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Chaque été, le thermomètre grimpe et les villes suffoquent. Artificialisés, les environnements urbains subissent aujourd’hui de plein fouet les épisodes de forte chaleur, amenés à s’intensifier et à devenir de plus en plus fréquents sous l’effet du changement climatique.
Face à ce constat, la résilience climatique des villes s’impose comme un enjeu majeur. Le 14 juin 2022, le gouvernement a ainsi annoncé le lancement d’un programme de renaturation, doté d’un fonds de 500 millions d’euros.
Quand la tech s’inspire de la nature
Au-delà de "renforcer la présence de l’eau" pour "rafraîchir les villes", l’accent est mis sur la végétalisation des espaces. Cela passe par la création d’oasis urbaines, de toitures et murs végétalisés mais aussi la plantation d’arbres. En France, plusieurs villes sont particulièrement à l’avant-garde, à l’image de Rennes, Strasbourg, Angers ou encore Lyon.
Pour relever le défi de la renaturation, des solutions émergent également du côté de la tech. Parmi elles, celle de la start-up Mube, créée en 2022 par Romain Bourdais, a suscité la curiosité de la rédaction.
Récemment récompensée dans les catégories "Environnement et Energie" et "Innovation Francilienne", dans le cadre du concours Tech for future organisé par La Tribune, cette jeune pousse a conçu une tour urbaine bio environnementale (tube) de 30 cm de diamètre et dont la hauteur peut atteindre jusqu’à 10 m. En permettant de cultiver des plantes de manière verticale, et sur une petite surface, cette innovation se présente comme une "alternative aux arbres et aux bacs plantés".
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Des économies d’eau d’environ 70 %
"L’idée est de proposer une alternative à la plantation d’arbres en ville, devenue aujourd’hui difficile en ville à cause de la densification urbaine. Les réseaux souterrains sont saturés et les immeubles de plus en plus rapprochés ce qui peut poser problème pour gérer le déploiement de la masse en tête", explique Romain Bourdais, fondateur de Mube.
La particularité de la technologie développée par la start-up est d’être dotée d’un système d’irrigation autonome et intelligent capable d’évaluer en temps réel les besoins en hydrométrie et d'adapter la consommation d’eau directement au niveau de la plante.
Nécessitant peu d'entretien - environ deux passages par an, cette solution permettrait ainsi des réductions d’eau d’environ 70 % par rapport à une irrigation traditionnelle, selon les premiers résultats d’une étude menée avec l’Inrae et encore en cours.
Au service de la ville intelligente
"Une colonne de 6 mètres va consommer 6 mètres cube dans l’année contre environ 20 mètres cube pour un végétal traditionnel horizontal", avance Romain Bourdais, avant d’ajouter : "c’est aussi environ 30 kg de CO2 absorbés et 20 fois plus de biodiversité qu’un arbre. Nous plantons notamment 110 plantes par colonne et 20 variétés différentes."
Depuis sa création, plus de 200 tubes ont déjà été installés, principalement à Aulnay-sous-bois (Seine-Saint-Denis). Quelques-unes essaiment aussi à Romainville (Seine-Saint-Denis), Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) et depuis deux semaines en Italie, près de Venise.
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Au-delà de contribuer à la végétalisation des villes, la solution développée par Mube a pour vocation de "devenir un support pour le développement de la smart city", en hébergeant plusieurs équipements : capteurs météo et pollution, caméras de sécurité, hotspot wifi, relai 5G...
L’entreprise a notamment noué en 2022 un partenariat avec l’opérateur d’infrastructures TDF pour trois ans, et travaille aussi avec Equans, filiale de Bouygues spécialisée dans les énergies et services.
La start-up se tourne également vers l’étranger. "Nous collaborons aujourd’hui avec le groupe italien Calzavara, spécialisé dans la fabrication de pylones télécoms, pour concevoir un green smart pool, c’est-à-dire un poteau urbain végétalisé mais qui intégrera aussi des solutions de smart city", révèle le fondateur de Mube.
