Le 28 mars, la société XERFI présente les résultats de son étude. Commandée par la Chambre Syndicale de la Facture Instrumentale (CSFI), soutenue par le ministère de la Culture, l’enquête analyse le marché des instruments de musique en France sur l'année 2021. Si la majorité des instruments achetés sont neufs, la seconde main s’impose dans les habitudes des musiciens, alors que le secteur prend conscience de son empreinte écologique.
Sur 1 1680 000 d’instruments achetés en 2021, 554 400 sont d’occasion, soit un tiers. Les plus de 2 000 instrumentistes interrogés déclarent voir leur consommation évoluer vers une part plus importante d’occasion que de neuf. Au-delà du coût avantageux, principale raison déclarée par les interrogés, plusieurs facteurs permettent de comprendre cette tendance.
La perle rare
Tout musicien passionné est à la recherche de la perle rare, l’instrument idéal, qui, souvent, n’est trouvable que chez les particuliers et collectionneurs, produit une certaine année, ou avec certaines particularités que les modèles neufs ne présentent plus. Les sites spécialisés dans la vente d’instruments d’occasion entre particuliers, comme Audiofanzine ou Reverb, représentent 9% de l’ensemble des achats d’instruments, selon l’enquête.
L’échange d’instruments et la seconde main sont des pratiques courantes entre musiciens, et se généralisent aux néophytes, par des prix avantageux. L’occasion permet à tous de s’essayer à la pratique musicale. Ainsi, 32% des répondants à l’enquête de la CSFI sont issus des catégories socio-professionnelles aux revenus les plus faibles.
Economie circulaire
Comme dans tous les secteurs, acheter son piano d’occasion est aussi un acte écologique. Si le marché des instruments est un nain comparé à l’empreinte environnementale du numérique ou de la construction, leur fabrication demande la plupart du temps des essences de bois rares et précieuses. Leur exploitation est encadrée et réglementée, mais certains scandales ont rappelé la nécessité de protéger les forêts et les ressources naturelles. Acheter en occasion tend à limiter la production d'instruments qui peut être très polluante.
Surtout dans un contexte où les musiciens professionnels prennent conscience de la pollution générée par leur activité, tentent d’alerter sur la déforestation, ou de verdir l’industrie musicale.
Alors que près de 66% des Français ont déjà joué d’un instrument dans leur vie selon une autre étude, ils sont beaucoup moins à pratiquer régulièrement. Plutôt que d'oublier cette guitare au fond d'un placard, la revendre en seconde main est un petit pas vers une économie plus circulaire, et plus durable.
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