Un arrêté publié en urgence le 6 septembre, juste avant la démission du gouvernement Bayrou, a introduit un renforcement des aides pour les opérations engagées à compter du 1er octobre 2025 et jusqu'au 31 décembre 2030, hors résidences secondaires.
La mesure doit à la fois favoriser la décarbonation du bâtiment - en réduisant les émissions liées à la combustion d'énergies fossiles dans les chaudières - tout en relançant le marché des pompes à chaleur, fragilisé par deux années de flou réglementaire concernant les aides à la rénovation énergétique.
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Concrètement, le renforcement de ces aides s'appuie sur les Certificats d'économies d'énergie (CEE), un dispositif de financement privé, basé sur le principe du pollueur-payeur qui oblige les fournisseurs d'énergie à financer des actions de réduction de la consommation d'énergie et d'amélioration de l'efficacité énergétique. Son coût est répercuté pour partie dans les factures d'énergies des consommateurs et dans leurs achats de carburant.
Le nouveau dispositif "permet de mieux financer les équipements plus performants, y compris si le ménage dispose de revenus moyens ou confortables. L'impact est donc une revalorisation des primes pour les pompes à chaleur, rendant les projets plus attractifs économiquement", explique à l'AFP Teoman Bakoglu, délégué général adjoint de la Fédération des Industries Électriques, Électroniques et de Communication (Fieec).
Un coup de pouce renforcé pour accélérer la transition énergétique
"En permettant de financer jusqu'à 100% du remplacement de son système de chauffage fossile par des pompes à chaleur, l'État s'attaque de manière concrète aux émissions de CO2 du secteur du bâtiment, allège les factures énergétiques de millions de ménages tout en soutenant des milliers d'artisans et d'emplois qualifiés", a déclaré Edouard Barthès, président du syndicat Symbiote (acteurs de la rénovation énergétique).
Le montant du nouveau "coup de pouce" varie selon les revenus et des critères tels que la performance de la pompe à chaleur, son utilisation (chauffage et/ou eau chaude), la typologie (maison/appartement) et la taille du logement ou encore la zone climatique du bénéficiaire, a indiqué à l'AFP Valérie Laplagne, responsable des équipements de la chaleur renouvelable au syndicat Uniclima (génie climatique).
Au final, il permet à "100% des ménages d'obtenir une aide qui peut être partielle voire intégrale pour les ménages les plus modestes", dans certains cas, a assuré à l'AFP Edouard Barthès. Selon les situations, l'aide peut atteindre environ 3.000 euros pour un ménage aisé et jusqu'à 13.000 euros - le maximum, pour les plus modestes, dit-il.
"Si le coup de pouce permet des offres quasiment sans reste à charge, ce cas de figure restera exceptionnel", indique Florence Lievyn, présidente du Groupement des professionnels des Certificats d'Economies d'Energie (GPCEE).
"Nous continuerons d'appeler à la vigilance les consommateurs face aux offres à 1 euro négligeant la qualité ou l'adéquation de l'installation aux besoins des clients", a-t-elle souligné.