Près d'un tiers des stocks de poissons commerciaux sont surexploités.
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Labels, saisons, espèces : comment choisir du poisson issu de la pêche responsable

Les poissons sont menacés : ce n’est une nouvelle pour personne. Alors que se clôt la Semaine de la pêche responsable, ne serait-il pas temps de favoriser à notre niveau une consommation durable du poisson ? ID fait le point sur les erreurs à éviter lorsque l’on franchit le pas de sa poissonnerie.  

Pour acheter du poisson sans menacer sa biodiversité, éviter les espèces en voie d’extinction ou gravement menacées, faire attention aux saisons des poissons et éviter les poissons qui n’ont pas eu le temps de se reproduire… sont autant de pistes à suivre.

  • Eviter les espèces menacées ou en voie d’extinction

Les stocks de poissons étant en perpétuel mouvement, quelques contradictions peuvent parfois exister au sujet des espèces à éviter totalement ou durant un temps. Mais certaines plateformes parviennent à guider les consommateurs au fil des mois, comme c’est le cas de Mr. Goodfish. Ce programme européen vise à sensibiliser le public et les professionnels à une consommation plus durable des produits de la mer. Son slogan : « Choisissez les poissons durables et de saison ! ». Sur ce site, on retrouve les espèces à privilégier pour l’actuel hiver 2017/2018 (rendez-vous sur ce lien). Dorade rose, homard, limande, maquereau, merlan, merlu, vive, turbot, sardine, figurent notamment parmi celles-ci.

Pour une liste plus complète des poissons à complètement éviter, ceux à consommer avec modération et ceux à privilégier, direction le conso-guide de l’organisation mondiale de protection de l’environnement WWF sur ce lien. Tout y est précisé espèce par espèce en termes de biologie, de situation des stocks et de conséquences écologiques. On y apprend par exemple qu’il vaut mieux s'abstenir de consommer l’anguille d’Europe, en danger critique d’extinction, mais aussi que certains cabillauds, poisson que l’on voit plus souvent dans nos assiettes, sont à éviter (provenance à surveiller). Il faut donc non seulement veiller aux espèces que l’on choisit mais aussi aux étiquettes, et ne pas hésiter à questionner son poissonnier notamment sur la provenance du produit de la mer que l’on achète.

  • Ne pas manquer les labels de pêche et d’aquaculture responsable

Pour s’assurer que son poisson vient d’une pêche responsable, il est important de porter attention aux labels MSC (pêche durable certifiée, garantit une traçabilité des ressources) et ASC (aquaculture durable certifiée pour le saumon, la truite et les crevettes notamment : garantit que le poisson a été produit dans le respect de l’environnement et dans de bonnes conditions de travail). Il est également important de privilégier autant que possible le poisson local.

  • Faire attention aux poissons paraissant trop petits

Il faut également faire attention aux tailles légales de pêche et éviter les poissons trop petits. Ce sont des poissons trop jeunes qui n’ont pas pu se reproduire et qui sont pourtant indispensables au renouvellement de l’espèce. Même s’il existe des normes en la matière, celles-ci ne sont pas toujours respectées : il faut par exemple éviter d’acheter une sole de moins de 24 cm ou un lieu de moins de 35 cm.

Le saviez-vous ?

  • A l’échelle européenne, nous mangeons presque deux fois plus de poisson par an qu’il y a 50 ans1.
  • Rappelons que 31 % des stocks halieutiques sont surexploités dans le monde : un chiffre qui grimpe à 93 % en Méditerrannée, selon WWF. L’organisation explique que les activités de pêche illégale et non réglementée contribuent pleinement à ce phénomène et pourraient représenter à court terme plus de 30 % de la pêche mondiale.
  • Aujourd’hui, plus de la moitié des mers est exploitée par la pêche industrielle.

1FAO 2016, La situation des pêches et de l’aquaculture 2016