Allain Bougrain-Dubourg, grand défenseur de la cause animale, président de la Ligue pour la protection des oiseaux.
©XAVIER LEOTY / AFP
Humeur

Allain Bougrain-Dubourg : "Quand la faune sauvage éclaire l'autiste"

"La nature est là qui t'invite et qui t'aime" soufflait Lamartine. Qui saurait résister à une pareille proposition ? 

Les handicapés, tout simplement. Laissés pour compte, ils n'ont guère accès aux espaces naturels. Le paradoxe est d'autant plus grand que ce sont bien souvent eux qui mettent prioritairement en éveil leurs sens. Leur handicap les conduit – chaque fois que possible – à écouter, sentir, caresser, goûter, observer. Ils communient avec le reste du vivant faute de pouvoir s'épanouir dans le monde des bipèdes. 

Le 2 avril est déclaré Journée Mondiale des autistes. Une journée dans l'année pour entendre ceux qui ne peuvent s'exprimer. Modeste compassion de la société. Ce point d'orgue a pourtant le mérite de valoriser les nombreuses initiatives qui tentent de soulager, de favoriser l'échange et d'envisager l'espoir hypothétique d'une résilience. La nature peut participer de cette démarche solidaire. 

Au plus près de la faune sauvage 

La LPO Paca et l'association "La Bourguette autisme", qui affiche 40 ans d'expérience et l'accueil actuel de 200 résidents encadrés de 200 salariés, ont décidé d'associer leurs compétences pour immerger les autistes dans l'univers de la nature. Parmi les initiatives, cette rencontre étonnante entre Pierre et un grand-duc. Nous sommes dans le centre de soin de Buoux et le grand rapace nocturne doit recevoir les derniers soins avant de regagner la liberté. Pas de mots inutiles, aucun commentaire. Entre le regard de ces deux êtres déracinés, un relation intime se dessine. La confiance s'installe hors des critères conventionnels. D'autres rencontres avec la faune sauvage ou des sorties natures vont concrétiser cette thérapie. 

On savait que les relations établies avec des chevaux, des chiens, voire même des dauphins, pouvaient réveiller l'attention des autistes. Le rapprochement avec la faune sauvage offre de nouvelles perspectives. Mais l’opération ne  doit pas seulement être envisagée comme expérimentale ou temporelle, elle s'inscrit dans un "droit à la nature". En résumé, les personnes autistes doivent avoir la possibilité de fréquenter la nature au même titre que quiconque. 

En attendant que l'idée s'impose, d'autres entrevues sont prévues. Aldric rencontrera des vautours dans le Verdon, Anaïs a rendez-vous avec des goélands railleurs aux Salins de Hyères et Jean fréquentera des serpents du bord de la Durance.

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