Selon le baromètre de l'Agence Bio / CSA, 43% des Français ont déclaré avoir acheté au moins un produit cosmétique ou d'hygiène bio au cours de l'année 2017.
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Slow Cosmétique, le guide Michelin de la beauté

L’association Slow Cosmétique, née en 2012, félicite les marques de cosmétique éco-responsables à la manière du guide Michelin. Aujourd’hui, elle compte près de 200 fabricants lauréats de sa mention.  

Vous connaissez sans doute la “Slow Food”, ce principe qui consiste à bannir la malbouffe de sa cuisine et à manger “bon, propre et juste”. Mais connaissez-vous la “Slow Cosmétique” ? Même concept, mais dans la salle de bain ! “Opter pour la Slow Cosmétique, c’est vraiment avoir un effet réel sur la biodiversité. Ce n’est pas une mode du cosmétique green et naturel. Notre objet social, c’est l’environnement, la santé ensuite”, résume Julien Kaibeck, fondateur du mouvement Slow Cosmétique et de l’association éponyme, qui milite pour une salle de bain plus écologique.

Les gens ne font pas assez le lien entre ce qu’ils achètent et consomment dans la salle de bain et l’environnement. Pourtant il y a tellement de choses à dire. 3 % des plastiques dans les océans sont des micro plastiques cosmétiques.” - Julien Kaibeck, fondateur de la Slow Cosmétique

La mention “Slow Cosmétique” : "des formules de qualité et un marketing raisonnable"  

Cette association hybride est à la fois un concept et un label. La mention Slow Cosmétique récompense les marques éco-responsables d’hygiène et de beauté, comme le ferait un label. Elle est aux cosmétiques ce que le guide Michelin est aux restaurants. Aujourd’hui, l'association compte 196 marques félicitées d’une à trois étoiles, partout dans le monde. “Nous avons plusieurs bénévoles qui scrutent le marché, les tendances, les sorties produits pour repérer ce qui se passe dans le secteur. Nous évaluons en permanence une trentaine de marques pendant plusieurs mois. Sur un an, c’est entre 70 et 80 pour une trentaine de lauréats au final”, nous explique le fondateur.  

Les étoiles sont décernées en fonction du niveau d’engagement par rapport à la charte établie par l’association, “mais la charte est très dure ! Pour obtenir les trois étoiles, il faudrait cultiver soi-même ses plantes et faire uniquement de l’huile végétale et de l’hydrolat”, tient à préciser Julien Kaibeck. Si le nombre d’étoiles a une importance moindre, l’association compte tout de même quelques lauréats sur le podium, comme les marques d’artisans Essences Naturelles Corses ou Réalia, qui produisent toutes les deux sur l’île de Beauté, mais aussi Caméline, qui cultivent des plantes du côté des Pyrénées.

Nous espérons contribuer à favoriser l’activité agricole de plantes cosmétiques, diversifier la biodiversité française. Aujourd’hui la bourrache, par exemple, n’est presque plus cultivée en France : quand vous achetez de l’huile de bourrache bio en magasin, il y a 8 chances sur 10 pour que ce soit une graine asiatique pressée en France. Il ne reste que trois petites exploitations de bourrache en France, de trois ou quatre hectares – dont l'une est lauréate de la mention Slow Cosmétique. Dans le passé, c’était une plante assez commune.” - Julien Kaibeck, fondateur de la Slow Cosmétique

Un marketplace pour donner de la visibilité aux petits producteurs 

En 2015, après plus de deux années d’existence, l’association Slow Cosmétique cherchait un moyen de rendre plus visibles ses lauréats, notamment les petites marques. “Elles nous disaient : ‘c’est super ce que vous faites pour nous, mais on aimerait être aidés dans la distribution de nos produits’. C’est difficile pour les petits artisans d’Auvergne, d’être vendus dans un Biocoop breton” argumente Julien. L’idée du marketplace est née de cette réflexion. L’association a donc fait appel à une start-up à Roubaix pour développer le site.  

