Face au double risque inflation-pénurie, la solution autoconsommation pourrait bien devenir un sujet à prendre au sérieux.
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édito

L’indépendance énergétique passera par l’autoconsommation avec les citoyens

Alors qu’on nous annonce un hiver chaud sur le plan énergétique, Valère Corréard propose de faire de l’autoconsommation électrique un levier de transition et d’indépendance.

Le 14 juillet dernier, Emmanuel Macron avait déclaré la "mobilisation générale" face au risque de pénurie de gaz russe. Car s’il est vrai que la France se targue souvent d’avoir un mix énergétique bas-carbone notamment grâce au nucléaire, il est aussi vrai que ce même mix est composé à 16 % de gaz.

Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, avait d’ailleurs emboité le pas au Président en appelant les Français aux "petits gestes" pour faire face au risque de pénurie. Débrancher son Wi-Fi, éteindre une lumière ou encore baisser sa climatisation faisaient partie de la contre-offensive citoyenne imaginée par l’exécutif pour faire des économies d’électricité. Il faut dire qu’entre le robinet russe qui se ferme et un parc nucléaire vieillissant, la France du XXIème siècle pourrait bien connaitre sa première crise énergétique cet hiver, il est donc bien légitime de vouloir sensibiliser ou mobiliser, mais la question de la méthode et des moyens mis en œuvre se pose à ce stade.

Face au double risque inflation-pénurie, la solution autoconsommation pourrait bien devenir un sujet à prendre au sérieux au-delà des dispositifs existant (prime à l’installation, TVA réduite), et ce pour plusieurs raisons. Installer des panneaux photovoltaïques sur un toit (individuel ou collectif) pourrait devenir plus accessible financièrement pour un certain nombre de personnes, tout en étant efficace du point de vue de la production mais aussi et surtout de la psychologie des consommateurs en ce que produire et consommer sa propre énergie change radicalement son rapport à celle-ci. Alors que la crise climatique est de plus en plus présente, comment ne pas faire de l’énergie solaire à l’échelle individuelle une priorité ? En particulier s’agissant d’une énergie "non polluante, économique, facilement disponible, renouvelable et aisément transformable" d’après l’Agence de la transition énergétique (ADEME) !

produire sa propre énergie est une source de stimulation majeure pour changer ses habitudes et adopter des "petits gestes" aux grands effets en changeant son rapport à l’électricité.

Pour un foyer qui a des habitudes de consommation et un niveau d’équipements classiques, l’installation de panneaux solaires pour une puissance de 3KWc (KiloWatt-crête, soit la puissance maximale atteignable) peut couvrir entre 30 et 50 % des besoins quotidiens. C’est tout à fait attractif dans le contexte actuel de hausse des prix de l’électricité et de risque de pénurie. De plus, lorsque la totalité de l’énergie produite n’est pas consommée en temps réel (donc en l’absence de capacité de stockage), il est possible de revendre le surplus et d’en tirer deux bénéfices immédiats : un revenu (0,10 euros/Kwh) et une participation à la transition énergétique à son échelle en injectant une électricité d’origine solaire sur le réseau.

il est d’intérêt général que l’autoconsommation soit considérée comme un outil de production mais aussi d’adhésion des citoyens à la transition énergétique

Ce n’est pas tout, produire sa propre énergie est une source de stimulation majeure pour changer ses habitudes et adopter des "petits gestes" aux grands effets en changeant son rapport à l’électricité. Car s’il y a une ressource qui parait infinie tout autant qu’impalpable, c’est bien le courant électrique. Se tourner vers l’autoconsommation est l’occasion de mieux comprendre "comment ça marche" mais aussi de se responsabiliser. Visualiser concrètement sa consommation, associer un besoin à une pratique, offrent l’opportunité de changer sa relation à l’énergie, et de se mobiliser efficacement à son échelle loin des "y a qu’à" et autres "faut qu’on"...

Naturellement, cette solution n’est pas et ne deviendra pas du jour ou lendemain accessible à tous, mais dans une France où plus de la moitié des 37 millions de logements sont individuels (55 % d’après l’INSEE), il serait déraisonnable de ne pas donner les moyens financiers à des millions de foyers qui pourraient être intéressés pour gagner en autonomie énergétique.

D’ailleurs, il n’est pas trop tard, la "large consultation" lancée ces derniers jours par le Gouvernement autour de la loi d’accélération des énergies renouvelables est une opportunité majeure pour ce quinquennat. Le photovoltaïque est dans le périmètre, et il est d’intérêt général que l’autoconsommation soit considérée comme un outil de production mais aussi d’adhésion des citoyens à la transition énergétique.

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