Réduire son empreinte carbone ne nécessite pas de tout changer du jour au lendemain. Il s’agit avant tout de prendre conscience de l’impact de ses choix et d’agir progressivement. En adoptant de nouveaux réflexes, chacun peut contribuer à la lutte contre le changement climatique.
De la maison à l’assiette, en passant par nos modes de transport, chaque action, même modeste, compte.
Réduire son empreinte carbone chez soi : les gestes du quotidien
La maison est l’un des premiers lieux où l’on peut agir efficacement. En effet, le chauffage, l’électricité, l’eau chaude ou encore les équipements électroniques génèrent une part importante de notre empreinte carbone, le chauffage étant le plus gros émetteur (80 % des émissions de CO2) du secteur résidentiel en France.
La principale solution ? Optimiser son chauffage et l’isolation de son lieu de vie. En hiver, baisser la température d’un ou deux degrés peut sembler anodin, mais cette simple action permettrait de faire des économies d’énergie significatives.
Pour aller plus loin, pensez à isoler votre logement : fenêtres à double vitrage, rideaux thermiques, calfeutrage des portes… autant de gestes pour éviter les pertes de chaleur.
Ensuite, les appareils électroniques, comme les téléviseurs, ordinateurs ou autres box internet, consomment de l’électricité même lorsqu’ils sont en veille : on parle quand même de 15 % de la consommation d’électricité. Branchés sur une multiprise avec interrupteur, ils peuvent être coupés d’un seul geste.
Dans la même veine, adopter des équipements économes en électricité est, à long terme, moins polluant. Les ampoules LED consomment jusqu’à 80 % d’énergie en moins que les anciennes. De même, choisir des appareils électroménagers classés A+++ permet de réduire à long terme sa consommation d’énergie.
Par ailleurs, l’eau chaude représente également un fort coût environnemental. Installer un mousseur sur les robinets, prendre des douches plus courtes et à température modérée peuvent être des solutions simples pour économiser à la fois l’eau et l’énergie nécessaire à son chauffage.
Mieux consommer limite son impact environnemental
Nos choix de consommation ont un poids considérable sur les émissions de gaz à effet de serre. Produire, transporter, emballer ou jeter des produits, notamment alimentaires, entraîne une empreinte carbone souvent invisible, mais bien réelle.
Pour palier à ce coût écologique à votre niveau, vous pouvez privilégier l’alimentation locale et de saison. Les fruits et légumes cultivés localement et en saison nécessitent moins de transport, moins de chauffage pour les serres, et souvent moins d’emballages.
De plus, ils sont généralement plus savoureux et meilleurs pour la santé. Pour rappel, la consommation de produits agro-alimentaires transformés représente 51 % des émissions liées à l’alimentation, et celle de produits non transformés (fruits, légumes, viandes, poissons, céréales non transformées) est à l’origine de 26 % des émissions.
De plus, l’élevage industriel, en particulier bovin, est l’un des principaux émetteurs de méthane, un gaz à effet de serre très puissant (son pouvoir de réchauffement global est environ 28 fois supérieur à celui du CO2). Remplacer quelques repas carnés par des plats végétariens ou à base de protéines végétales peut déjà faire une grande différence.
En France, 8,8 millions de tonnes de nourriture sont jetées chaque année. Dans le monde, on parle d’un gaspillage de 1,05 milliard de tonnes de nourriture, dont 60 % provenant des ménages. Ces déchets sont souvent incinérés, entraînant une forte émission de CO2.
Apprendre à planifier ses repas, à cuisiner les restes ou à les composter, permet de limiter ce gaspillage, en réduisant le coût économique et environnemental de ces aliments.
Pour aller plus loin : Comment débuter le zéro déchet sans se prendre la tête ?
Ensuite, avant d’acheter un produit neuf, demandez-vous s’il est vraiment nécessaire. Peut-il être acheté d’occasion ? Réparé ? Loué ? Une technique a même été développée, la méthode BISOU, pour éviter les achats compulsifs.
Les vêtements sont également responsables d’une certaine surconsommation, avec le développement de la fast-fashion. Les produits textiles consommés dans l'UE en 2020 ont généré des émissions de gaz à effet de serre de 121 millions de tonnes, en plus de polluer massivement les cours d’eau.
Réduire son empreinte carbone dans ses déplacements
Le secteur des transports est le premier poste émetteur de gaz à effet de serre (environ 30 % de notre consommation totale), notamment à cause de l’utilisation massive de la voiture individuelle et des vols en avion. Par comparaison, l’alimentation et le logement représentent respectivement 22 % et 23 % de cette empreinte carbone.
Favorisez les modes de transport doux. La marche, le vélo ou la trottinette sont des alternatives saines, moins chères à long terme, et à impact carbone réduit. Pour les trajets plus longs, les transports en commun restent une excellente solution pour réduire son empreinte carbone.
Les pratiques de covoiturage et d’autopartage permettent de mutualiser les trajets et de réduire le nombre de véhicules en circulation. Elles sont de plus en plus facilitées par des plateformes en ligne et des applications mobiles comme BlaBlaCar ou Getaround.
Le transport aérien reste l’un des plus polluants. Selon un comparatif du média BonPote, un voyage en train émet entre 20 et 50 fois moins de CO₂ qu’un voyage en avion sur la même distance.
Privilégiez donc le train qui est plus écologique et parfois plus rapide pour certains trajets, surtout en France.
Les sources indirectes de l'empreinte carbone
Si les gestes du quotidien sont essentiels, il existe aussi des leviers moins visibles, mais tout aussi efficaces pour réduire indirectement son empreinte carbone.
D'abord, l’utilisation croissante de l’IA (assistants virtuels, générateurs de texte ou d’image, traducteurs automatiques) consomme énormément de ressources, en particulier lors de l'entraînement des modèles et lors des requêtes multiples.
Mieux vaut utiliser ces outils avec parcimonie et dans un cadre réellement utile, pour éviter un usage excessif et énergivore. Saviez-vous par exemple que l'on émet soixante fois plus de carbone en opérant une requête sur ChatGPT que sur Google ?
Pour réduire cet impact, certains moteurs de recherche comme Ecosia ou Lilo reversent une partie de leurs revenus à des projets environnementaux ou compensent leurs émissions en plantant des arbres. Adopter ces alternatives permet de naviguer sur internet tout en ayant un impact positif.
Enfin, l’argent que vous placez en banque n’est pas inactif. Il est souvent réinvesti dans des secteurs à forte émission carbone comme les énergies fossiles. Opter pour une banque engagée dans la finance verte, qui soutient les énergies renouvelables ou les projets durables, est une façon indirecte, mais puissante d’agir pour le climat.
Des labels peuvent d'ailleurs vous aider à choisir un établissement plus responsable.
Pour calculer votre empreinte écologique individuelle, vous pouvez utiliser cet outil proposé par l'Ademe :