Les entreprises réinventent leurs espaces de travail pour répondre aux défis environnementaux et aux attentes des nouvelles générations. L’objectif : concilier durabilité, bien-être des salariés et performance. Mais comment y parvenir sans nuire à l'efficacité ? Nicky Pillard nous livre ses solutions à cette problématique.
Quels sont les principaux enjeux environnementaux et sociétaux auxquels les entreprises doivent faire face aujourd’hui dans l’aménagement de leurs espaces de travail ?
On voit que la RSE prend de plus en plus de place, aussi bien dans la société que dans les entreprises. La partie sociétale, elle, est là depuis longtemps et est surtout gérée par les RH.
Mais l’aspect environnemental devient vraiment un sujet clé également. Nous, on travaille dans l’aménagement de bureaux, et on le voit bien : c’est un sujet qui prend de l’ampleur, qui intéresse tout le monde, et surtout les jeunes générations qui arrivent sur le marché du travail.
Aujourd’hui, les nouvelles générations recherchent un environnement hybride, plus inspirant, qui allie écologie, bien-être et flexibilité.
Comment les entreprises peuvent-elles réduire efficacement leur empreinte carbone tout en garantissant un cadre de travail agréable et fonctionnel pour leurs collaborateurs ?
Il y a plein de choses qu'on peut faire ! Si on a la chance de partir de zéro sur un chantier, on peut tout intégrer dès la conception des locaux : prévoir des espaces de travail plus écologiques, utiliser des matériaux recyclés ou issus du réemploi, et optimiser l’aménagement pour favoriser l’accès à la lumière naturelle et une bonne organisation des espaces.
Mais même sans chantier, il y a des leviers d’action. Par exemple, dans un environnement existant, on peut installer des interrupteurs de coupure générale pour éviter que les bureaux restent allumés toute la nuit, comme on le voyait encore souvent il y a quelques années.
De notre côté, on a aussi réalisé un bilan carbone, et ça nous a permis d’identifier un vrai problème : notre flotte automobile. Résultat, on a remplacé toutes nos voitures par des hybrides, et ça a eu un impact direct, notamment sur nos dépenses en essence.
Aujourd’hui, dès le plus jeune âge, les nouvelles générations intègrent ces préoccupations écologiques dans leur façon de penser et de vivre.
Quelles sont les principales attentes des salariés aujourd’hui, et en particulier de la génération Z, en matière d’environnement de travail ?
Ils veulent quelque chose de beaucoup moins classique que ce qu’on a connu avant. Ce qu’ils recherchent, ce sont des espaces plus flexibles, avec des zones de détente, des endroits où on n’est pas forcément en train de travailler, mais qui favorisent quand même les échanges et la créativité.
Ils sont aussi très sensibles à l’intégration du végétal dans les bureaux. Ils veulent des espaces accueillants, plus verts, qui leur permettent de travailler autrement, sans être enfermés dans un modèle rigide. L’idée du bureau traditionnel avec un poste fixe, c’est de moins en moins ce qui les attire. Aujourd’hui, ils recherchent un environnement hybride, plus inspirant, qui allie écologie, bien-être et flexibilité.
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La transition vers des bureaux durables semble de plus en plus populaire. Comment s’assurer que ce ne soit pas juste un effet de mode, mais un véritable changement de fond pour les entreprises ?
Pour moi, ce n’est pas juste une tendance passagère, parce que c’est un sujet qui dépasse largement le monde de l’entreprise : c’est une priorité sociétale. Aujourd’hui, dès le plus jeune âge, les nouvelles générations intègrent ces préoccupations écologiques dans leur façon de penser et de vivre.
Les jeunes qui arrivent sur le marché du travail considèrent ces enjeux comme essentiels, et cet état d’esprit va les suivre tout au long de leur carrière. Résultat, les entreprises qui n’ont pas encore pris ce virage vont être obligées de le faire, car cela va devenir une véritable valeur ancrée dans la société. Et une entreprise doit évoluer en phase avec les attentes de son époque pour rester pertinente et attractive.
Et comment faire en sorte que l’aménagement des bureaux ne soit pas juste perçu comme un investissement matériel, mais qu’il ait aussi un vrai impact sur la santé mentale et physique des collaborateurs ?
Le plus important, c’est d’impliquer les collaborateurs dans les décisions, de leur demander leur avis. C’est essentiel qu’ils sentent que leur opinion compte. Après tout, tout le monde a un ressenti sur son environnement de travail et sur ce qui pourrait être amélioré.
Et honnêtement, ce n’est pas compliqué d’impliquer les équipes. Il suffit de les interroger, d’échanger avec eux. Nous, par exemple, on a déjà mis en place des groupes de travail pour discuter de ces sujets et identifier les aménagements qui feraient vraiment la différence.
Et ce qui ressort de ces démarches, c’est que dès que les collaborateurs ont l’opportunité de s’exprimer et que certaines de leurs idées sont mises en place, ils se sentent écoutés et investis. Ils comprennent que c’est une vraie priorité pour l’entreprise. Et inversement, l’entreprise prend conscience que ces sujets comptent énormément pour ses salariés. Résultat : tout le monde avance dans le même sens avec un objectif commun.