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Depuis le 1er août 2023, la fin de l'impression automatique des tickets de caisse est devenue effective. Plusieurs fois repoussée, cette mesure a été prise dans le cadre de la loi sur la lutte contre le gaspillage et la promotion de l'économie circulaire de 2020. Son objectif est double : lutter contre le gaspillage et limiter l’exposition aux effets néfastes sur la santé causés par l'impression des tickets de caisse. Cependant, la question de son efficacité et de ses alternatives interroge.
Pourquoi limiter l’impression des tickets de caisse ?
La suppression automatique des tickets de caisse poursuit des objectifs environnementaux et sanitaires. En France, 12,5 milliards de ces petits papiers sont imprimés annuellement. Alors que nombre d’entre eux terminent froissés au fond d’une poche ou directement à la poubelle, leur production implique l'utilisation de 150 000 tonnes de papier, l’équivalent de 25 millions d’arbres coupés et de 19 milliards de litres d’eau. De surcroît, même s'ils sont techniquement recyclables, leur taille et leur poids rendent cette opération difficile. Limiter leur impression constitue une voie vers la réduction de la consommation et du gaspillage de papier.
Le gouvernement met également en avant les bienfaits sanitaires de cette mesure, qui permet de limiter l'exposition de la population aux substances nocives présentes sur ces tickets. Bien que le "bisphénol A", substance chimique traditionnellement présente sur les tickets de caisse et identifiée comme perturbateur endocrinien par l'OMS, ne soit plus employé depuis 2015, des études tendent à montrer que ses substituts, comme le "bisphénol S et F", pourraient avoir des effets similaires.
Ticket de caisse numérique, une alternative durable ?
Désormais, au moment de passer en caisse, vous avez le choix entre aucun ticket, un ticket imprimé ou un substitut numérique généralement envoyé par mail. Mais est-ce une alternative réellement durable ?
Selon l'association Zéro Déchet Strasbourg, la pollution engendrée par un ticket de caisse traditionnel et la pollution numérique issue d'un ticket électronique sont "équivalentes". Ce qui varie, c'est avant tout la nature de coûts environnementaux engendrés. D'après Green IT, collectif dédié à l’informatique durable, un ticket de caisse traditionnel consommerait davantage d'eau (5 cl) qu'un ticket de caisse numérique (3 cl). Cependant, le ticket de caisse numérique générerait plus de gaz à effet de serre (5 g) que son homologue imprimé (2 g).
Les tickets de caisse numériques pourraient également impliquer des coûts environnementaux additionnels. Par exemple, si un ticket envoyé par mail est accompagné d'une mise en page élaborée, d'offres promotionnelles ou de liens externes, son empreinte écologique augmente. Évaluer les impacts de ce type de message s'avère assez complexe, mais il s’agit de "pur greenwashing" pour Frédéric Bordage, fondateur de GreenIT, qui confie à Vert, "ça arrange l’industrie numérique qui insiste sur les bienfaits de la dématérialisation".
Le ticket de caisse le plus durable : celui qui n’existe pas
Le choix entre le ticket de caisse imprimé et le numérique demeure complexe, chacun ayant ses propres impacts environnementaux. Toutefois, une chose est sûre, le ticket de caisse le moins polluant demeure celui qui n’existe pas. L'objectif de la fin de l'impression systématique des tickets de caisse papier n'est pas seulement de leur trouver un substitut, c’est aussi de réduire leur utilisation au strict nécessaire. Pour un grand nombre d'achats, ces derniers sont superflus et la meilleure option reste de ne pas les demander.
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