Allain Bougrain-Dubourg, grand défenseur de la cause animale, président de la Ligue pour la protection des oiseaux.
©XAVIER LEOTY / AFP
Environnement

Allain Bougrain-Dubourg : au chevet de la biodiversité, ça sent le sapin

La COP 15 n’est déjà plus qu’un souvenir. Triste vestige d’une rencontre mondiale n’ayant pas atteint l’indispensable ambition.

Aucun chef d’état n’a éprouvé le besoin de faire escale à ce sommet de la biodiversité. Certes, après d’interminables débats de marchands de tapis, un projet monétaire s’est dessiné, mais est-il à la mesure de la situation ? Il parait pourtant évident que la disparition des écosystèmes, l’effacement des espèces, le recul des forêts et l’avancement des déserts coûteront plus que la planète ne pourra payer.

On connait les causes du déclin, on sait les solutions, reste à prendre courageusement les mesures qui redessineront un paysage d’avenir.

Investir aujourd’hui, c’est espérer survivre demain. Reste que, si nous ne parvenons pas à jouer collectif, chaque nation, chaque territoire peut manifester sa propre volonté de résilience. En France, nous devons, en urgence, mettre en œuvre la stratégie nationale de la biodiversité.

"Tenter d’endiguer l’hémorragie d’ici 2030"

Objectif, tenter d’endiguer l’hémorragie d’ici 2030. D’inévitables réunions se profilent durant les semaines à venir pour faire les choix les plus judicieux avec l’accord des parties. Évidemment que le dialogue s’impose mais aujourd’hui, l’exigence prioritaire demeure l’engagement politique. On connait les causes du déclin, on sait les solutions, reste à prendre courageusement les mesures qui redessineront un paysage d’avenir. Veut-on en finir avec le massacre annuel de 10 000 dauphins sur notre littoral ? Il convient de suspendre une pêche pélagique en mars. Veut-on restaurer les espèces d’oiseaux les plus fragiles ? Il faut interdire leur chasse. Veut-on en finir avec la maltraitance de la nature ? Il faut abolir le déterrage des blaireaux et des renards…

La panoplie du bon comportement a été établie avec rigueur par les scientifiques et les ONG. Bon nombre d’entreprises ou de collectivités ont déjà judicieusement pioché dans les recommandations pour agir à leur mesure. En ce début d’année, je fais le vœu que l’exécutif fasse preuve d’ardeur et de résolution pour offrir un nouveau souffle à la vie.

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