sur l'achat de neuf pour ses créations. A l’affiche du théâtre de l’Oeuvre à Paris, jusqu’au 30 avril, sa dernière pièce de théâtre "Coupures" ne fait pas exception. "Tout ce qui est sur le plateau est de la seconde main. Les costumes et les accessoires ont été trouvés dans des friperies et des ressourceries", lance ce créateur. Les structures des décors viennent, elles, de la Réserve des Arts.  

Née en 2008, cette association, qui dispose notamment d’un entrepôt de 3 000 m2 à Pantin (Seine-Saint-Denis), collecte des rebuts et chutes de matériaux (bois, cuir, textiles) auprès d’entreprises qu’elle valorise et revend ensuite aux professionnels de la culture, de plus en plus nombreux à se presser à ses portes. 

Depuis sa création, la Réserve des arts a vu son nombre d’adhésion augmenter. En 2022, elle comptait plus de 13 000 adhérents. Parmi eux, des architectes, des designers mais aussi des scénographes, des compagnies de théâtre, de danse, des collectifs d’artistes qui viennent se fournir en matériaux. Mais pas seulement. "De plus en plus d'acteurs ont aujourd’hui le réflexe de nous déposer, post-production, leurs rebuts qui vont devenir ressource à création", note Charlène Dronne, directrice associée à la Réserve des arts. En 2022, l’association a ainsi récupéré 722 tonnes de matériaux issus de décors de théâtre, stocks dormants, PLV, scénographies d’exposition... 

Vers une mutualisation des moyens ? 

Si la pratique du réemploi se généralise, d’autres voies se dessinent pour réduire l’empreinte carbone des projets de spectacle vivant. Le collectif 17h25, qui réunit l’Opéra de Lyon, le Théâtre du Châtelet, le Théâtre de la Monnaie, le Festival d’Aix-en-Provence et l’Opéra de Paris, travaille notamment sur un projet de standardisation des structures. “Elles ne sont pas visibles par le spectateur mais ce sont elles qui portent le décor”, explique Olivier Aldeano, directeur délégué à l’innovation et au développement durable à l’Opéra de Paris, avant d’ajouter : “Quand il y a une coproduction entre différents théâtres, au lieu de faire voyager toute la structure, on va pouvoir transporter uniquement les éléments scénographiques. De cette manière, nous limitons les émissions de gaz liées aux déplacements.”  

“Nous allons également pouvoir réemployer les structures sur plusieurs productions différentes ce qui doit permet de faire des économies”, poursuit François Vienne, directeur général adjoint du Festival d’Aix-en-Provence.  

Soutenu par l’Etat dans le cadre du Plan d’investissement France 2030, ce projet de recherche et développement doit se déployer sur les trois prochaines années. Un chantier à suivre. 

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