L'encens peut contribuer à polluer l'air ambiant de son intérieur et avoir un impact négatif sur la santé.
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DOSSIER

L’usage d’encens et de bougies parfumées peut être nocif pour la santé : comment respirer un air sain chez soi ? [QUIZ]

En cette Semaine européenne du développement durable, ID s’intéresse à des solutions à adopter au quotidien pour un monde plus éco-responsable. L’occasion de tester votre implication à travers un quiz spécialement concocté pour vous. Jour 6 : préserver un air sain chez soi.

Nous passons en moyenne 80 % de notre temps dans des lieux fermés, où se propagent différents types de pollutions insoupçonnées. Celles-ci, plus ou moins concentrées, proviennent de nos activités : des produits ménagers mais aussi cosmétiques que nous utilisons, éventuellement du tabac, de notre respiration, de la cuisson lorsque nous cuisinons, de nos plantes, de nos animaux, de nos bougies, voire de nos produits de bricolage… Ces pollutions peuvent également résulter de nos équipements : une ventilation mécanique contrôlée (VMC) mal entretenue, une chaudière dont on ne prend pas soin, susceptible de dégager du monoxyde de carbone… Et elles émanent également de l’aménagement de notre logement : nos revêtements, nos meubles, nos tapis, etc.

Parmi les polluants chimiques, avez-vous déjà entendu parler des composés organiques volatils (COV) ? Parfums, colles, produits d’entretien, naturels ou non, sont à l’origine de leur propagation dans nos intérieurs. Et comme le rappelle l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie, certains de ces COV sont préoccupants (le formaldéhyde, les solvants organiques, les éthers de glycol, les hydrocarbures dont le benzène notamment), et certains sont même cancérigènes. Les revêtements et les plastifiants vont quant à eux émettre des composés organiques volatils semi-organiques (phtalates, bisphénol, muscs…). S’y ajoutent les polluants biologiques comme les agents infectieux et les allergènes provenant d’éventuelles moisissures, de nos plantes, de nos animaux… Sans compter les particules et les fibres provenant de nos activités de bricolage, de cuisine et de ménage, qui se retrouvent dans la poussière et que nous sommes susceptibles d’inhaler. 

Heureusement, des gestes simples peuvent nous permettre de limiter facilement cette pollution. Avant de les découvrir, êtes-vous prêts à découvrir si vous respirez un air propre chez vous ?

Le saviez-vous ?

Tous ces polluants, que l’ADEME détaille un à un dans son guide "Un air sain chez soi", peuvent être dangereux pour la santé et ce particulièrement pour les enfants, les femmes enceintes, les personnes âgées et certains malades souffrant par exemple d’asthme et d’insuffisance respiratoire. L’ADEME note que ces polluants ont une responsabilité avérée dans les maladies et allergies respiratoires et autres troubles de la respiration, et une responsabilité plausible dans le développement de cancers. 

Mais que faire alors contre la pollution intérieure ?

  • Le mot-clé : aérer !

On doit avant toute chose penser à aérer son intérieur 5 à 10 minutes par jour, matin et soir, et même éventuellement, si le temps n’est pas trop frais, laisser nos fenêtres de chambre entrouvertes la nuit. Dès que l’on bricole, que l’on fait du ménage, que l’on prend une douche ou un bain, que l’on prépare un repas ou que l’on fait une lessive, on aère ! On nettoie et on ne bouche surtout pas ses entrées d’air ou bouches d’extraction. Si l’on dispose d’une ventilation mécanique contrôlée (VMC), on veille à son bon fonctionnement et on fait appel à un spécialiste tous les trois ans pour procéder à son entretien. Pour vérifier que sa VMC fonctionne, l’ADEME conseille de placer une feuille de papier toilette devant la bouche d’extraction d’air en la tenant bien dans un coin : elle doit être attirée vers la bouche.

  • Limiter les sources de pollution

Vous aimez faire brûler de l’encens et des bougies chez vous ? Faites-le avec modération car leur combustion dégage de nombreux polluants dont des COV, avec des concentrations de particules élevées, particulièrement dans le cas de l’encens. Vous cuisinez ? Il est conseillé de limiter l’humidité en couvrant ses casseroles et en activant la hotte aspirante. Vous faites sécher votre linge ? Privilégiez l’extérieur ou une pièce bien aérée.

Bon à savoir : l’ADEME précise que le taux d’humidité à la maison doit être compris entre 40 et 60 % et la température entre 18 et 22 °C. On le vérifie avec un hygromètre, ou testeur d’humidité. Des moisissures sur les murs et les plafonds sont le signe d’une humidité excessive.

Limiter les polluants, c’est aussi prêter attention aux produits que l’on utilise au quotidien, et notamment les produits ménagers. Autant que possible, on nettoie son intérieur à la vapeur (et on aère en même temps pour évacuer la vapeur d’eau). Lorsque l’on souhaite utiliser certains produits ménagers, on favorise ceux comportant le logo Ecolabel européen par exemple. On ne mélange pas les produits ménagers et on bannit l’eau de Javel. Plus de détails en relisant notre article : 7 ménages sur 10 utilisent de l’eau de Javel : et si on optait pour des produits moins toxiques ?

On repère également les symboles de danger :

©Gaël Nicolet/ID

Lorsque l’on achète des produits de construction ou des revêtements de murs par exemple, comme de la peinture ou des solvants, on fait une fois de plus attention aux logos environnementaux (Ecolabel européen, Ecolabel nordique, Ange bleu) et on surveille l’étiquette "Emissions dans l’air intérieur" en favorisant le A + (émissions faibles). On retrouve l’explication de cette étiquette ici. Lorsque l’on bricole, on aère, on porte un masque de protection et on ne mélange surtout pas les produits.

  • Surveiller ses appareils à combustion

On fait absolument entretenir ses matériels de chauffage et de production d’eau chaude auprès de professionnels (on se réfère à la fiche "L’entretien des chaudières" diffusée par l’ADEME). Pour le chauffage au bois, on suit de près le guide suivant, également diffusé par l’ADEME.

  • En cas de pics de pollution…

On aère son logement y compris en cas de pics de pollution, idéalement tôt le matin et tard le soir.

  • Et les plantes dépolluantes ?

L'ADEME considère que l'argument "plantes dépolluantes" n'est pas validé scientifiquement "au regard des niveaux de pollution généralement rencontrés dans les habitations et des nouvelles connaissances scientifiques dans le domaine". L’efficacité des purificateurs d’air n’est pas non plus prouvée "en conditions réelles d’utilisation". Encore une fois, le maître mot est l’aération !

A noter :

Le programme de la Semaine européenne du développement durable se retrouve ici.

Crédit photo quiz : ©JR-stock/Shutterstock