Le loup, par Michael LaRosa
©Michael LaRosa
Livres

Faut-il changer l'image du "grand méchant loup" dans les livres pour enfants ?

Alors que la présence de ce prédateur sur le territoire Français anime régulièrement le débat médiatique, que penser de la littérature jeunesse qui, bien souvent, stigmatise le loup comme un animal dangereux ? 

Ma fille de six ans est abonnée à Pomme d'Api depuis deux ans. Nous aimons ces moments de lecture et ce rendez-vous mensuel dans lequel elle retrouve certains de ses personnages de fiction préférés. Mais, horreur, la maman que je suis a failli s'étrangler en lisant la grande histoire du Loup Glacé proposé dans le numéro de février 2018 : si l'histoire part de ce jeu auquel les enfants aiment jouer dans la cour de récré, elle y fait entrer un loup bien désireux de croquer quelques enfants pour se sustenter. De fait, son déguisement est bien beau et les enfants acceptent de jouer avec lui... Mais le leurre et son manège ne durent pas : le loup termine assommé par une bûche avant d'être expédié dans le lac gelé... pour en faire un vrai loup glacé.

Bon, comment dire. C'est la première fois que je trouve une histoire de Pomme d'Api aussi "bête" : l'intrigue est un peu molle et ce n'est même pas drôle. Le loup est pris en dérision, c'est de la moquerie pure. Et puis, tout simplement, pour moi ce type d'histoire ne passe plus. Vu le contexte actuel qui pèse sur les prédateurs, il me semble important et utile de faire passer les messages qui comptent dès le plus jeune âge - en commençant par mettre fin à ce genre de stigmatisation.

Le loup, méchant et maladroit ?

Certes, les psy argumenteront qu'il est bien de développer le sentiment de peur chez l'enfant. Certes, le loup n'est pas que méchant et maladroit dans la littérature jeunesse. Certes, ce ne sont que des histoires et c'est à nous, parents, de l'expliquer aux enfants. Mais tous les parents ont-ils ce réflexe ? Et n'avons nous pas tous nos phobies animales (du requin aux araignées en passant par les loups, les serpents ou les ours ?) Comment casser l'imaginaire qui trouble petit et nous suit ensuite à vie (ah, cette première année de maternelle où les histoires de loups enseignées par l'institutrice ont angoissé les nuits de ma petite pendant des semaines !) ?

Bref. Le groupe Bayard (qui édite Pomme d'Api) est fort engagé dans le développement durable et leur manière de sensibiliser nos chères têtes blondes est inscrite depuis longtemps dans leurs valeurs. Mais en voyant cette histoire je n'ai pu m'empêcher - non pas de crier au loup - mais d'avoir les crocs !

Si cela vous intéresse, voilà deux ressources de grande qualité à consulter (prenez donc le temps, l'idée n'est pas de vous assommer, déjà que vous êtes glacés :

N'hésitez pas à en mentionner d'autres si vous le souhaitez !

Commentaires
Par Pierre A - le 05/03/2018

Les histoires anciennes de loups sont... Des histoires. Elles sont souvent basées sur des faits réels. Personne ne croit que le petit chaperon rouge s'est réellement passé... Mais à cette époque il y avait de nombreuses attaques de loups carnassiers donc cela parlait aux lecteurs. J'invite l'auteure à aller passer quelques jours en zone rurale où les loups sont nombreux, au côté des bergers (en France, Espagne, Italie) ou encore en Finlande ou en Norvège dans un village... Après on fait un debriefing...

Par Anne-Sophie Novel - le 07/03/2018

Merci pour votre remarque, mais je doute que les loups s'attaquent à l'homme... Le sens de l'Histoire, c'est aussi d'apprendre et d'évoluer. Il ne s'agit nullement de changer les histoires mais de cesser sans doute de systématiquement enfermer ces animaux prédateurs dans un rôle dangereux...

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