Passer à l’électrique et produire sa propre énergie, c’est possible. Christophe Brun explique comment l’installation de panneaux photovoltaïques a rendu son foyer plus autonome. Entretien.
En quoi consiste votre installation électrique ?
Nous habitons dans une maison alimentée au tout électrique. Il y a quelques mois, nous avons choisi de nous équiper de panneaux solaires en autoconsommation pour produire notre propre électricité. Cette installation n'est pas si compliquée.
Quels changements remarquez-vous avec ce passage à l’électrique ?
Le changement dans les usages n’est pas visible puisque la maison était alimentée en électricité avant. Mais maintenant, nous couvrons une partie de nos consommations d’énergie par une production locale. D’après mes calculs, cela représente 37% de nos consommations, le complément est acheté à l’extérieur.
Quel bilan faites- vous de cette expérience ?
Nous avons choisi de faire l’installation en autoconstruction, c'est-à-dire que nous ne sommes pas passés par une entreprise installatrice. Cela nous a permis de gagner en budget. Il va nous falloir entre cinq et dix ans pour couvrir le coût de l’installation grâce au gain sur notre facture d’électricité.
Nous voulions évoluer vers les énergies renouvelables, en produisant une partie de notre électricité verte et sur place."
Avez-vous discuté de ce sujet avec votre entourage ?
C’est très enthousiasmant de pouvoir donner des conseils à son entourage. Les panneaux photovoltaïques sont un sujet beaucoup discuté mais il n’y pas tant d'installations autour de nous. Nous avons réuni les voisins pour leur faire visiter l’installation. Cela a même fait émerger une idée. L’énergie solaire doit être consommée dès qu’elle est produite en journée et lorsqu’il fait très beau nous nous retrouvons parfois avec un excédent que nous avons décidé de donner aux voisins. Je fais partie d’un collectif citoyen dans notre village et nous avons monté une Amep, c’est-à-dire une association pour créer un lien entre petits producteurs d’énergie et consommateurs.
Être presque indépendant en énergie fait-il prendre conscience des enjeux environnementaux ?
Depuis que nous produisons notre propre énergie, nous avons conscience de notre consommation. Nous avons une application qui nous montre en temps réel la production et la consommation d’énergie. La nuit, il y a des consommations que l’on pourrait éviter, c’est un pas vers la sobriété. Nous avons aussi appris à décaler certaines consommations à midi de manière à favoriser les heures solaires, par exemple pour le lave linge et le lave-vaisselle. C’est une manière d’amener toute la famille à faire une transition. J’invite mon fils à prendre sa douche en journée pour que le chauffe-eau tourne avec l’énergie solaire.
Est-ce un premier pas vers l’autonomie ?
Nous ne nous dirigeons pas vraiment vers l’autonomie. Nous avons néanmoins un véhicule électrique que nous rechargeons avec les panneaux photovoltaïques. Mais, nous ne souhaitons pas nous couper du réseau qui a son utilité. Nous ne voulons pas nous couper du monde mais seulement faire notre part en termes de transition énergétique.
Une interview réalisée en partenariat avec France Inter. Écoutez la chronique Social Lab ici.
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