Allain Bougrain-Dubourg, grand défenseur de la cause animale, président de la Ligue pour la protection des oiseaux.
©XAVIER LEOTY / AFP
Biodiversité

Allain Bougrain-Dubourg : "Le loup, une chance pour l'économie !"

Certes, on ne peut pas nier l'impact du loup sur les élevage extensifs de brebis mais le canidé sauvage serait il coupable de tous les crimes pour autant ? Certains chasseurs semblent le penser.

Eux qui furent montrés du doigt pour mauvaise gestion des sangliers (ces derniers en viennent à coloniser les villes et multiplier les dégâts dans les cultures) se plaignent désormais de la concurrence du loup. Un comble ! Au lieu de se réjouir que le prédateur réussisse là où ils ont échoué, les nemrods craignent de  manquer de sangliers pour garnir leurs gibecières. Sans vergogne, ils en viennent même à alerter l'opinion publique par voix de presse. Qu'en est il dans la réalité ?

Effectivement, contrairement à ce qui est souvent colporté, les loups n'attendent pas de localiser un troupeau de brebis à portée de crocs pour se rassasier. Ils sont opportunistes et affichent un régime alimentaire aussi diversifié que possible. Au menu, principalement des ongulés sauvages. Une étude conduite en Lituanie durant 8 ans par l'Université de Daugavpils montre que les proies principales étaient les chevreuils et les cerfs à 43,4 %, suivis des sangliers avec 33 %. Les forestiers qui regrettent les impacts des cervidés sur l'activité sylvicole ne peuvent que s'en réjouir, de même que les agriculteurs pénalisés par les sangliers. Mais le loup a d'autres mérites trop souvent passés sous silence.

De nombreux bénéfices 

La Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité avait déjà relayé en 2021 une publication très éclairante conduite dans le Wisconsin. Elle montrait que pour un comté moyen, l'arrivée du loup avait réduit de 24 % les collisions entres les cerfs et les véhicules. Le bénéfice économique fut jugé 63 fois supérieur au coût de la prédation sur le bétail par les loups. Plus près de nous, une autre étude datant de 2022 s'attarde sur la situation française. Elle indique notamment que la prédation par le loup dans notre pays a évité entre 2,4 et 7,8 millions d'euros de dégâts et dommages dus aux collisions. "Ces dommages incluent les blessures et mortalités humaines mais n'incluent pas les dommages évités sur les propriétés et rendements agricoles. Le bénéfice net de cette prédation est donc supérieur" précise la FRB. Cela dit, on peut se demander de quelle manière les loups parviennent ils à réduire les collisions ? Réponse des scientifiques : ils génèrent un "paysage de la peur" qui incite les ongulés à éviter les zones découvertes, les routes. Un jour, peut-être, le loup sera t-il honoré du mérite agricole et de la médaille des assurances ...

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