"Entre 2017 et 2022, le nombre d’éléments d’ameublement mis sur le marché en France a augmenté de 88 %," précise le rapport.
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Vie quotidienne

"Fast déco" : quel est le problème ?

Un rapport publié par trois associations, le 14 mai, dénonce les dérives environnementales de la surconsommation de décoration et d’ameublement.

Alors que les dérives et conséquences environnementales de la fast fashion (mode à consommation rapide) sont désormais bien connues, la fast déco, elle, reste relativement ignorée. Zéro Waste France, les Amis de la Terre France et le Réseau national des Ressourceries et Recycleries ont publié, le 14 mai, un rapport sur "l’envers du décor" des tendances de décoration.

"Entre 2017 et 2022, le nombre d’éléments d’ameublement mis sur le marché en France a augmenté de 88 %," précisent les trois associations. Comme pour la fast fashion, la fast déco consiste à renouveler ses collections, décoratives et d’ameublement, très régulièrement. "Quantités astronomiques mises en marché, prix structurellement faibles, assortis d'offres promotionnelles et création permanente de nouveaux besoins" : les pratiques utilisées dans ces deux industries sont les mêmes. 

Des objets de moins en moins bonne qualité

Les ONG rappellent pourtant que la durée de vie d’un objet décoratif ou d’ameublement doit pourtant être de plusieurs années, voire dizaines d’années. Redécorer son logement régulièrement avec des objets neufs, et ainsi, contribuer à la fast déco, a pourtant des conséquences désastreuses sur l’environnement. L’étude met en relief que les produits décoratifs et d’ameublement sont de moins en moins bonne qualité. Ils sont aussi difficilement recyclables, réparables et génèrent donc de nombreux déchets

Heureusement, il existe des alternatives pour limiter l’ampleur de la fast déco. Les trois ONG prônent par exemple l’auto-réparation et l’upcycling des objets. Cela peut se faire à la maison, mais certaines ressourceries et recycleries y dédient aussi une partie de leur travail bénévole. 

Le rapport fait d'autres propositions, comme fixer des objectifs des mises en marché en conformité avec l’accord de Paris sur le climat. Autre recommandation : pénaliser les entreprises qui commercialisent trop de produits, via un système de bonus/malus. Les financements dédiés au réemploi devraient également augmenter selon les trois associations. Si l’encadrement de la fast fashion est proche, ces ONG assurent qu’il est "nécessaire de suivre la même voie sur le secteur de l’ameublement et de la décoration."