Le gaspillage alimentaire en France représente une moyenne de 10 millions de tonnes de nourriture consommable jetées chaque année.
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Bordeaux lance un premier frigo zéro gaspi en libre-service

La ville de Bordeaux accueille depuis le jeudi 17 mai son premier frigidaire anti-gaspi : les citoyens peuvent y déposer les aliments oubliés au fond de leur propre frigo, encore consommables mais dont ils ne veulent plus.

Le premier frigidaire partagé et anti-gaspi de la capitale girondine, tout juste inauguré, a été imaginé et mis en place par le CREPAQ, le Centre Ressource d'Ecologie Pédagogique de Nouvelle-Aquitaine, qui contribue à la transition écologique dans cette région. Ce frigidaire, installé dans une rôtisserie du quartier Sainte-Croix, est dit "partagé" et non "solidaire" : il ne s'adresse pas uniquement aux populations défavorisées mais est ouvert à tous.

"On s'y sert sans culpabiliser en se disant qu'on a sauvé des aliments du gaspillage, explique à ID Nadège Lecouturier, chargée de mission au sein du CREPAQ. Nous sommes très sensibilisés au gaspillage alimentaire et au courant des indicateurs que fournissent l'Ademe* à ce sujet : 29 kg, c'est le poids moyen des pertes et gaspillages alimentaires chez le consommateur final français en 2016".

Sensibiliser la population

Les habitants du quartier mais aussi certains commerçants ou restaurants peuvent amener dans ce frigidaire partagé des fruits et légumes, des plats maison sans viande ni poisson, du pain et des viennoiseries, des produits emballés avec une date limite de consommation non dépassée... Le frigidaire est végétarien pour des raisons de sécurité alimentaire et n'accueille par exemple aucun produit à base de mayonnaise. Il est accompagné d'un garde-manger susceptible d'accueillir des aliments non périssables.

La chargée de mission précise que le CREPAQ a reçu des subventions de Bordeaux-Métropole pour mettre en place notamment ce projet très concret : "Au-delà de pouvoir y déposer des aliments, on retrouve autour de ce frigo des informations pour sensibiliser la population au problème du gaspillage alimentaire : tout le monde ne sait pas par exemple que l'on peut consommer certains aliments après la date de durabilité minimale". 

Un concept qui se répand

Un frigo dit quant à lui "solidaire"a déjà été installé à Paris devant le restaurant La Cantine dans le 18e arrondissement en juin 2017, mais ce concept est né au départ en Allemagne. Le pays compte une centaine de frigos partagés, présents dans une dizaine de villes. Le phénomène s'est répandu au Québec, en Autriche, en Espagne et en Inde, précise le CREPAQ.

Selon Nadège Lecouturier, d'autres frigidaires de ce type pourraient voir le jour et servir pourquoi pas à accueillir des surplus alimentaires d'associations caritatives. Le CREPAQ souhaiterait également mettre en place un système de collecte des repas non servis mais livrés en barquettes dans des cantines scolaires, pourquoi pas à vélo grâce à des contenants réfrigérés.