Aujourd’hui, la plupart des marques lauréates sont répertoriées et vendent leurs produits en ligne. Huiles vierges, savon solide, maquillage, il y en a pour tous les goûts et chaque produit est accompagné d’une fiche d'identité et d’une présentation du vendeur, lauréat de la mention “Slow Cosmétique”.  

©RTBF/Julien Kaibeck

Trois questions à... Julien Kaibeck, fondateur de la Slow Cosmétique

Comment adopter les principes de la “Slow Cosmétique” ? 

Il s’agit de consommer moins et mieux. ‘Moins’ signifie réduire le nombre de produits cosmétiques que l’on utilise. Par exemple, au lieu d’utiliser une crème de jour, une crème de nuit et un contour des yeux, on se sert d’une seule et unique crème multi-usage qui remplit ces trois fonctions. ‘Moins’, c’est aussi utiliser des produits qui durent plus longtemps. Le beurre de karité, par exemple, se conserve très bien et de plus, c’est un produit végétal qui sert aux peaux sèches, aux cheveux ou encore aux bébés.  

Ensuite pour consommer mieux, il s'agit de choisir avec soin les produits que l’on utilise, se diriger plutôt vers des produits nobles, non-transformés ou très peu (les eaux florales, les hydrolats, les huiles végétales...). Prenons l’exemple de l’huile de noyaux d’abricot : riche en vitamine et acide gras, elle sert à la fois de démaquillant, de sérum, ou encore d’huile reconstituante pour les cheveux. 

Mais on pourrait citer de nombreux exemples ! Utiliser du savon à froid plutôt qu’un gel douche permet de réduire son impact écologique par exemple. Le gel douche est composé à 95 % d’eau, et d’un flacon en plastique : le savon à froid, c’est zéro emballage, zéro eau et biodégradable.  

Comment est né le mouvement ?  

À la base, je suis cosmétologue. J’évoluais donc dans la cosmétique conventionnelle et en 2006, je me suis formé à l’aromathérapie. J’ai alors lancé un blog, appelé “L’essentiel de Julien” qui a tout de suite eu beaucoup de succès et m’a permis d’être chroniqueur à la radio puis à la télé belge (ndlr : Julien Kaibeck est originaire de Silly en Belgique, une municipalité adepte du mouvement Slow Food).  

En 2012 j’ai écrit un livre, Adoptez la Slow Cosmétique, préfacé par Jean-Pierre Coffe. J'ai inventé ce terme pour incarner l'esprit du livre, cette idée d’une cosmétique ancrée dans la terre et dans l’Humain, tandis que j’avais pu constater que la cosmétique industrielle mettait en avant l’utilisation de plantes qui étaient en fait noyées dans un océan de pétrole et de plastique. Le livre est devenu un best-seller en quelques mois. La même année, nous avons créé l’association avec des amies blogueuses.  

En 2013, nous avons commencé à récompenser des marques qui étaient en phase avec la charte mise en place par notre association, donc qui avaient des formules propres et un marketing raisonnable. Enfin, ce n’est qu’en 2015 que nous avons décidé de lancer le marketplace avec l’aide d’une start-up à Roubaix, dans l’idée de donner de la visibilité à nos lauréats.

Quelle est la plus-value de la mention Slow Cosmétique par rapport à une labellisation bio ?  

Les labels bio donnent une garantie très importante quant à la qualité de la formule du produit : ils assurent l’absence de matière pétrochimique, plastique ou autre élément controversé. Les cahiers des charges de ces labels concernent les formules, éventuellement les approvisionnements, mais pas la démarche globale de l’entreprise. Si Carrefour ou L’Oréal sortent des gammes bio - et c’est déjà le cas -, elles pourront être certifiées, mais ces entreprises restent toutefois relativement peu actives dans la sphère écologique et sur leurs autres gammes.  

La mention Slow Cosmétique apporte une garantie formule, mais aussi humaine. Nous excluons par exemple toute société qui n'est pas détenue par un capital familial. Voilà pourquoi des marques bio qui appartiennent à des groupes industriels, comme Melvita par exemple (qui est une très bonne marque bio), ne peut pas être décorée de la mention Slow Cosmétique.

En partenariat avec Slow Cosmétique. 

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